impossible décolonisation.
La France peut-elle
se passer de l’Afrique ?
Article écrit en 2006
D
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03 au 04 décembre 2005 s’est tenu à
Bamako la 23 è édition du sommet France – Afrique ; cette réunion,
initialement appelée sommet franco africain lorsqu’elle regroupait la France et ses anciennes
colonies, mais qui aujourd’hui voudrait regrouper tous les 53 pays indépendants
d’Afrique, est organisée à l’instigation de la France, qui décidément
n’arrive pas à se départir de ses élans colonialistes.
Le président
français, en bute aux problèmes que tout
le monde connaît chez lui et dont on peut citer sans prétendre à l’exhaustivité, la forte rivalité avec
Sarkozy qui lui coupe le sommeil, les émeutes récentes dans les banlieues,
animées par les descendants d’immigrés exclus de la société française, l’échec au référendum européen, etc.., s’est
retourné vers l’Afrique à la recherche d’une chaleur, d’un calme et d’une
sérénité qui lui font défaut en France ; il avait surtout besoin
d’interlocuteurs passifs, sages, qui ne discutent pas et qui acquiescent
tout; et qui pouvait jouer ce rôle mieux que ce club de chefs d’état dont certains sont au pouvoir grâce à son soutien indéfectible, et
cela contre la volonté de leurs peuples
respectifs?
Chirac veut jouer à l’avocat de l’afrique et il pense pouvoir résoudre le
problème d’endettement et de pauvreté qui accablent le continent noir par des
discours incantatoires et démagogiques, alors même que concrètement,
l’aide publique au développement (APD)
de la France n’est qu’à 0,55% du PNB de ce pays,
c’est-à-dire loin des 0,7 % du PNB recommandés ; ce pourcentage est pourtant dépassé par les pays scandinaves,
qui n’ont jamais colonisé l’Afrique, et qui sont plus discrets en la matière.
La France, qui a une dette inextinguible envers l’Afrique en
raison des exactions et de la ponction des ressources matérielles et humaines
qu’elle lui a infligées, et qui n’ont
jamais cessé, veut donc faire croire qu’elle est plus concernée que les autres pays du Nord par les problèmes de ce continent,
alors que c’est elle qui contribue à les créer et à les aggraver. À titre
d’exemple, regardez les amis de Chirac ; ce sont pour la plupart des
dirigeants arrivés au pouvoir par des
coups d’états, donc par des voies illégales, ou à la suite de tripatouillages
constitutionnels, et qui se sont arrangés pour s’y maintenir à vie par des élections truquées et
antidémocratiques, avalisées par M. Chirac, qui se précipite pour les
féliciter, bien avant même que l’instance compétente n’ait proclamé les résultats
; ce sont ces régimes notoirement corrompus et tribalistes familiers de
scandales et de détournements, qui prospèrent sur l’impunité, et dont les dirigeants mènent des trains de vie
fastueux et insolents, qui sont autant d’insultes et de provocations face à la
misère noire dans laquelle se vautrent et pataugent les populations
impuissantes. Faut-il citer des exemples ?
Omar Bongo qui prétend avoir gagné des élections en ce
mois de novembre 2005 a
déjà fait 38 ans au pouvoir ; il n’a été maintenu au pouvoir que grâce à l’intervention des militaires français, alors
qu’il était sur le point d’être renversé par un coup d’état peu après son
arrivée au pouvoir ; il n’a pas pu
développer un petit pays comme le Gabon, malgré la manne pétrolière dont la nature a gratifié ce pays.
Eyadéma fils a d’abord fait un coup d’état, alors que
le mécanisme constitutionnel prévu avait été actionné à la suite du décès de
son putschiste de père, avant d’être contraint d’organiser des
élections frauduleuses, dénoncées notamment
par son ministre de l’intérieur, juste avant le scrutin, puis
par un rapport de l’ONU après le scrutin. Pour se maintenir au pouvoir
dans un Togo devenu une dynastie, il a contraint des Togolais à l’exil ;
Dieu seul sait combien de togolais ont payé de
leur vie leur soif de démocratie.
Blaise Compaoré est arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d’état sanglant
où Thomas sankara a perdu la
vie ; depuis lors il s’est arrangé pour se maintenir au pouvoir par des pratiques détestables connues
de tous ; le dernier tripotage en date est la modification de la
constitution par la levée de la limitation du
nombre de mandats ;
Sassou Nguesso au Congo a pris le pouvoir grâce à des
milices qu’il a organisée et qui étaient plus puissantes que l’armée nationale.
Voilà quelques exemples parmi les chers amis de M.
Chirac ; des individus qui ont contribué à accroître l’endettement et la
misère de leurs peuples par leur gabegie et leur impéritie.
La France considère toujours l’Afrique, dont elle continue par
ailleurs de profiter (n’était pas le but numéro un de la colonisation ?)
comme sa chasse gardée ; elle a étendu la notion de pré carré à toute
l’Afrique, et l’on peut en toute
légitimité se demander ce que vont chercher dans de tels regroupements des
Présidents tels que Ahmadou Toumani Touré, abdoulaye
Wade, Thabo Mbeki, Helen Johnson Searlif.
061205
Tchassé jean-claude
Plesg, syndicaliste
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