mercredi 1 avril 2020

Le code de l’obésité

The obesity code : unlocking the secrets of weight loss by Jason Fung. Le code de l’obésité : les secrets de la perte de poids dévoilés par Jason Fung.
Ce livre de 326 pages qui comprend six parties divisés en 20 chapitres et 3 appendices  a été publié en 2016 par les éditions Greystone books. L’objectif de l’auteur est de nous dire pourquoi il est si difficile de perdre du poids et comment on peut enfin y parvenir. Il dit avoir décodé l’obésité et promet de nous fixer enfin en tenant compte des multiples causes avancées : les hormones, l’alimentation, l’hérédité, les émotions.
La préface du Pr Timothy Noakes Oms nous en apprend des choses ! Le Dr Fung, qui a commis cet ouvrage est en charge des patients souffrant de problèmes rénaux causés surtout par le diabète de type 2, et ayant atteint le stade final dans l’évolution de la maladie et soumis à la dialyse rénale. Partant du constat que cette dialyse ne traite que les symptômes finaux d’un mal ayant duré des dizaines d’années, Il réalise que la médecine traite les symptômes et non les causes réelles de la maladie. Il note ainsi que concernant le diabète de type 2 il y a deux grands mensonges : la maladie est dite irréversible donc incurable, et elle causée par le taux élevé de glucose dans le sang. Il a remis en cause la première affirmation selon laquelle le diabète de type 2 est une maladie chronique condamnée à s’aggraver malgré les traitements, en soignant des patients soumis à une réduction des glucides et au jeune en quelques mois.
C’est erroné de croire qu’il faut des doses de plus en plus élevées d’insuline pour traiter le diabète qu’on croit faussement causé par le taux élevé de glucose dans le sang. Le diabète de type 2 est causé par la résistance à l’insuline en raison de sa sécrétion excessive chez le patient (contrairement au type 1 qui est causé par l’insuffisance d’insuline). Comment peut-on prétendre traiter ce type 2 en rajoutant de l’insuline alors qu’il y en a déjà en excès ?
S’il y a une chose à retenir c’est que l’obésité est une maladie qui peut être évitée et elle est réversible quand on en souffre.
Attribuer le diabète à l’excès de calories ne tient pas la route, puisque la réduction de ces calories prescrite depuis ces 50 dernières années n’a pas résolu le problème.
Il faut bien se mettre en tête que l’obésité est une maladie. L’auteur pose une question intéressante : « pourquoi y a-t-il des médecins obèses ? » Pourtant ces praticiens demandent de manger moins et de faire plus d’exercices physiques. Si cette prescription était efficace, pourquoi les docteurs ne l’appliquent-ils pas ? La vérité est qu’elle ne marche pas.
L’obésité se traduit par un indice de masse corporelle supérieur à 30. Ce livre fait le point des directives et des contre directives en matière de nutrition donnée par les scientifiques et le gouvernement américain.
L’idée que la graisse corporelle résulte de la différence entre les calories consommées et les calories dépensées est erronée. Il est question de comprendre que la régulation de la graisse corporelle est automatique, comme la respiration. Il en arrive à la conclusion que l’obésité est un désordre hormonal et non calorique.
Les suppositions que le gain ou la perte de graisse donc de poids est dérégulée et peut donc être contrôlée consciemment sont inexactes. Aucun système dans notre organisme n’échappe au contrôle hormonal.
La réduction des calories consommées provoque une réduction du métabolisme. On ne perd pas le poids en se contentant de réduire les quantités de nourriture consommée. Bien au contraire ! Cela conduit à la fatigue, à la dépression, à la sensation de froid et à la faim. La capacité d’adaptation de l’organisme explique cela. L’organisme réduit ses dépenses énergétiques pour garder son équilibre.
Ceux qui mangent beaucoup le font parce que leurs cerveaux les y poussent ; ils ne le font pas volontairement, ou consciemment.
L’exercice physique est important, mais ne constitue pas la réponse à l’obésité. Les populations sont de plus en plus actives sur le plan physique, pour autant, le taux d’obèses va croissant. L’exercice n’est qu’un des postes de dépense d’énergie de l’organisme. Et la quantité de calories dépensée au cours de l’activité physique, même intense, reste faible, voire insignifiante quand on la compare à l’énergie consommée par le métabolisme basal. Cela se complique lorsqu’on réalise que l’énergie du métabolisme diminue lorsqu’on réduit les calories entrantes en mangeant moins.
Les calories ne se valent pas ; pour une même quantité de calories consommées, la prise de poids varie en fonction de la qualité de la nourriture. L’auteur parle ici du paradoxe de la surnutrition qui veut qu’il ne suffit pas d’un excès de calories pour provoquer la prise de poids.
Des sujets à qui on a donné beaucoup de nourriture ont vu leurs poids augmenter, mais pas au taux prévu ; à la fin de l’expérience, ils ont perdu le poids gagné pendant l’expérience et sont revenus à leur poids initial. De la même façon, ceux qui réduisent les quantités de nourriture peuvent perdre du poids, mais dès qu’ils arrêtent, ils retrouvent aussitôt leurs poids d’avant l’expérience.
La lecture de ce livre me fait comprendre qu’il ne faut pas toujours blâmer les personnes en surpoids. Peut-être ont-ils essayé et n’y sont pas parvenus et se sont résignés et se sentent impuissants.
La recherche de l’équilibre est la réponse du corps guidé par une intelligence supérieure au changement auquel il est soumis.
Chaque personne a un poids fixe et l’organisme réagit automatiquement aux divers changements dans notre alimentation pour maintenir ce poids. Le problème avec les personnes obèses est que ce poids est élevé. L’envie de manger est suscitée par l’organisme pour revenir à ce poids si par suite d’une restriction calorique il diminue.
Les régimes sont si difficiles et échouent le plus souvent parce que nous luttons contre notre organisme. Il vaut mieux identifier le mécanisme d’homéostasie du corps et l’ajuster vers le bas. L’identification de l’hormone de satiété, la leptine, n’a pas résolu le problème. On a cru qu’il suffirait d’en injecter à un obèse pour lui faire perdre du poids. Cela n’a pas marché.
Après avoir détruit toutes les théories sur l’obésité qui se sont révélées inefficaces parce que fausses, l’auteur se propose de nous donner de l’espoir avec la vraie théorie qui nous donnera les vraies causes de l’obésité et par conséquent comment on peut procéder pour y remédier définitivement.
L’obésité résulte d’un dysfonctionnement d’origine hormonale. Il faut donc chercher quelle hormone est à l’origine de la prise de poids et après les tests qui mettent hors de cause les hormones de satiété (peptide YY et cholecystokinine) et de faim (Ghreline), on identifie l’insuline et le cortisol.
L’insuline envoie le message aux cellules humaines pour qu’elles transforment le glucose contenu dans le sang en énergie. Dans un mécanisme commun à tous les types d’hormone ; l’insuline vient se fixer sur le récepteur de la cellule telle une clé sur une serrure, pour permettre au glucose d’entrer. Plus de glucose dans le sang stimule la sécrétion d’insuline, qui est un régulateur clé de l’énergie du métabolisme. Quand l’insuline est insuffisante, le taux de sucre sanguin augmente. L’excès de glucose est stocké sous forme de glycogène dans le foie, mais la capacité du foie étant limitée, le trop plein de glucides est transformé en graisse.
Quelques heures après le dernier repas, pendant la nuit généralement, le niveau d’insuline baisse, le glycogène est transformé en glucose pour procurer au corps l’énergie dont il a besoin.  La réserve de glycogène peut suffire pendant un jeûne court, mais si le jeûne se prolonge, la réserve de glycogène est épuisée et la réserve de graisse mise à contribution. Le glycogène du foie est comme l’argent dans notre porte-monnaie, et la graisse, de l’argent en banque. Quand le glycogène s’épuise, nous avons faim, c’est le signal du corps pour nous demander remplir notre porte-monnaie, c’est—à-dire reconstituer la réserve de glycogène épuisée ; et de la sorte, nous préservons notre argent en banque, c’est-à-dire notre stock de graisse.
L’insuline est l’hormone du stockage dont le niveau est élevé après un repas ; ce qui permet le stockage d’énergie sous forme de glycogène et de graisse. Pendant un jeûne le niveau d’insuline baisse et nous utilisons le glycogène d’abord, puis la graisse, si le jeûne dure assez longtemps.
Les personnes obèses ont un taux d’insuline qui reste élevé bien après les repas. L’insuline fait prendre du poids. Si donc les taux élevés d’insuline font prendre du poids, on peut donc supposer qu’en réduisant ces taux, on peut perdre du poids. Et c’est effectivement le cas.
Le cortisol est l’hormone du stress produit par l’organisme pour faire face à un danger. Le cortisol fait produire le glucose parce que l’organisme a besoin d’énergie pour réagir, et toute l’énergie de l’organisme est affectée à cette tâche ; et avec plus de glucose dans le sang, le niveau d’insuline augmente. Toutes ces réactions sont bonnes tant qu’elles sont ponctuelles et passagères, malheureusement la vie actuelle nous met sous stress de façon permanente, d’où les niveaux élevés de glucose et donc d’insuline dans le sang de façon prolongée, et par conséquent la prise de poids qui en résulte. Le stress est donc une des causes de l’obésité.
Le manque de sommeil est aussi un facteur de prise de poids ; plus on se prive de sommeil, plus on prend du poids. Tout plan pour perdre du poids doit intégrer la nécessité de dormir suffisamment.
Pourquoi tant de régimes ont-ils échoué ? Il y a un facteur temporel dans ce problème qu’on a tendance à négliger. L’obésité prend des dizaines d’années pour s’installer à raison parfois de 0,5 à 1 kg par année. La réponse est la résistance à l’insuline, aussi appelé le syndrome métabolique. La clé de l’hormone insuline n’est plus adaptée à la serrure de la cellule et le glucose n’y entre plus en quantité suffisante. Cette résistance pousse l’organisme à sécréter encore plus d’insuline ce qui engendre la prise du poids.
Cette résistance à l’insuline prend du temps pour s’installer, ce qui rend l’obésité résultante difficile à combattre par de simples régimes alimentaires auxquelles elle est indifférente.
Les divers prétextes avancés pour justifier la grande fréquence des repas quotidiens ne résistent pas à l’analyse ; c’est ce grand nombre de repas qui est à l’origine de la résistance à l’insuline, puisqu’on passe une plus grande partie de la journée avec un taux élevé d’insuline qu’avec un taux faible.
Le petit déjeuner considéré comme indispensable, n’est absolument pas nécessaire, bien au contraire. Le corps est préparé par le phénomène de l’aube avec le cortisol et l’adrénaline qui provoquent la production du glucose et qui donne l’énergie dont le corps a besoin pour commencer la journée. La faim que l’on ressent le matin est le résultat de notre conditionnement. Il ne faut pas s’obliger à prendre le petit déjeuner si on n’a pas vraiment faim.
La résistance à l’insuline cause l’obésité et le diabète de type 2. Il est anormal de donner aux malades de l’insuline, alors qu’ils en ont déjà en excès. Ils peuvent guérir si on fait plutôt baisser le taux élevé d’insuline (P. 149).
Le coupable c’est le fructose malgré son faible indice glycémique ; il contribue à la résistance à l’insuline ; ce sucre des fruits qui entre dans la composition du sucre de table ne peut être métabolisé que par le foie et quand il est consommé en excès les capacités du foie sont dépassées et l’excès est transformé directement en graisse. Le sucrose aussi est dangereux.
Pour éviter de prendre du poids, il faut supprimer le sucre raffiné et d’une manière générale, les glucides raffinés provenant de la farine blanche de blé et des pâtes alimentaires.
Les édulcorants de synthèse ne présentent aucun avantage ; ils contiennent moins de calories, mais la cause de l’obésité, c’est l’insuline et ces édulcorants font aussi monter l’insuline.
La fibre alimentaire est un anti-nutriment et constitue une sorte d’anti-poison contre les effets dévastateurs des glucides dont le caractère nocif est accentué par le raffinement et le traitement industriel. Ce traitement enlève les protéines, la graisse et la fibre par souci de prolonger la conservation sur les rayons des supermarchés  et nous sert finalement les glucides nus pour ainsi dire sans leur antidote naturel.
Le vinaigre favorise la réduction du poids ; des études suggèrent qu’il réduit la résistance à l’insuline. En prendre deux cuillères à café avant un repas riche en glucides réduit le sucre sanguin et l’insuline.
La viande avec ses protéines est un facteur de prise de poids ; les produits laitiers sont neutres. La graisse alimentaire et le cholestérol, longtemps accusés d’être à l’origine des troubles cardiovasculaires sont innocents. Manger gras ne vous fait pas grossir ! Les produits alimentaires contenant des graisses polyinsaturées (huiles végétales) sont à éviter. L’huile d’olive avec des graisses monoinsaturées est recommandée.
L’obésité a plusieurs causes possibles ; et le problème des différents régimes qui ont semblé marcher est qu’ils traitaient chacun un seul aspect du problème ; chaque régime se focalisait sur un seul facteur, ignorant les autres facteurs. La bonne solution est celle qui tiendra compte de la nature multifactorielle de la maladie.
Il y a des aliments qu’il faut consommer de préférence quand on veut perdre du poids et qui sont même efficaces, mais à court terme seulement, dans la mesure où la résistance à l’insuline n’est pas brisée. Et de toute façon tout aliment fait monter l’insuline.
La bonne solution est celle qui réduit le taux d’insuline de façon durable, de manière à casser la résistance à l’insuline ; ainsi on fera baisser le poids fixé. Cette solution est une pratique millénaire connue dans les grandes religions et certains peuples ; il s’agit du jeûne.
Alors que la restriction calorique conduit à la fatigue, aux vertiges, à la dépression et à un ralentissement du métabolisme, le jeûne à l’eau donne plutôt de l’énergie après un nettoyage en profondeur du corps. Les réserves de graisse sont attaquées pour procurer à l’organisme l’énergie dont il a besoin. Le corps est parfaitement préparé pour faire face à de longues périodes de privation de nourriture.
Le jeûne régulier, en contribuant à baisser le niveau d’insuline, améliore la sensibilité à l’insuline. Les régimes habituels ne s’attaquent pas au niveau d’insuline.
L’avantage de l’exercice physique régulier, c’est qu’il permet de soulager le stress et de baisser les niveaux de cortisol ; cela permet aussi de libérer les endorphines et d’améliorer l’humeur.
Dans les appendices l’auteur indique comment jeûner, comment méditer et les dispositions à prendre pour bien dormir.
270919
Jean-Claude TCHASSE


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