jeudi 29 octobre 2015

ZONE CFA: Que perd on à la quitter?



 ZONE CFA: Que perd on à la quitter?

Publié le juillet 13, 2012par franccfa
Beaucoup de nos amis nous posent la question à savoir : quels sont les inconvénients pour un pays de la zone CFA d’y sortir ?
A cette question, nous leur offrons une réponse qui est l’inverse de la question.
Quels sont les avantages pour un pays de la zone CFA  de sortir du FCFA ?
Il faut tout d’abord  comprendre que tout pays indépendant a  le mérite de créer sa monnaie. Cet acte est une des conséquences logiques de l’indépendance.(Pr Nicolas AGBOHOU)
Donc  poser la question à savoir quels sont les inconvénients ou les risques  pour les pays de la zone CFA de sortir du FCFA revient à poser une seule et même question : Quels sont les inconvénients de la liberté ?
En d’autres termes, pourquoi a-t-on lutté pour être libre ?  La réponse est : pour sortir de la chosification dont on est l’objet.
Par exemple l’article 44 du code noir  de 1683 écrit par Colbert  stipule que l’esclave est un bien meuble. Mais à  partir du moment où l’esclavage a été aboli, alors les déportés ont pu vivre dignement. Analogiquement, après les indépendances de 1960, chaque dirigeant a pu gouverner  son pays comme étant un Etat afin de remplir les obligations que lui imposent les citoyens :
§  Remplir son rôle d’agent régalien : construire les voies ferrées, les ponts, les écoles publiques etc
§  Défendre l’Etat
§  Prendre des décisions d’ordre stratégique comme la sécurité intérieure
Même si on sait que nos indépendances politiques sont fictives, elles méritent  le nom quand même. Mais ce qui permet à un pays d’être appelé Etat, c’est l’Economie. Or le cœur de cette dernière est la monnaie qui permet  aux citoyens de travailler pour construire leur Etat. Sans monnaie, l’activité économique s’étiole(Joseph POUEMI, monnaie servitude et liberté).
Contrairement, nos pays sont privés de leur monnaie qui n’est pas leur propriété, puisque le Franc CFA (Colonie Française d’Afrique) est la propriété de la France. Il faut alors lui rendre cette propriété, qui est l’objet même de la lutte pour l’indépendance totale (politique et économique) dont la suppression du franc CFA ne fera que confirmer.
En fin de compte sortir du franc CFA n’a pas d’inconvénients intrinsèques mais des avantages.
Alors quels avantages gagnera-t-on si les pays de la zone CFA sortaient de cette zone ?          
Beaucoup de gens ont pu  affirmer qu’il y a des pays pauvres de la zone CFA comme le Burkina Faso, le Niger, la Guinée-Bissau et que leur sortie de cette zone, leur sera  catastrophique. Ce point de vue est totalement erroné. Il y a du manganèse, des phosphates, d’uranium dans ces pays qui sont les éléments fondateurs de l’économie d’un pays. Et comme l’affirmait le Pr Nicolas AGBOHOU, pour développer un pays il y a deux éléments selon:
§  Les ressources naturelles  qu’il faudra transformer sur place
§  Et les hommes qui doivent travailler
Parmi les avantages suite à la sortie du franc CFA, on peut citer :
1.       Les pays de la zone CFA ne seront plus obligés de verser 50% de leur revenu au trésor Français
Cette opération consiste à dire : Prenez la moitié de votre salaire et  donnez à Caritas par exemple. Ce qui n’est pas possible à moins que l’on soit esclave. En donnant aujourd’hui 50% des avoirs ces pays de la zone CFA :
§  Se désengagent de l’urbanisation
§  Rabaissent le niveau de  vie des citoyens
§  Acceptent la pauvreté structurelle
§  Se désengagent de sa fonction régalienne.
§  Compromettent la défense nationale
§  S’asservissent
2.       La nouvelle monnaie (Monnaie Unique Africaine, si elle est adoptée) ne sera plus facilement convertible
Une monnaie convertible, signifie une transférabilité très facile des revenus nationaux vers l’Etranger. Or c’est la fuite des capitaux ; pour des pays aussi pauvres comme le Niger, la Guinée-Bissau c’est à éviter, car ces pays sont condamnés à ne vivre que de l’endettement, puisqu’ils ne peuvent même pas s’autofinancer…
3.       Les pays de la zone CFA pourront choisir le type de parité qu’ils voudront et pourront garder leur revenu dans leur trésor public national.
La parité est la correspondance entre une monnaie nationale et une autre (appelée devise). Avec le franc CFA géré par la France, la parité est fixe. 1 euro correspond toujours à 656.957 FCFA. Or c’est ça qui tue aujourd’hui le Burkina et les pays de la zone franc (UEMOA, CEMAC et Comores). On exporte nos revenus au trésor français pour garantir la fixité, car le FCFA comme tout autre varie de sa valeur par rapport aux autres monnaies internationales.
Alors si le FCFA  est moins demandé dans le commerce international(Ce qui signifie que les autres nations commercent moins avec  chaque pays de la zone : C’est ce que le fonctionnement du franc CFA veut, car c’est le système du ghetto juif allemand qui est appliqué. Il faut noter que le FCFA est une copie de la monnaie nazie appellée mark qu’Hitler avait imposé à la France), son prix va baisser et entraîne un taux de change élevé. Or il faut que ça ne varie pas voilà pourquoi on se fait dépouiller de notre argent pour garantir la fixité.
Cette opération n’importe quel  pays peut le faire. Soit il choisit la parité fixe. Dans ce cas, les politiques dudit pays choisissent  une devise de référence ou un panier de devises de référence ( qui signifie un ensemble de devises dont un calcul permet de savoir le taux de change par rapport à la monnaie nationale) sur laquelle ou lesquelles sera adopté un régime de change fixe ou variable, etc.
4.       Les pays de la zone CFA  pourront  se faire honneur en employant les compétences nationales dans le domaine.
Le fait que la France fasse le management de la monnaie à notre place prive en même temps ôtent l’opportunité à ces pays d’employer dans leur  banque centrale:
§  Actuaires
§  Financiers
§  Des ingénieurs informatiques
§  Des managers
Cette privation assèche en même temps le génie inventif des Africains.
En somme, il n’y a que des avantages si le franc CFA était supprimé :
§  Les pays africains pourront s’endetter entre eux et s’enrichir en même temps si une monnaie unique africaine (MUA) est créée, au lieu de s’endetter en occident et d’enrichir ce dernier.
§  Le commerce entre les Etats sera plus fluide si la MUA est adoptée. . Car entre la CEMAC et l’UEMOA le taux de commercialisation est de 3%, les 97% restants des flux commerciaux sont rivés vers la France.
Le seul inconvénient dès le début de la suppression du FCFA est de:
§  Refuser la création monétaire afin d’investir et d’encourager le volume de l’emploi.

Le Franc CFA en dix questions



Le CFA en dix questions
15 octobre 2007 à 20h52
Écrit par Philippe Perdrix


Inutile de se voiler la face, la zone franc est à la peine. En 2006, alors que l’Afrique subsaharienne a enregistré un taux de croissance de 5,5 %, celui des pays partageant le franc CFA n’a pas excédé 3,1 %, après 3,9 % l’année précédente. Au regard de cette situation, de plus en plus de voix dénoncent les effets de l’euro fort face au dollar. Handicapés par la valeur du CFA indexé à la monnaie européenne, les produits africains perdent de leur compétitivité sur les marchés internationaux, les exportations marquent le pas, les balances commerciales souffrent et, au final, les économies patinent. Treize ans après la dévaluation de 1994, la question est de nouveau sur la table. Et si la valeur du franc était trop élevée ? Et si la parité fixe établie le 1er janvier 1999 (1 euro = 655,957 F CFA) était devenue trop contraignante pour être maintenue ? Le débat ne fait que commencer et les questions qu’il suscite sont nombreuses. La réunion des ministres des Finances de la zone franc, qui se tient le 16 octobre à Paris, permettra peut-être de les poser. Enfin.
1 Quelles sont les conséquences de l’appréciation du franc CFA par rapport au dollar ?
L’arrimage du franc CFA à un euro fort – qui a dépassé 1,42 dollar le 1er octobre 2007 – pénalise fortement les exportations de la zone franc. La compétitivité des produits africains sur les marchés internationaux est mécaniquement rognée. Chaque fois que l’euro s’apprécie, le franc CFA en fait de même de manière automatique. Résultat : les coûts de production augmentent, les produits fabriqués localement deviennent moins compétitifs que ceux fabriqués dans des pays extérieurs à la zone euro, et les marges sur les exportations libellées en dollars se réduisent. C’est notamment le cas pour la filière coton, qui fait vivre près de 30 millions d’Africains. La baisse du dollar depuis 2001, devise de référence pour cette fibre naturelle, face à l’euro a fait chuter de plus de 25 % la valeur des récoltes africaines. À parité égale dollar-euro, les sociétés cotonnières auraient vendu cette année le kilo de coton à 820 F CFA sur le marché international. Au cours actuel, elles l’ont écoulé à 616 F CFA, alors que les coûts de production varient entre 630 F CFA à 650 F CFA par kilo. Les cotonculteurs africains achetant leurs intrants en euros et vendant leur récolte en dollars : l’effet de « ciseau » est redoutable. Ce schéma s’applique, à des degrés divers, à d’autres filières d’exportation. En revanche, une monnaie forte permet de réduire le coût des importations. Cet avantage a contribué à atténuer le choc lié à la flambée du baril puisque les livraisons de carburants sont libellées en dollars et payées en CFA. Mais là aussi, certains effets sont pervers : dopés par la réduction du coût des importations, les achats de produits achetés à l’extérieur de la zone CFA augmentent, ce qui fragilise les filières locales. Ainsi constate-t-on une forte poussée des importations d’articles asiatiques à bas prix.
2 Quels sont les avantages de la parité fixe euro-CFA ?
La zone franc réalise 60 % de son commerce extérieur avec les pays de l’Union européenne. La majorité de ces échanges n’est donc pas affectée par la baisse du dollar. Mieux encore, les opérateurs économiques n’ont aucun risque de change, ce qui est bon pour les affaires. La hausse de l’euro face au dollar a par ailleurs contribué à contenir la poussée inflationniste, principalement alimentée par la hausse des prix des produits énergétiques. D’une façon générale, la stabilité monétaire et la garantie de l’euro ont permis de juguler l’inflation en zone franc, dont le taux s’est établi à 3,8 % en 2006 contre 11,8 % pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Le recours à la planche à billets est proscrit et les réserves de change battent des records. Les avoirs extérieurs nets de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ont progressé de 544,3 milliards de F CFA au cours de l’année 2006, pour se situer à 3 710 milliards de F CFA. Sur la même période, ceux de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) ont augmenté de 1 757 milliards, pour atteindre 4 382 milliards en décembre 2006. Soit une hausse de 67 %.
3 Le statu quo est-il tenable ?
« La situation ne peut plus durer, confie un ancien ministre des Finances de la zone franc. L’arrimage à l’euro et la parité fixe qui en découle posent problème. La maîtrise de l’inflation est un objectif européen ; mais pour lutter contre la pauvreté, les pays africains ont avant tout besoin de croissance. L’instrument monétaire doit être utilisé dans cette perspective, quitte à laisser filer l’inflation », explique-t-il. « Le franc CFA est in fine géré à Francfort [siège de la Banque centrale européenne, NDLR] en fonction de critères n’ayant aucun rapport avec les préoccupations des économies africaines », confirme Serge Michaïlof (voir J.A. n° 2411). Ancien collaborateur à la Banque mondiale, il cite notamment en exemple les pays d’Asie du Sud-Est qui ont réussi leur décollage économique en combinant stabilité macroéconomique et gestion intelligente de leur monnaie au service de la compétitivité. « À terme, les États de la zone franc vont devoir discuter de cette question, sans tabou. Car au regard de la situation actuelle, on se doit de préparer l’avenir », déclare un actuel ministre des Finances, qui a vu le taux de croissance de son pays reculer de 7,2 % en 2005 à 4,8 % l’an dernier.
4 Faut-il dévaluer ?
« La baisse du dollar est un désavantage pour les pays de la zone CFA », reconnaît un expert proche de ce dossier. Mais il faut distinguer ce qui relève de la conjoncture économique et ce qui dépend de la politique monétaire », ajoute la même personne. De fait, rien ne dit que le taux de change euro-dollar reste au même niveau pendant plusieurs années. Et si une monnaie trop forte constitue un handicap pour la balance commerciale, la dévaluation n’est pas la panacée. « Il faut trouver un système de gestion monétaire pour que les inconvénients d’un CFA fort ne l’emportent pas sur les avantages », explique Zéphirin Diabré, ancien ministre burkinabè de l’Économie et des Finances et actuel directeur Afrique du groupe Areva. Et de conclure : « Certains pensent que la solution serait de revoir la règle du taux de change fixe euro-CFA. »
5 Quelles solutions alternatives ?
Le traumatisme de 1994 est encore trop vif pour envisager une dévaluation aussi importante. Le schéma le plus souvent évoqué repose sur une gestion souple de la parité. Le franc CFA serait ainsi raccroché à un panier de monnaies comprenant non seulement l’euro, mais aussi le dollar et le yuan. « La monnaie est avant tout un instrument d’échange, il est normal d’associer celles des pays avec lesquels l’Afrique fait du commerce », explique un expert. Cette formule permettrait de laisser flotter le CFA et donc de corriger en permanence les gains ou les pertes de compétitivité. Avec ce système, le renchérissement du franc CFA serait moindre quand l’euro s’envole. Mais encore faudrait-il que le Trésor français accepte de continuer à garantir la convertibilité du CFA. Dans le cas contraire, les marchés pourraient spéculer à la baisse et provoquer une chute du CFA. « Les règles de la zone franc sont parfaitement compatibles avec une gestion souple de la parité. Certes, les aspects techniques sont plus complexes, mais il faut faire confiance au savoir-faire de Bercy », estime Serge Michaïlof.
6 À qui revient la décision ?
« La zone franc souffre d’un réel déficit de gouvernance. La politique monétaire devrait être définie au sein du conseil des gouverneurs des deux banques centrales, or ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de démarche collective. C’est aux chefs d’État de fixer la ligne, mais on ne les entend pas », déplore amèrement un ancien ministre des Finances ouest-africain. Et comme la nature a horreur du vide, les experts français du ministère de l’Économie et des Finances ou ceux de la Banque de France ont une fâcheuse tendance à s’approprier le dossier. Mais aujourd’hui, une chose est sûre : Paris refusera d’endosser la paternité de quelque décision que ce soit. Dans les bureaux de Bercy, on n’attend qu’une seule chose : être sollicités, officiellement ou plus discrètement, afin d’étudier collégialement les différentes hypothèses qui se présentent.
7 Quelles seraient les conséquences d’une dévaluation ?
À court terme, une dévaluation provoquerait un surenchérissement des importations et, donc, inévitablement une poussée inflationniste accompagnée d’une baisse du pouvoir d’achat. L’effet le plus dommageable concernerait les consommateurs pour lesquels la hausse des prix ne sera pas accompagnée d’augmentations salariales. Face à la menace de l’inflation, les banques centrales pourraient être tentées de réagir en augmentant les taux d’intérêt afin de réduire la masse monétaire en circulation. À moyen terme, la dévaluation renforcerait la compétitivité des filières africaines exportatrices sur les marchés internationaux. Ce regain de dynamisme serait source de croissance. C’est exactement ce qui s’est passé après la dévaluation de 50 % du CFA en 1994. Sur la période 1997-2001, le taux de croissance moyen a été de 3,1 % sur l’ensemble de l’Afrique subsaharienne contre 5,8 % sur la zone franc. La dévaluation avait redonné du souffle à l’économie. Mais depuis 2005, la baisse sensible du dollar face à l’euro a modifié la donne.
8 La zone CFA peut-elle encaisser un change flottant et une parité souple ?
Cette question sert d’épouvantail aux pourfendeurs de toute dévaluation et aux partisans du statu quo. De fait, un système de change flottant ouvrirait la voie à la spéculation et la dévaluation risquerait d’entraîner une fuite des capitaux. Il n’est pas certain que les banques centrales puissent encaisser le choc et défendre leur monnaie, malgré l’ampleur de leurs réserves de change. De ce point de vue, seul le Trésor français peut offrir une garantie suffisante. « La crédibilité d’une banque centrale n’est pas uniquement liée au montant de ses réserves. Par ailleurs, le rôle de Paris dans la défense du CFA repose sur la parité fixe. Si ce système est remis en cause, l’implication française sera forcément rediscutée », avertit un observateur.
9 La politique monétaire est-elle le seul levier pour relancer l’économie ?
Évidemment non. Et sur ce point, tout le monde partage le même diagnostic. Si l’Afrique francophone a perdu en compétitivité, c’est aussi pour des raisons structurelles. « Il ne faudrait pas qu’une modification du régime des changes soit utilisée comme une solution de facilité, déclare un ancien ministre des Finances. Il faut avant tout une modernisation des filières de production, des investissements dans les infrastructures, une amélioration de l’environnement des affaires et une promotion de l’intégration régionale. » Dans son dernier rapport de conjoncture publié en avril 2007, l’Agence française de développement (AFD) estime qu’une politique de change à travers une dévaluation ne permettrait pas de restaurer la compétitivité « dynamique » d’une nation. « Car à moyen et long termes, des progrès en matière de productivité et d’attractivité seraient nécessaires pour garantir la pérennité de cette compétitivité. »
10 Quel est l’avenir de la zone franc ?
Au niveau de leurs échanges et de leurs structures économiques, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) n’ont pas les mêmes intérêts. Grâce à la rente pétrolière, la question de la compétitivité n’est pas primordiale en Afrique centrale, où une dévaluation surenchérirait toutes les importations en dollars. En revanche, l’Afrique de l’Ouest a tout intérêt à dévaluer sa monnaie pour défendre ses filières agricoles d’exportation. « Ne faut-il pas déconnecter les deux zones ? » s’interroge un économiste africain qui, en revanche, préconise une parité fixe entre le CFA – pour les pays de l’UEMOA – et les différentes monnaies des autres membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). « À défaut d’une monnaie commune avec le Nigeria et le Ghana, il faut élaborer des accords monétaires entre les pays de la région. Cette démarche boosterait le commerce entre pays limitrophes en anéantissant les incertitudes liées au risque de change. » Au niveau de la CEDEAO, certains travaillent déjà à la création d’une monnaie unique ouest-africaine, qui transcenderait le CFA, ainsi rangé au rayon de l’histoire coloniale. Créée en 2000, la Zone monétaire en Afrique de l’Ouest (ZMAO) vise à gommer les disparités entre les pays ouest-africains ayant leur propre monnaie (Gambie, Liberia, Sierra Leone, Guinée, Ghana et Nigeria). Dans cet objectif, l’Institut monétaire ouest-africain (installé à Accra) a fixé des critères de convergence économique. Une fois cette harmonisation achevée, rien ne s’opposera plus à la fusion de la ZMOA et de l’UEMOA.

AUX ORIGINES DE LA FRANÇAFRIQUE Foccart, l’homme qui dirigeait l’Afrique.



AUX ORIGINES DE LA FRANÇAFRIQUE
Foccart, l’homme qui dirigeait l’Afrique.

Résultat de recherche d'images pour "afrique"Cet article, dont le titre est aussi celui d’un documentaire réalisé par Cédric Tourbe, reprend certaines idées de l’émission Archives d’Afrique du journaliste Alain Foka, diffusée sur RFI chaque samedi et dont les éditions des 8, 15, 22 et 29 août 2015 portaient sur Jacques Foccart.
Selon Maurice Robert, ancien Chef du Service Afrique au Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage (S.D.E.C.E.), la capitale de l’Afrique, c’était Luzarches, la propriété de Foccart. Lorsqu’on sait que la capitale d’un pays est le lieu où se prennent les décisions et où se définit la politique de ce pays, on comprend les implications de cette déclaration.
Cet homme, qui pouvait voir De Gaulle tous les jours, et qui détenait un pouvoir énorme sur l’Afrique francophone, est considéré comme père de la Françafrique, immense toile tissée pour maintenir sous le giron de la France l’empire colonial dont ce pays avait besoin après la guerre pour affirmer sa puissance ; c’est une nébuleuse de relations interlopes entre les dirigeants français et dirigeants africains, et qui a causé un tort irréparable aux peuples africains. Les pays africains sur lesquels s’exerçait cette influence néfaste et nuisible constituent ce qu’on a appelé le précarré français. Après l’accès à la souveraineté internationale qui était censé mettre fin à la colonisation, une autre ère, marquée par le néocolonialisme  a commencé; c’est la colonisation qui continuait sous d’autres formes, une colonisation déguisée et plus subtile, faite de rapports de dominant à dominé, d’implications françaises dans les affaires africaines ; l’on peut affirmer sans se tromper que c’est une indépendance nominale, factice qui a été octroyée aux pays francophones. L’expression « vendre la chèvre sans céder la laisse » traduit bien cet état de faits.   Les Chefs d’Etats qui déclaraient en 1960 que nos pays étaient indépendants nous trompaient, et cela est d’autant plus vrai que presque tous, choisis et poussés par la France, avaient combattu, avec l’aide de la France, les nationalistes qui réclamaient une véritable indépendance. Du côté des pays anglophones, la situation est radicalement différente. Les anglais se sont vraiment retirés sans chercher à massacrer les leaders nationalistes.
Parmi les exemples d’interventions directes, décidées par cet homme qui par ailleurs était chargé de l’organisation des services secrets, et mis en œuvre par Maurice Robert, il y a la remise au pouvoir de Léon Mba en février 1964 au Gabon. En réaction à la dérive autocratique du Président gabonais, traduite notamment par la dissolution de l’Assemblée Nationale, un Comité révolutionnaire constitué par les  militaires a perpétré un coup d’état entre le 17 au 18 février ; ils mettent en place un Gouvernement provisoire, présidé par l’opposant Jean Hilaire Obame. Paris ne peut laisser faire. Le Gabon, qui regorge de pétrole et qui de ce fait revêt une importance capitale dans la politique énergétique de la France, ne peut être dirigé par des personnes peu sûres et incontrôlables. Maurice Robert est donc envoyé par Jacques Foccart pour remettre Léon Mba au pouvoir; les militaires français venus de Dakar et de Libreville passent à l’action le 19 février et mettent fin à la mutinerie. Léon Mba est réinstallé sur son fauteuil présidentiel avec pour mission principale de veiller sur les intérêts de la France. On l’appelle le Gouverneur noir. Il est mis sous tutelle ; on lui fournit des collaborateurs français pour éviter d’autres coups. Bob Maloubier, barbouze qui avait commis des indélicatesses en Algérie et qui était en retrait, est remis en service pour la cause. Il est chargé de la sécurité. Maurice Delauney, Admnistrateur des colonies, qui a conduit la répression en région Bamiléké au Cameroun entre 1956 et 1958, est nommé Ambassadeur de France au Gabon à cette période-là ; il déclare : « j’étais un homme de Foccart, je lui étais entièrement dévoué ». Foccart faisait nommer qui il voulait. Jacques Pigaud, un autre homme de Foccart, a été Directeur de cabinet de Léon Mba et puis de Omar Bongo. Il rendait compte à Foccart qui était très directif, et faisait nommer ou démettre des français comme des africains.
Foccart avait pour mission de déstabiliser les régimes peu favorables à Paris et protéger ceux qui leur étaient favorables. Il a été l’architecte de la politique africaine de De Gaulle et de Pompidou. A un moment donné, Il n’a ni rang de ministre, ni de de position officielle définie, pourtant il jouit d’un grand pouvoir. Pierre Péan a écrit une biographie de ce personnage singulier, intitulée L’homme de l’ombre. Cela lui a valu un procès intenté et perdu par Foccart. Cet homme était le fils biologique d’un prêtre catholique et d’une bonne sœur. L’organisation TOT à laquelle il vendait du bois travaillait pour les nazis ; finalement accusé d’escroquerie, il a été arrêté, puis libéré sous caution ; la somme importante versée pour sa caution sera remboursée par le gouvernement français à la libération. Il rejoint la résistance après cette mésaventure. Il a été responsable  des services secrets. A l’occasion de l’affaire dite La commode à Foccart, on découvre qu’il avait mis le bureau de tout le monde, même De Gaulle, son mentor, son parrain sur écoute.
Il crée le controversé service d’action civique SAC ; c’était service d’ordre et le bras armé  du parti RPF. Il noue des liens particuliers avec des africains lors de sa tournée pour faire connaître ce parti mis sur pied pour ramener de Gaulle au pouvoir. En 1953 il effectue une tournée en Afrique avec de Gaulle, tournée au cours de laquelle il rencontre les futurs dirigeants des pays africains. En 1958, ils ont envisagé de faire revenir de Gaulle au pouvoir par un putsch. Ils étaient prêts à passer à l’action avant d’être stoppés par la démission du Gouvernement.
Foccart est nommé Conseiller technique à Matignon, lorsque de Gaulle revient en 1958 ; il a ainsi l’occasion de mettre en œuvre le projet de Grande France qui ne peut se concevoir sans l’empire. L’Afrique est un important marché, une source de matières premières et de main d’œuvre potentielle. La France veut que l’Afrique soit dirigée par des alliés et des relais sûrs, des collaborateurs malléables sensibles et ambitieux, acquis à la cause de la France. Foccart a fomenté des complots, provoqué des guerres meutrières, imposé des dirigeants, renversé des régimes, assassiné des opposants. Il était un faiseur de rois qui est devenu à la fin le protégé de ses créatures. Il était renseigné et craint par les dirigeants et les opposants.
En aout 1966 Léon Mba gravement malade est évacué à Paris. Il faut préparer sa succession. Le Gabon est pour la France un émirat pétrolier qui va compenser la perte de l’Algérie. Foccart a choisi Bongo pour remplacer le Président à la santé chancelante. Ils ont demandé au Président malade de reformer la Constitution pour créer un poste de Vice-président qui succéderait au Président en cas de vacance au pouvoir, et de désigner Bongo qui était son Directeur de cabinet à ce nouveau poste ; cela s’est passé à l’ambassade du Gabon à Paris. Bongo est  ensuite devenu Président, sans élection. La transition au Gabon a été décidée, organisée et arrangée à Paris.
Parmi les leaders acquis à la politique de De Gaulle, il y a Félix Houphouët Boigny, ami de Foccart. Il est chargé d’aller à l’ONU défendre l’idée de la Communauté franco africaine émise par de Gaulle. Alors que les autres pays dénonçaient la réticence de la France, qui louvoyait sur la question de l’indépendance. D’après Maurice Delauney, il fallait tout mettre en œuvre pour que Ahidjo, repéré par l’administration, soit élu. L’Ambassadeur Guy Georgy ajoutera plus tard qu’il a fallu « mettre des paquets de bulletins dans l’urne » pour le favoriser. La France voulait des hommes malléables, des leaders accommodants, que l’on peut manipuler à souhait, et qui vont sauvegarder ses intérêts. Il fallait à tout prix conserver les territoires de l’empire dans le giron de la France, qui voulait apparaître comme une grande puissance. La France a besoin des voix des africains pour s’imposer à l’ONU ; au lieu d’une seule voix la France aura 15 voix, à l’aide de ses colonies censés être indépendants.
Rester dans la communauté, c’est être ami de la France, dire non à la Communauté, c’est se proclamer ennemi de la France. Telle était la question soumise au référendum en septembre 1958. Sékou Touré va payer cher son « non » à de Gaulle ; ce « non » est perçu comme un affront inacceptable et qu’il  ne peut laisser impuni. Il a donc décidé de fragiliser l’économie guinéenne, de créer une crise sociale pour provoquer un soulèvement populaire. Ils ont fait imprimer des milliards de faux francs guinéens, qu’ils ont déversés sur la Guinée. Il a en outre donné des instructions pour laisser pourrir au port la banane en provenance de Guinée ; il a aussi fait débarquer à Dakar les médecins en partance pour la Guinée, entre autres. Foccart et ses barbouzes ont multiplié des coups tordus et des opérations militaires pour faire sauter Sékou Touré. Pierre Messmer parle de certains complots ourdis par Foccart contre Sékou Touré, et qui ont été éventés. C’est à mon avis l’origine de la paranoïa qui a poussé Sékou Touré à diriger la Guinée d’une main de fer. Avec Sékou Touré, toute la Guinée paye cher le refus de la Communauté française.
La communauté n’a pas fait long feu, puisque que les autres pays (Maroc, Tunisie, Algérie) accédaient à l’indépendance.  Pour la France, la politique énergétique nécessaire pour être une grande puissance passe par l’Afrique où l’on trouve en abondance le pétrole, l’uranium, le bois, le gaz. Au Niger aussi le directeur de cabinet du Président a été un français jusqu’au coup d’état. Pour Foccart, Les africains sont des exécutants, pas des partenaires. Djibo Bakary, ancien Vice-président du conseil de Gouvernement au Niger du 26 juillet au 10 octobre 1958, qui avait pourtant obtenu 42 voix contre 18 a été mis à l’écart au profit des hommes liges de la France qui étaient minoritaires avec 18 voix.
Actions illégales, complots, assassinats, Foccart ne s’embarrassait pas de scrupules. Il était prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Selon Pierre Péan, il n’était pas un simple exécutant. C’est lui qui orchestrait, impulsait, suggérait, et qui ensuite exécutait avec une large marge de manœuvre la politique africaine. Il était l’oiseau de proie prêt à fondre d’un moment à l’autre sur les dirigeants qui ne lui plaisent pas, selon un leader africain.
De Gaulle finit par céder devant la pression des grandes puissances et laisse les pays qu’il voulait contrôler accéder à l’indépendance, mais une indépendance de façade. Et il a veillé à placer partout des leaders sélectionnés, proches de Paris, choisis par Foccart qui les contrôle. Partir pour mieux rester, telle était la stratégie de a France.
La fédération du Mali n’est pas du goût de Foccart. Il trouvait les grands ensembles fragiles. Il a encouragé la balkanisation de l’Afrique. Il a encouragé la notion d’intangibilité des frontières. Il fait éclater la fédération du Mali qui réunissait le Sénégal et le Soudan français (Mali). C’est pourtant à cette époque que sont posées les fondations de l’édifice qui deviendra plus tard l’Union Européenne. Pendant qu’on rassemblait en Europe, on divisait en Afrique. Senghor, Houphouët étaient les complices de Foccart dans sa politique division de l’Afrique. Il fait traquer les opposants jusqu’en Guinée où ils se réfugient. Interrogé par les journalistes sur la mort de Félix Moumié, assassiné par William Bechtel, un agent des services secrets français, Foccart bredouille, s’embrouille et déclare que le moment n’est pas venu pour révéler certaines choses. Etait-il possible que les services spéciaux perpètrent un tel coup à l’insu de De Gaulle ? Interrogé par les journalistes, Maurice Delauney répond : « que pensez-vous du passé de la France ? De Richelieu ?  L’assassin de Moumié était payé par le président Ahidjo, avec notre accord », c’est-à-dire l’accord des services secrets français. La France peut-elle être complice d’un homicide ? « Il y a des moments où la politique passe avant la morale ». La morale n’a pas de place quand il faut défendre les intérêts de la France.
La guerre du Biafra qui commence avec la déclaration d’indépendance de cette partie du Nigéria en mai 1967, est provoquée par la France pour essayer de diviser le Nigéria et de contrôler ses ressources. Ojukwu, le chef des rebelles biafrais, est un pion manipulé et armé par la France à travers Elf. Les armes passent par le Gabon. C’est Maurice Delauney l’ambassadeur de France au Gabon qui est chargé du ravitaillement des rebelles. Les officiers sécessionnistes sont entraînés au Gabon. Pendant les évènements de mai 1968, les fonds destinés au financement de la guerre du Biafra et détenus par Houphouët Boigny ont été rapatriés en France à demande de Foccart.
Après un séjour à Bangui, Jacques Foccart alors Secrétaire Général de l’Elysée chargé des affaires africaines et malgaches, est raccompagné à l’aéroport, comme un Président  par Bokassa accompagné de tout son gouvernement ; il avait été reçu et traité avec tous les honneurs dus à un Chef d’Etat. Il était le faiseur de rois en Afrique. Les Présidents africains considéraient le fait d’être reçus par Foccart en France comme l’honneur suprême.
 15 Août 1963 : mobilisation des congolais contre l’abbé Fulbert Youlou qui veut instaurer le parti unique ; la foule exige la démission du président. Il n’est pas apprécié par de Gaulle, bien qu’il soit profrançais. Il a essayé de faire intervenir les troupes françaises contre les manifestants. Foccart contacté refuse d’accéder à cette demande. Ainsi lâché il est poussé à la démission et puis remplacé par Alphonse Massamba Débat. Cet exemple est sans doute l’exception qui confirme la règle.
La France qui se considérait comme le gendarme du bloc occidental en Afrique, a mal vu la révolution menée par Mathieu Kérékou au Dahomey. Foccart y a envoyé en janvier 1977 des barbouzes conduits par Bob Denard. Il n’était pas question que les pays de son empire se rapprochent des pays communistes. La tentative s’est soldée par un échec retentissant et Bob Denard et ses mercenaires ont pris la fuite, abandonnant armes et documents compromettants à l’aéroport de Cotonou.
Dans la nuit du 12 au 13 janvier 1963 ; assassinat de Sylvanus Olympio, ce Président togolais qui voulait affirmer son indépendance et qui n’était pas apprécié de Foccart. Il ne correspondait pas au profil des dirigeants que la France voulait. Il avait déclaré « Je vais faire mon possible pour que le Togo se passe de la France. » Il avait une stratégie plus élaborée que celle de Sékou Touré qui s’était opposé frontalement à De Gaulle.  Il faut dire que ce Président, polyglotte, bien formé et décomplexé, qui voulait déjà quitter la zone Franc CFA et créer une monnaie adossée au deutschemark allemand, mettait mal à l’aise les français. Il a été assassiné et remplacé par Nicolas Grunitzky l’homme de Foccart au Togo. Les Etats-Unis, dont l’enceinte diplomatique avait été violée par les soldats putschistes n’ont jamais protesté. C’est le premier coup d’état en Afrique francophone, et ce coup d’état sera suivi d’autres, plus ou moins sanglants. La France a inoculé le virus des coups d’état en Afrique francophone.
Après le départ de De Gaulle en 1969 Pompidou cherche à mettre Foccart à l’écart ; ce sont les Présidents africains qui interviennent pour maintenir en fonction.
Au décès de Foccart en 1996, la France lui rend hommage. Huit chefs d’état africains assistent à ses obsèques.
Résultat des courses : instabilité politique, stagnation économique, misère. Les dirigeants soutenus et imposés par la France n’étaient pas des modèles de vertu et rectitude morale. La Côte d’Ivoire qui aurait pu être la vitrine d’une coopération réussie avec la France, est passée par la guerre. Le Tchad, La Centrafrique, le Togo, le Congo Brazzaville, le Cameroun, le Rwanda, le Mali, le Burkina, le Niger, la Guinée, bref à de maigres exceptions près, ces pays sont en proie à  l’instabilité, à la guerre, aux coups d’état et sont dirigés par des régimes autocratiques, qui y font régner la corruption, le tribalisme, la concussion. Ces régimes ainsi imposés et soutenus par la France singent la démocratie par des parodies d’élections, marquées par des fraudes monstrueuses, ce qui a dégoûté et détourné les populations de la politique. On a l’impression que le vote est inutile ; le bulletin de vote a perdu son pouvoir, la souveraineté du peuple est confisquée par une oligarchie prédatrice, boulimique, vorace et insatiable. Voilà à quoi nous ont conduit les « relations privilégiées » avec la France. Des dirigeants animés d’intentions nobles, ayant le sens de l’honneur, de la dignité, de la fierté, du respect pour la souveraineté de leurs peuples ne pouvaient pas se prêter aux manœuvres de la France. On voit quel sort a été réservé à ceux qui, épris de liberté voulaient des rapports emprunts de respect et de considération mutuels avec la France ; ils ont été écartés, massacrés. Um Nyobé au Cameroun, Sylvanus Olympio au Togo, Thomas Sankara au Burkina, Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire ne pouvaient accéder, ni rester au pouvoir dans ces conditions. Gloire et Honneur à ces patriotes authentiques. La France est un pays jaloux de sa liberté et de son indépendance. Elle ne tolérerait aucune immixtion dans ses affaires intérieures d’aucune puissance étrangère. La France a foulé aux pieds les considérations morales, elle s’est fichue  de cet aphorisme qui est une règle de base à observer pour des relations saines entre individus comme entre les peuples : « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît » La France veut se construire en semant l’instabilité, la guerre, la corruption, le tribalisme, bref en détruisant nos pays. Ce qui est préoccupant, c’est que cette attitude de la France demeure d’actualité ; elle n’a jamais fait son mea culpa, elle n’y a pas encore renoncé. On a encore l’impression que nul ne peut accéder au pouvoir dans les pays du précarré sans l’aval de la France. La sortie de l’auberge n’est pas pour bientôt.

Jean-Claude TCHASSE
Auteur, speaker, essayiste