jeudi 27 juillet 2017

Inscriptions sur les listes électorales : Qu’est-ce qui fait problème ?



Inscriptions sur les listes électorales : Qu’est-ce qui fait problème ?

Article écrit en janvier 2013 et toujours d'actualité

elecam-2
Les inscriptions sur les listes électorales sont en cours et semble-t-il, ce n’est pas le grand engouement apparemment souhaité par certains acteurs. À la mi-janvier, l’on en était encore à 2 500 000 inscrits, la cible étant de 7 000 000 d’inscrits au moment de la clôture des inscriptions, annoncée pour fin février 2013. Si l’on prend en compte le temps mis pour obtenir ces résultats, la mobilisation du gouvernement, du RDPC, le temps qui reste, force est de constater qu’il y a problème. Il y une désaffection des camerounais vis-à-vis de la chose électorale. Pourquoi ? Serait-on tenté de se demander ; surtout lorsqu’on se rappelle les forts taux de participation observés à l’occasion des élections pluralistes des années 90.
II ne faut pas chercher midi à 14h, comme qui dirait ; les camerounais dénoncent et rejettent le processus électoral actuel. Ils sont désabusés et résignés ; comment pourrait-il en être autrement lorsque toutes les élections organisées dans notre pays, même avant l’indépendance, ont été entachées d’irrégularités et de fraudes monstrueuses ; jamais, au grand jamais, on n’a organisé d’élections libres dans ce pays.
Le camerounais lambda sait que son vote ne compte pas parce que les suffrages exprimés sont parfois supérieurs au nombre de votants au profit de qui vous savez ; les morts votent tandis que des citoyens bien vivants doivent effectuer un véritable parcours du combattant à la recherche de leurs cartes, parfois en vain ; les urnes disparaissent dans les forets sacrés ; il y a des charters d’électeurs, qui parcourent les bureaux pour voter de multiples fois ; tout cela dans l’impunité la plus totale ; en effet, aucun des sous-préfets, préfets ou cadre de l’administration impliqués dans les manipulations électorales n’a jamais été sanctionné ; bien au contraire, ils ont plutôt été promus à de plus hautes fonctions.
La neutralité de l’organe chargé d’organiser et de superviser les élections est toujours sujette à caution ; certains le considèrent, à tort ou à raison, comme une sous-section du RDPC en raison de la présence ostentatoire dans les instances dirigeantes des caciques de ce parti ; il n’y a pas de consensus sur la loi électorale. On a souvent entendu les partisans du régime déclarer « que vous votiez pour nous ou non, nous allons gagner », donnant ainsi l’impression que les élections dont les résultats sont connus d’avance, sont juste une formalité pour une communauté internationale toujours complaisante. Les élections sont autant de parties de « qui perd gagne ».
Ce passé peu rassurant s’ajoute au fait que les inscriptions actuelles ne sont pas suivies de la délivrance immédiate de la carte d’électeur ; en quoi sont-elles biométriques ? Suffit-il que l’on utilise des ordinateurs pour qu’elles le soient ? Y a-t-il un fichier central ? Un même électeur peut-il s’inscrire plusieurs fois ?
En outre, l’implication du RDPC, principal organisateur et bénéficiaire des fraudes massives qui ont découragé l’électeur  camerounais, dans le processus d’inscription n’est pas pour rassurer. L’échec de leur campagne de sensibilisation en vue d’encourager les inscriptions  à l’occasion de  l’élection présidentielle d’octobre 2011 n’a donc rien enseigné à ces Messieurs et Dames ? Le faible taux de participation à cette élection est un indicateur du faible degré de confiance des camerounais en ce parti. Et le faible taux d’inscription ci-dessus relevé prouve à suffire que ce parti n’a jamais été que minoritaire. On ne peut pas comprendre en effet qu’un parti qui se targue de majorités soviétiques ne soit pas capable de persuader les camerounais de s’inscrire, malgré la forte implication des ses élites, appuyés par les ressources publiques !!
En dépit de la gratuité de la CNI, mesure prise soit disant pour encourager les inscriptions,  l’échec est si cuisant cette fois que certains envisagent même d’exiger la carte de vote dans les services administratifs, ce qui serait un grave recul dans notre processus démocratique.
Au lieu de toute cette agitation tardive et inopportune dont l’impact est nécessairement limité, voilà quelques actions qui pourraient rassurer  les camerounais et les inciter à s’inscrire : nommer à la tête l’organe chargé des élections des camerounais neutres ou à défaut des camerounais de tous les partis représentatifs, adopter une loi électorale consensuelle, avec une élection présidentielle à deux tours, avec limitation effective du mandat présidentiel. Ces propositions ne sont pas des révélations ; elles ont déjà été faites par d’autres acteurs. Pourquoi ne sont-elles pas prises en compte ?
Ceux qui s’évertuent à pontifier sur l’importance du vote, comme si les citoyens n’en étaient pas conscients, ont tout faux ; soit ils n’ont pas compris, soit ils sont de mauvaise foi. Le camerounais a besoin d’être sûr que son vote va effectivement compter, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Dans les véritables démocraties, le suffrage a un pouvoir réel parce qu’il est respecté ; au Cameroun, avec ce régime, on singe la démocratie ; le suffrage a été spolié de son pouvoir par le régime qui ne peut pas survivre à des élections transparentes.
Pourquoi le gouvernement camerounais qui a confisqué l’initiative législative au Parlement, dans la mesure où aucune proposition de loi venant de l’opposition ne peut y prospérer, pourquoi donc ce régime autocratique, où l’exécutif contrôle le législatif et le judiciaire refuse-t-il de s’inspirer de ce qui se passe dans des pays africains comme le Sénégal, le Bénin, le Ghana en matière d’élections ? Et si l’on veut nous opposer la spécificité camerounaise, il suffirait d’impliquer dans le processus électoral toutes les parties prenantes ; ce ne sont ni les idées, ni les propositions qui manquent. Le problème c’est un régime qui redoute des  élections transparentes et qui se sert de sa position au pouvoir pour contrôler et verrouiller le processus électoral, afin de se maintenir ad vitam aeternam au pouvoir, contre la volonté des populations.
Autant la fourberie et les trucages du régime sont à déplorer, autant l’apparente  résignation des camerounais est injustifiable. En effet, les camerounais victimes des tripotages et des manœuvres électoraux semblent dire « ce régime est prêt à tout pour conserver le pouvoir, qu’il y reste donc ». Une telle attitude ne peut que aider ce régime à assouvir sa soif inextinguible de pouvoir autoritaire et éternel. Le camerounais est épris de liberté et de justice, comme l’ont prouvé les soulèvements successifs depuis l’époque coloniale. Il faut sortir de cette léthargie suicidaire et agir. Comment ? L’Histoire nous montre comment des peuples tyrannisés se sont libérés.

TCHASSÉ Jean-Claude

Les Élections de 2018 au Cameroun



Les Élections de 2018 au Cameroun (première partie)
L’année 2018 sera une année électorale au Cameroun. En effet, les mandats de nos élus expirent cette année 2018, et il faudra aller aux urnes pour choisir entre les différents candidats qui vont se présenter aux postes à pourvoir.
Les citoyens âgés de plus de 20 ans devront aller voter ces dirigeants dont les mandats seront remis en jeu : il s’agit du Président de la République qui a été élu pour la dernière fois en 2011, des députés et des conseillers municipaux qui ont été élus en 2013. Les conseillers régionaux sont constitués de délégués départementaux élus par les conseillers municipaux et les représentants des chefs traditionnels, élus par leurs pairs. Les Conseils régionaux n’ont pas encore été mis en place. Les maires et leurs adjoints sont élus par les conseillers municipaux. Les sénateurs sont élus à leur tour par les conseillers municipaux et les conseillers régionaux. Donc chaque camerounais âgé de plus de vingt ans est appelé à exercer son droit de vote ; car voter, c’est un droit, et nul ne peut vous empêcher de l’exercer, ni le faire à votre place, quand vous n’avez aucun empêchement.
Ceux qui seront élus directement par les citoyens sont Le Président de la République, les députés, et les conseillers municipaux.
L’élection présidentielle, c’est pour choisir le Président de la République. Il est à la tête de l’un des trois pôles du pouvoir qu’on appelle l’exécutif. C’est la personnalité la plus importante de la République ; la Constitution lui accorde un très grand pouvoir et par ses décisions, il structure la vie de la Nation. Jusqu’ici, le Cameroun n’a connu que deux Présidents. Alors que le Nigéria voisin, le Ghana, le Bénin, le Sénégal ont vu chacun se succéder de nombreux présidents. L’élection, à condition qu’elle soit juste et transparente, est l’occasion de changer pacifiquement ou de reconduire le titulaire de ce poste prestigieux, objet de toutes les convoitises saines ou malsaines et qui cristallise toutes les attentions. Un président qui se distingue par des actes antipatriotiques tels que la corruption, la haute trahison, intelligence avec l’ennemi, peut être destitué en cours de mandat au terme d’une procédure appelée impeachment, conduite par l’organe législatif qui est le parlement. Quand le Président est remplacé par d’autres moyens que ceux prévus par la constitution et le code électoral, on dit qu’il y a eu un coup d’état. Certains pays sont passés par les coups d’état sanglants, ou la guerre pour changer de président. Pour éviter tout cela, il faut s’inscrire sur les listes et voter quand le moment sera venu.
Les élections dites législatives sont celles au cours desquelles on élit les députés, puisque les élus vont exercer, avec les sénateurs, le pouvoir législatif. Il y a 180 députés et 100 sénateurs à raison de 10 par région au Cameroun. Ils siègent pour leurs travaux à l’Assemblée Nationale. Connaissez-vous votre député ? En principe il doit organiser des séances de compte rendu des sessions parlementaires. Un député élu représente la Nation, pas seulement ses électeurs. Le député bénéficie de l’immunité parlementaire, mais il peut arriver que cette immunité soit levée et qu’il soit poursuivi pour des actes répréhensibles qu’il a posés. Il y a des députés qui sont continuellement élus depuis plus de 40 ans, avant que beaucoup d’entre vous ne soient nés.
Région
Nombre de députés
Population en 2015
Ratio en 2015
Adamaoua
10
1 200 970
120097
Centre
28
4 159 492
148553,286
Est
11
835 642
75967,4545
Extrême-Nord
29
3 993 007
137689,897
Littoral
19
3 354 978
176577,789
Nord
12
2 442 578
203548,167
Nord-Ouest
20
1 968 578
98428,9
Ouest
25
1 921 590
76863,6
Sud
11
749 552
68141,0909
Sud-Ouest
15
1 553 320
103554,667
Total
180
22179707


Le troisième pôle du pouvoir est le judiciaire, mais ses membres ne sont pas élus. Les trois pôles du pouvoir, l’exécutif, le législatif et le judiciaire doivent être indépendants les uns des autres. Si le pouvoir cherche et arrive à contrôler et à neutraliser les autres pouvoirs comme cela arrive souvent, alors ce n’est plus la démocratie. C’est le cas quand les députés et les sénateurs sont désignés ou carrément nommés par le Président de la République.

mardi 25 juillet 2017

Le téléphone.



Le téléphone.
La nomophobie est la peur morbide de ne pas avoir son téléphone portable, c’est la peur d’être séparé de son téléphone ; voilà une phobie qui affecte de plus en plus de personnes. A l’observation, de nombreuses personnes sont très attachées à leur téléphone et ne peuvent pas s’en séparer pendant longtemps. Très peu peuvent faire 15 minutes sans consulter leur téléphone. Ils ont donc développé la dépendance à cet appareil. Qu’est-ce qui les maintient donc ainsi scotchés aux téléphones ?
Le téléphone est d’abord un instrument de communication comme son nom l’indique ; il permet de rester en contact avec les proches, de résoudre les problèmes ; mais le téléphone moderne (smart phone) a aussi d’autres applications, surtout quand il est connecté à internet ; il permet de consulter des sites, de rechercher des informations, d’écouter la musique, de regarder des vidéos etc ; il faut dire que ces téléphones sont de véritables ordinateurs, avec les jeux, les applications multi média, les réseaux sociaux, etc.
Le téléphone absorbe et parmi les applications les plus nécrophages, il y a les jeux, les réseaux sociaux tels que facebook et whatsapp.
Il devient de plus en plus impérieux de se discipliner et afin de réserver à ces téléphones des périodes en dehors desquels on se consacrera à son travail normal ; on ne les utilisera que pour communiquer, si on attend un appel important ; sinon, on se surprendra à des heures avancées de la journée avec ces bidules en main, n’ayant accompli aucune tâche essentielle. C’est vrai que certaines personnes reçoivent de nombreux messages surtout dans des groupes et peuvent avoir de très nombreux messages non lus au bout de quatre heures par exemple. Mais ces messages sont-ils tous importants ? Sur Facebook, il y a des débats sur des questions importantes, si vous faites un post qui suscite de nombreuses réactions, cela peut nécessiter que l’on reste connecté pour répondre aux commentaires des amis.
Le téléphone nous éloigne de ceux qui sont proches et nous rapproche de ceux qui sont loin. C’est ainsi que des personnes qui ne se sont pas vues depuis des mois, voire des années sont plutôt concentrées sur leurs téléphones respectifs quand elles se retrouvent, au lieu d’échanger sur leur situation, sur leur santé et d’autres sujets importants. Quand on se retrouve le soir en famille à la maison, ou en réunion familiale, c’est le moment de ressentir la chaleur familiale, à travers les salutations, les conversations et les échanges sur les sujets d’intérêt commun ; au lieu de cela chacun est plongé dans son téléphone, on consacre très peu de temps au voisin qui se sent négligé. Un enfant à qui on demandait ce qu’il aimerait devenir s’il pouvait être transformé a répondu qu’il choisirait de devenir un téléphone, parce qu’il a constaté que cet objet est au centre des préoccupations de ses parents. L’enfant se sentait délaissé, abandonné au profit de ces appareils. Si l’on n’y prend garde, le téléphone va installer un mur invisible entre les membres de la famille.
Imaginez cette situation où, en plein office religieux alors que tout le monde est calme et concentré sur le sermon du prêtre ou du pasteur, un téléphone sonne, malgré les sollicitations et autres messages enjoignant les fidèles à mettre les téléphones sous silencieux, à défaut de les éteindre.
Celui qui est concentré sur son téléphone est déconnecté de son environnement immédiat, d’où les accidents survenus souvent, avec les utilisateurs qui se retrouvent souvent happés dans des caniveaux qui se sont retrouvés sous leurs pieds sans qu’ils ne s’en rendent compte.
Les téléphones émettent des ondes et peuvent être des sources de problèmes de santé quand ils sont mal utilisés : il est conseillé de mettre les haut-parleurs, pour éloigner le téléphone de l’oreille. Il ne faut pas dormir avec le téléphone à côté de la tête. Eviter d’envoyer et de recevoir les appels quand c’est branché.
Les téléphones peuvent être très utiles, à condition de savoir les utiliser à bon escient. Nous devons être maîtres de nos téléphones et non leurs esclaves.
250717
Jean-Claude TCHASSE