Discrimination négative.
L’immigration selon nicolas sarkozy.
Monsieur
Nicolas Sarkozy, fils d’immigré, actuel ministre français de l’Intérieur,
Président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), et prétendant à la
succession de Jacques Chirac, vient de
faire adopter par l’Assemblée Nationale française, ce 18 mai 2006, une loi sur
l’immigration qui sera désormais « choisie » et non
« subie » ; que peut-on attendre de cette loi ? c’est une loi restrictive s’il en est
dans un contexte où les jeunes africains désespérés pensent que l’émigration
vers les pays d’Europe en général et la France en particulier est la seule voie de salut.
De quoi s’agit
– il ? Il convient de resituer le débat dans son contexte réel, au delà
des passions, des égoïsmes, des ambitions politiques, des chauvinismes, des
calculs, et des réflexions intéressées des uns et des autres. Voilà les pays
africains, anciennes colonies françaises qui près de 50 ans après les
prétendues indépendances, demeurent sous développées, et sont incapables
d’offrir aux aspirations légitimes de leurs populations en général et de
leurs jeunesses respectives en particulier, les réponses idoines; les
perspectives d’emploi sont quasi inexistantes ; les services publics ne
fonctionnent pas ; l’État est défaillant, victime d’une gestion
patrimoniale, de la corruption, de l’incompétence, de l’impéritie et de la malhonnêteté
de régimes mis en place avec la complicité de l’ancien colonisateur français
qui a vicié le processus d’émancipation des peules, en veillant à ce que ne
parviennent au pouvoir que les plus médiocres. Pendant ce temps, les patriotes
avérés, et peu enclins au compromis avec les magouilles françaises, ont été
combattus et massacrés par le corps expéditionnaire ou des espions à la solde
de Foccart.
Le système mis
en place est verrouillé ; il n’ y a pas d’alternance possible par la voie
des urnes, les élections étant des parodies, des farces de mauvais goût
marquées par des fraudes massives, le bourrage des urnes, et d’autres
malversations perpétrés par une administration qui n’hésite pas à se départir
de la neutralité qu’elle devrait observer en tant que arbitre, pour prendre
sans scrupules faits et causes en faveur du régime en place.
Voulez-vous un
bilan de ces rapports ambiguës et interlopes mis en place après les prétendues « indépendances »
de ces pays, et que les français appellent pudiquement coopération ? L’obstination
et la détermination des jeunes à aller en Europe que n’ont pu entamer :
·
ni les vols charters ;
·
ni la cruauté des capitaines de bateaux qui les
jetaient en mer, en pâture aux requins ;
·
ni la méchanceté des policiers marocains qui
allaient les abandonner en plein désert sans ressources ;
·
ni les accidents (pirogue et autres embarcations
de fortune qui chavirent) ;
·
ni les barrières électrifiées ;
·
ni les obstacles naturels dressés sur leur
chemin,
est le signe le plus indéniable de l’échec de
cette fameuse et malfaisante coopération.
Oui, la
coopération africaine avec la
France est un échec, si tant est qu’elle ait eu pour but
d’aider les africains, et cela ne surprend pas ; les français n’avaient
pas intérêt à ce que nos pays soient véritablement indépendants, et leur interventionnisme
dans les affaires intérieures de nos pays en témoigne plus qu’éloquemment.
Comment pouvait-il en être autrement quand le seul souci des français est de perpétuer
les rapports de domination et d’exploitation commencés avec la
colonisation ?
Comment
comprendre par exemple l’intervention active de la France au Tchad pour
soutenir un régime dénoncé pour ses dérives et rejeté par les
populations ? Les français ont
mis à contribution leurs avions
de combat pour dérouter les rebelles qui étaient sur le point de prendre
Ndjaména. Que dire du rôle trouble de la France au Rwanda, en Cote d’Ivoire et dans tous
les autres pays pour soutenir vaille que vaille des régimes corrompus et
incompétents ou à contrario pour soutenir des rebellions contre des
régimes qui manifestent des velléités d’autonomie ?
Pendant ce
temps les pays d’Asie ont décollé ; qu’il s’agisse de la chine,
de l’inde, de la Corée du sud, qui en 1960
étaient des pays sous développés.
Ce sont les
français qui sont venus les premiers en Afrique, sans demander l’avis des
africains ; ils se sont imposés aux africains et ont appelé les africains
quand ils avaient besoin d’eux ; que l’on se souvienne :
·
de la traite négrière transatlantique ;
·
des anciens combattants ;
·
de l’encouragement de l’immigration quand ils
avaient besoin d’une main d’œuvre peu qualifiée et bon marché pour les basses
taches.
Les blancs se
sont servis sans jamais demander l’avis des populations africaines.
Le problème
c’est que cette France colonisatrice refuse aujourd’hui d’assumer les
conséquences de ses actes. Après avoir encouragé et soutenu les régimes
dictatoriaux et incapables qui ont transformé par leur incurie nos pays en Pays
Pauvres Très Endettés (PPTE), cette France refuse d’accueillir les victimes de la
gabegie, de la prévarication et des politiques d’exclusion et de pillage dont
elle est directement responsable.
Monsieur
Jacques Chirac a déclaré à plusieurs reprises que l’Afrique ne méritait pas la
démocratie, alors que les africains, comme tous les peuples en ont soif, puisque
c’est une condition pour le décollage économique ; qu’il souffre donc que
les africains victimes du manque de liberté viennent chercher la démocratie en France.
L’échec de nos pays, leur état de déliquescence est une conséquence de l’absence
de démocratie.
À cela il faut
ajouter les détournements de l’aide du reste insuffisante (0,55% du PNB en 1994
au lieu de 0,7%) provenant de la
France (argent des pauvres des pays riches, volée par les
riches des pays pauvres, avec l’approbation des certains riches des pays riches) qui y retournait par des voies de
traverse, où elle finançait les partis politiques de droite comme de gauche.
Sarkozy veut
comme au temps de l’esclavage, trier les meilleurs d’entre nous pour les mettre
au service de la France ;
c’est de l’apartheid, c’est une sélection qu’il va opérer parmi les candidats à
l’immigration.
Que vont
chercher les africains en France ?
·
les jeunes en fin de parcours scolaire et
académique sont en quête d’emploi devenu rare dans leurs pays suite à ce que
vous savez ;
·
les étudiants sont à la recherche de bonnes
conditions d’étude qui manquent cruellement chez eux comme ils l’ont signalé
dans leurs mouvements de grève sauvagement réprimés ; parmi ces étudiants
se trouvent les rejetons des pontes des régimes, responsables de la décrépitude
des systèmes éducatifs dans leurs pays respectifs ;
·
les travailleurs sont à la recherche :
o
de bonnes conditions de travail,
o
du dialogue social,
o
de la sécurité sociale,
o
d’une justice sociale,
o
d’une rémunération équitable de leur
effort ;
conditions et rémunération qu’ils ne trouvent
pas chez eux.
Sarkozy veut
éteindre en aval un feu allumé avec la colonisation, et que les différents
gouvernements français, de gauche comme de droite, alimentent en amont. Nous ne
demandons pas aux français de nous donner ici dans nos pays ce que nos jeunes
vont y chercher ; nos pays ont pour la plupart des ressources qui ne
demandent qu’à être bien gérées pour répondre aux besoins de ceux qui
émigrent ; malheureusement la
France a empêché cette gestion saine et transparente en Afrique
par son soutien permanent et actif aux gouvernements despotiques qui ont géré
nos pays jusqu’à maintenant.
La loi Sarkozy
va-t-elle réussir à refreiner les ardeurs des candidats à l’émigration en
Afrique ? Cela tient du miracle ; en tout cas le débarquement par
centaines de ces candidats aux îles canaries
juste à la suite de l’adoption de cette loi nous prouve qu’il faut trouver
autre chose pour décourager ces jeunes désespérés.
200506
Tchassé jean-claude
Plesg, syndicaliste
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