répartition des députés et des conseillers
municipaux
Le Sud se taille la part du lion.
cet article a été écrit en 2007; il demeure d'actualité
La répartition des communes et des députés par province se présente ainsi
qu’il suit :
Province
|
Population en 1987
|
Nombre de communes
|
Ratio : nombre d’habitants pour une
commune
|
Nombre deputés
|
Ratio : nombre d’habitants pour un
député
|
Adamaoua
|
495185
|
16
|
30949
|
10
|
49518
|
Centre
|
1651600
|
68
|
24288
|
28
|
58986
|
Est
|
517198
|
32
|
16162
|
11
|
47018
|
Extrême Nord
|
1855695
|
45
|
41238
|
29
|
63989
|
Littoral
|
1352833
|
31
|
43640
|
19
|
71202
|
Nord
|
832165
|
19
|
43798
|
12
|
69347
|
Nord Ouest
|
1237348
|
32
|
38667
|
20
|
61867
|
Ouest
|
1339791
|
41
|
32678
|
25
|
53592
|
Sud
|
373798
|
25
|
14952
|
11
|
33982
|
Sud Ouest
|
838042
|
27
|
31039
|
15
|
55869
|
total
|
10493655
|
336
|
31231
|
180
|
58298
|
L’article 4 de la loi n° 92/002 du 14 août 1992 fixant les
conditions d’élection des conseillers municipaux précise le nombre de
conseillers municipaux ainsi qu’il suit.
Population de la
commune
|
Nombre de conseillers municipaux
|
Plus de 200 000 habitants
|
61
|
Plus de 100 000
|
45
|
Plus de 50 000
|
41
|
Plus de 40 000
|
35
|
Moins de 40 000
|
25
|
Nous avons
travaillé avec es chiffres du recensement de 1987, ceux du dernier étant portés
disparus, alors qu’ils devraient déjà être publiés à ce jour.
Ce qui frappe
lorsqu’on consulte ces chiffres, c’est l’inégalité de la représentation;
certaines régions sont surreprésentées, tandis que d’autres sont sous
représentées, ce qui pose un problème de représentativité des élus. Plus
précisément l’inégalité de la représentation se retrouve aussi bien aux municipales
qu’aux législatives.
Ainsi aux municipales,
Le Sud a 25 communes alors que le Nord, plus de deux fois plus peuplé, n’en a
que 19 ; le Centre avec 68 communes a le plus grand nombre de communes, alors
qu’elle n’est pas la province la plus peuplée ; l’Extrême Nord qui est la
plus peuplée, n’a que 45 communes, soit
23 communes en moins que le Centre. Le Sud Ouest qui a pratiquement la même
population que le Nord, a 27 communes, soit 8 de plus que le Nord.
Aux
législatives, le Sud la province la moins peuplée, est gratifié de 11 députés,
autant que l’est, et plus que
l’Adamaoua qui sont beaucoup plus peuplés. Le Sud Ouest presque autant peuplé
que le Nord, a 3 députés de plus.
Le ratio
nombre d’habitants par députés est plus instructif encore. Les provinces qui
ont un ratio supérieur à la moyenne nationale sont sous représentées, alors que
celles qui ont un ratio inférieur sont surreprésentées.
Pour les
communes, la moyenne nationale est de une commune pour 31 231 habitants ; on
constate donc que le Centre, le Sud et l‘Est sont surreprésentés, alors que
l’Extrême Nord, le Nord et le Littoral sont sous représentées.
Aux
législatives, la moyenne nationale est de un député pour 58 298 habitants.
L’Adamaoua, l’Est, et le Sud sont surreprésentés, et dans une moindre mesure, le
Sud Ouest et l’Ouest aussi. Le littoral, le Nord et l’Extrême Nord sont sous
représentés ; le Nord Ouest aussi, dans une moindre mesure. Dans les deux
cas, la province du Sud est la plus surreprésentée.
Qui a procédé
à une telle répartition ? Serait-on tenté de se demander ; c’est
l’exécutif, pardi. Et pourquoi le Sud est-il si favorisé ? Est-ce parce
que le Président de la république en est
originaire ? Si l’exécutif contrôle ainsi la composition du Parlement
peut-on parler de contrôle de l’exécutif, ou mieux de l’indépendance des trois
pouvoirs de l’Etat ?
Le refus du
bulletin de vote unique, le rejet sans raison sérieuse des propositions de
l’église catholique qui proposait un code électoral unique, le maintien de
l’ONEL et de l’Administration dans leur rôle prépondérant dans la conduite du
processus électoral, en lieu et place de ELECAM, qui ne sera pas opérationnel
pour celle élection, sont autant de signes que le pouvoir RDPC ne veut pas
d’élections transparentes; les propositions de loi de l’église ont été rejetés
sous prétexte que cela impliquait une modification de la Constitution, qui
exclut une bonne frange de camerounais en fixant l’âge électoral à 20 ans. M.
Grégoire Owona parlait de cela comme si envisager de modifier la Constitution de la République était un
sacrilège. C’est pourtant encore eux qui l’envisagent tranquillement quand il
s’agit de permettre à M. Biya de briguer un nouveau mandat, après avoir épuisé
deux septennats autorisés par le texte constitutionnel.
130407
Tchassé
Jean – Claude
Pleg,
Syndicaliste
Tel 677134916
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