jeudi 15 octobre 2015

Peut-on violer impunément la loi divine ?



Peut-on violer impunément la loi divine ?
Voici les dix commandements édictés par Dieu dans Exode 20 : 2 – 17 :
1.      Je suis l’Eternel ton Dieu, tu n’auras pas d’autres dieux
2.      Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.
3.      Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain;
4.      Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier.
5.      Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne.
6.      Tu ne tueras point.
7.      Tu ne commettras point d'adultère.
8.      Tu ne déroberas point.
9.      Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
10.  Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain;
Et l’apôtre Paul dit dans Galates 5 : 14 « Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Jésus a beaucoup parlé de l’amour dans ses prédications. Et dans 1 Corinthiens 13 : 4 – 8, Saint Paul précise en quoi consiste l’amour dont le synonyme est la charité « 4 La charité est patiente, elle est pleine de bonté; la charité n'est point envieuse; la charité ne se vante point, elle ne s'enfle point d'orgueil, 5 elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne soupçonne point le mal, 6 elle ne se réjouit point de l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité; 7 elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. 8 La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. »
Le chrétien doit vivre selon l’esprit Galates 16 Je dis donc: Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. 17 Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. 18 Si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi. 19 Or, les oeuvres de la chair sont manifestes, ce sont l'impudicité, l'impureté, la dissolution, 20 l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, 21 l'envie, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d'avance, comme je l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront point le royaume de Dieu. 22 Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; 23 la loi n'est pas contre ces choses.

Celui qui croit en Dieu doit se distinguer par son comportement ; cela doit se voir. Il doit constamment être guidé par la volonté de Dieu et chacune de ses actions, de ses pensées, doit avoir pour but de Le glorifier. Il doit Lui rendre grâces, Le louer, L’adorer, L’exalter et Le bénir en toutes circonstances. Il ne suffit pas de dire qu’on croit en Dieu, il faut le prouver par une conduite reflétant ces convictions. La foi se traduit par des œuvres. Le chrétien doit être une personne aimante. L’amour devrait transparaître dans tout ce qu’il fait. Oui l’amour, l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Qui est le prochain ? C’est l’être humain avec qui on est en interaction à un moment donné. Cela peut être le passant, l’inconnu que nous croisons en chemin et qui suscite en nous des pensées neutres, hostiles ou amicales quand on note sa présence ; cela peut être nos proches, nos voisins, nos collègues, nos parents, notre conjoint, nos collatéraux. Parmi toutes ces personnes peuvent  se recruter de potentiels amis ou ennemis. Et on ne peut pas prétendre aimer Dieu qu’on ne voit pas lorsqu’on n’aime pas les hommes qui nous entourent.

Lorsqu’on observe l’être humain, on constate que c’est dur d’aimer et de vivre selon l’esprit, que c’est dur d’observer les 10 commandements ; cela ne va pas se soi. La nature purement humaine ou mieux, l’être dominé par le « ça », le côté animal, le temporel, n’y est pas prédisposé, il faut cultiver et développer le côté spirituel pour aimer. En effet, aimer, et pour paraphraser les versets ci-dessus, c’est être patient, plein de bonté, ne pas être envieux, ne pas se vanter, être humble, être honnête, être désintéressé, être lent à la colère, considérer que les autres sont bien intentionnés, être soucieux de justice et de vérité en toute circonstance. Aimer c’est être capable de tout excuser, de tout croire et de tout supporter. Les expressions telles que « ma patience a des limites », « je ne lui pardonnerai jamais », « je peux tout accepter, sauf ça », « c’est insupportable, c’est inadmissible », « je vais lui montrer de quel bois je me chauffe », ne devraient pas faire partie du registre langagier d’un chrétien.

Il semble que l’environnement, où les malversations et les conduites déviantes sont monnaie courante, sont tolérés, voire encouragées, et s’érigent même en norme, où la norme est mise à l’écart, tandis que l’écart devient la norme, n’est pas propice à ce type de comportement ; celui qui se conduit de la sorte est condamné, parce qu’il sera toujours perdant. Il est comme un agneau parmi les loups, il est comme dans un panier à crabes. On pense qu’il va finir par le regretter parce qu’il sera victime de ceux qui ne s’embarrassent pas de scrupules et qui adoptent des règles contraires à celles prônées dans l’évangile. On a l’impression que les méchants, les égoïstes, les menteurs, les malhonnêtes, les prétentieux, les envieux, les calculateurs, les violents, qu’ils soient de prétendus chrétiens ou des non croyants s’en sortent et réussissent mieux, qu’ils ont la préséance, qu’ils sont même respectés et honorés par les hommes. Comment donc peut-on ne pas être aimant, être mal intentionné, se ficher de morale chrétienne et prospérer ? Il faut donc croire que le fait de prospérer, de connaître l’aisance matérielle, n’est pas liée à un haut niveau de culture spirituelle. Le Seigneur Jésus n’était pas riche matériellement ; il ne possédait ni maisons, ni terrains, ni troupeaux de bœufs ou de chèvres. Mais cette vie dans le dénuement était un choix délibéré, et cela lui a permis de jouer son rôle, d’accomplir sa mission moins difficilement. En effet il maîtrisait les clés de l’abondance puisqu’il a été capable par exemple de nourrir d’abord cinq mille hommes, puis quatre mille hommes, tout cela sans compter les femmes et les enfants. Les récompenses sont des biens matériels ou immatériels que l’on offre soit pour exprimer sa reconnaissance, soit pour encourager ceux à qui ils sont destinés ; on offre aussi des cadeaux à nos bien aimés pour exprimer notre affection et notre attachement ; à contrario, pour sanctionner celui qui s’est mal comporté, donc celui qui a violé un code de conduite, on le prive d’un bien. Celui qui prospère est celui qui a toujours plus de biens ; comment donc comprendre qu’il soit possible de prospérer alors qu’on a adopté des principes répréhensibles, alors que les méthodes utilisées sont basses, viles et sordides ? Peut être sommes nous trop matérialistes ? N’est-il pas légitime de vouloir prospérer ? Est-ce de la convoitise (10ème commandement) ? Où s’arrête le désir noble et où commence la convoitise ? La volonté de progresser, de gagner toujours plus est le moteur de la croissance économique. Le chrétien doit-il se contenter de peu et juste du nécessaire, doit-il être un ascète et mener une existence austère  alors que les non croyants peuvent vivre dans le confort, dans l’aisance et l’abondance matérielles, et faire bombance tout le temps ? On peut penser que c’est immoral de connaître l’abondance dans un monde dominé par la misère, où 90% des richesses sont détenues par une minorité. On peut être pauvre pour plusieurs raisons ; certains peuvent préférer le dénuement pour des raisons religieuses, philosophiques ou spirituelles ; cela peut être la conséquence de la paresse, de l’inconscience ou de l’irresponsabilité ; cela peut être le résultat de l’ignorance, du manque ou d’une mauvaise éducation, de la dégradation de l’économie, de la mauvaise gestion de ressources dans un pays ; on peut être aussi victime de la domination et de l’exploitation éhontée des puissants mûs par l’appât du gain à tout prix, comme ces patrons qui refusent de payer leurs employés par exemple, ou ces pays qui maintiennent une emprise sur d’autres ; la pauvreté peut aussi être dans certains cas la punition de Dieu. Et pour les chrétiens, la pauvreté est due à une connaissance insuffisante de Dieu, à une mauvaise appréhension de la relation avec Dieu, à l’éloignement de Dieu comme dans la parabole de l’enfant prodigue. Comment distinguer tout cela ? 

Parmi les plus matériellement puissants de ce monde on en trouve qui ne sont pas des modèles de rectitude ou d’intégrité. Ils ont un très faible niveau de culture spirituelle.  Que ce soit en politique, en sport ou en affaires, ils sont tous pourris, ils traînent des casseroles, ils ont les mains sales, il faut se compromettre, peu ou prou. La règle du « no pitié in business » semble prévaloir plus que jamais.  Le dernier scandale en date est celui de la FIFA, dont le Président est selon le Magazine Forbes, l'un des hommes les plus puissants du Monde. Qu’il ait dû démissionner juste après sa réélection pour un nouveau mandat de quatre ans est assez révélateur. L’aurait-il fait s’il n’avait rien à se reprocher ? Surtout qu’il avait été mis en cause avant l’élection. Il a pourtant réussi à se faire réélire. Il a vainement essayé de minimiser ou de cacher ses compromissions. Avec le mensonge, les basses manœuvres et la corruption, on peut atteindre les niveaux les plus élevés dans les organisations des hommes, qui même quand ils exigent des qualites morales, n’ont pas toujours les moyens de s’assurer de la moralité de leurs membres. C’est encore plus grave en politique, où certains acteurs, animés par la convoitise du pouvoir, et aveuglés par leurs ambitions démesurées, sont prêts à tous les excès pour atteindre leurs objectifs. Assassinats des opposants, génocides, massacres de populations, fausses accusations contre les adversaires, organisation de rebellions et provocation des guerres, truquage des élections, vol, violence, corruption sont des pratiques courantes dans ce domaine et les concernés s’en donnent à cœur joie. Les auteurs de ces actions se conduisent comme s’ils pouvaient se permettre d’oublier Dieu, comme s’ils pouvaient mettre Dieu de côté. Ce sont des personne sans foi ni loi, et malheur à qui se trouverait, même sans le savoir en travers de leurs chemins. Et il arrive que certains auteurs de ces exactions meurent de leur belle mort, à des âges parfois très avancés, après une vie apparemment sans problèmes particuliers, ce qui peut laisser croire qu’ils n’ont pas  subi les conséquences négatives de leurs malversations. Dieu qui sait tout tolérerait-il les infractions à ses commandements ? Peut-on impunément violer la loi divine ? Chez les hommes, il y a des lois et les contrevenants encourent des sanctions fixées à l’avance.  On constate tout de même, que bien souvent des menteurs sont confondus, les manipulateurs mis à nus, des voleurs démasqués, des  meurtriers arrêtés, les dictateurs renversés, et punis par la justice des hommes. Mais que dire de  ceux qui sont victimes de malheurs, d’infortune et de ce qu’ils considèrent comme la malchance ? Parfois on peut voir derrière certains de ces problèmes la main justicière de Dieu.

Jean-Claude TCHASSE
Auteur, Essayiste, blogueur

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