vendredi 29 juin 2018

Programme de restauration octobre 2015: gare aux illusions

Programme de restauration octobre 2015: gare aux illusions

Le programme de restauration semble fondé sur la croyance que la violation de la loi de Dieu est systématiquement sanctionnée sur Terre. Ceux qui souffrent, ceux qui ont des problèmes, subissent ainsi les conséquences des actes répréhensibles posés par eux-mêmes ou par leurs parents ou autres ancêtres. On promet des percées à ceux qui vont se corriger, à ceux qui vont réparer les fautes commises. Il faut prier, jeûner pour rompre les liens, détruire les autels, mettre un terme à certaines pratiques jugées démoniaques, tourner le dos à certains rites traditionnels qualifiés d’occultes et de sataniques, etc. 

L’observation montre que on peut violer impunément la loi de Dieu. Les méchants prospèrent. Et les justes, ou ceux qui s’efforcent de l’être ont des problèmes. Est-il du reste possible d’être juste ? les lois de Dieu sont difficiles à observer. On peut classer les personnes sur une échelle de 0 à 10. 0 correspondant l’extrême méchanceté, donc à satan, et 10 correspondant à la perfection absolue, à Dieu. On verra alors que des personnes qui ont 02/10 se la coulent douce, tandis que ceux qui ont 7 ou 8/10 sont empêtrés dans toutes sortes de difficultés. Beaucoup de ceux qui réussissent au sens de mener une vie aisée, sans soucis matériels et financiers, ne sont des modèles ni de piété, ni d’intégrité sur le plan moral. Les dictateurs sanguinaires règnent longtemps et vivent dans l’opulence et dans l’arrogance. Ces monarques qui prennent en otage leurs peuples et qui meurent de leur mort naturelle sont légion. Pinochet au Chili, Staline en Russie, et d’autres despotes, certains responsables du régime nazi, les Maurice Papon, et d’autres criminels ont mené une vie tranquille et sont morts de leur belle mort. Le Monde est dominé par les méchants. De l’autre côté des personnes pas si méchantes font face à des problèmes à n’en plus finir. Les difficultés financières, les maladies et d’autres problèmes les accablent. 

Peut être s’agit-il de susciter la croyance, d’inculquer la conviction chez les croyants que leurs problèmes vont être résolus. Ce qui peut produire des résultats, par la puissance de la croyance, par un effet comparable à l’effet placebo ; mais ceci ne serait pas le résultat d’une intervention divine. Le Christ, fils de Dieu, agissait par la puissance divine. C’est le Dieu omniscient, omnipotent et omniprésent qui agit. Il est question de mobiliser cette puissance qui est à la portée du chrétien.

Etre chrétien n’est pas comme une nomination, ce n’est pas un statut acquis, où l’on peut dire qu’à compter du jour où on le devient on jouit des avantages et des possibilités y afférents ; c’est une lutte permanente où le diable tente de faire revenir le chrétien de son côté.

On est frappé par le fait que le langage des marabouts et des voyants est repris ici, à la différence que la solution proposée est la prière et le jeûne, au lieu des sacrifices. Les responsabilités sont cherchées ailleurs. On accuse les liens et les puissances maléfiques d’être responsables de nos malheurs. On n’examine pas la responsabilité des personnes concernées. Certains peuvent être des paresseux, indolents, à la recherche de la facilité, comme cette voisine qui refuse de travailler et passe des nuits à chanter et à prier à haute voix, nous empêchant ainsi de dormir ou de travailler. Ceux qui sont au bord de la séparation d’avec leurs conjoints, qui ont des problèmes dans leurs familles, mais qui refusent de pardonner, qui se laissent dominer par l’orgueil sont responsables de leurs situations. Ceux qui se laissent dominer par la convoitise, et qui veulent accaparer tout l’héritage en abandonnant les autres membres de la famille, ceux qui mangent et boivent sans modération et qui en tombent malade sont responsables de leurs malheurs. 

Comment expliquer qu’il soit si facile de tisser des liens de nouer des pactes et de se placer sous l’emprise du démon ? Comment des personnes bien intentionnées comme le sont la plupart des parents peuvent-elles lier les enfants aux démons et aux puissances maléfiques, leur jeter des mauvais sorts ? Je ne parle des cas où certains parents déçus ont proféré des malédictions contre certains enfants. Beaucoup de personnes qu’on dit victimes de ces dominations sataniques n’ont jamais été maudits par leurs parents. D’autre part pourquoi les paroles de bénédictions, et les vœux de bonheur des parents ont toujours moins d’impact et sont toujours moins efficaces  que les malédictions, qui elles semblent toujours plus puissantes. Au point qu’il faille des jours de prière et de jeûne pour les briser ? Pourquoi est-il si facile d’invoquer, même sans le vouloir ou sans le savoir le diable, alors que Dieu est désespérément absent de la vie de ceux qui l’invoquent expressément et le recherchent activement ? 

On peut ainsi passer une vie à louer Dieu, à le chercher, à l’invoquer sans le sentir, sans qu’il ne se manifeste, alors même que dans sa Parole il a fait des promesses alléchantes. Nous sommes donc plus exposés à la souffrance, à la malédiction, aux désagréments et aux déceptions, ce qui n’est pas dans le plan de Dieu. Dieu ne nous a pas créés pour souffrir sur la terre en attendant le Paradis ou l’enfer. Nous voyons des personnes qui prospèrent alors qu’elles ne croient pas en Dieu. Nous avons l’image d’un Dieu distant (notre Père qui es aux Cieux) difficile, parcimonieux, paternaliste et même avare à la limite (l’or et l’argent lui appartiennent) qui dispense les biens matériels, et accorde le bonheur sans critères objectifs. 

Il ne suffit ni d’être pieux, ni d’être un travailleur acharné. Il ne suffit pas d’être compétent. Il accorde sa grâce de manière souveraine, de manière discrétionnaire. Nous n’avons aucun mérite. Il couvre son bien aimé de bienfaits pendent que celui-ci dort (Ps 127).  Si tu n’es pas son bien aimé et bien que tu le cherches, tues toi au travail, cela ne donnera rien. Pourquoi les chrétiens doivent-ils être victimes de nos potentats, des démons ? Est-ce vrai qu’on peut rechercher la face de Dieu assidûment, et que néanmoins Dieu vous laisse sous l’emprise du diable, et qu’il permette que les démons vous dominent et vous nuisent ?  Jésus a promis que ceux qui croiraient en lui seraient capables de faire au moins autant que lui. Mais force est de constater qu’il a placé la barre très haut. Très peu de personnes, ou même personne n’est capable de faire ne serait-ce que le 100è de ce qu’il a fait. Ses prouesses sont hors de la portée de nombreux croyants. 

Suis-je animé par esprit de doute ? Suis-je sous l’emprise d’un esprit d’incrédulité ? Sans doute. Mais je n’ai jamais, mais alors jamais prêté allégeance à ces esprits, jamais. Je n’ai jamais posé un acte délibéré visant à me soumettre à ces esprits. Pourtant je dois admettre que je me sens incertain, inquiet, anxieux, je sens que ma foi est faible. Je me sens limité, impuissant et incapable. Je suis pessimiste et inquiet par défaut, je m’attends au pire, à priori. J’ai l’impression que Dieu est absent de ma vie. En tout cas ses promesses ne se sont pas réalisées, pas encore, du moins. Malgré mes efforts pour rechercher Dieu (lecture et méditation régulière de la parole, chants louanges, prières, présence à l’église, participation aux activités de ma communauté, offrandes) j’ai l’impression que Dieu reste loin ou alors que je reste loin de Dieu. Je n’ai jamais rien fait de pareil pour Satan. Je ne comprends donc pas que Dieu permette que je sois dominé et soumis par un mauvais esprit. Dois-je comprendre que ces efforts là sont insuffisants ? Ceux qui sont plus avancés dans sens (je ne pense pas seulement aux anciens et aux bergers) ne me semblent pas mieux lotis. Dois-je me comparer à de moins nantis que moi pour me consoler ? Tout en me disant que tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir ? Ce serait de la résignation devant un constat d’impuissance. Je sais pourtant que pour progresser il faut plutôt se comparer aux meilleurs. 
Si on passe son temps à regarder les médiocres, surtout dans nos pays où ils semblent les plus nombreux, on se condamne à la stagnation. Je voudrais considérer le bon dénouement inattendu, inespéré, voire presque miraculeux de certaines situations difficiles dans ma vie comme des interventions divines, mais elles restent rares et exceptionnelles ; je vis un quotidien fait de manque, d’insuffisance, de problèmes plus ou moins difficiles. L’ordinaire d’un chrétien, d’un croyant qui vit la présence active et les manifestations de Dieu, promises dans la Bible devrait être mon partage.

Je souhaite seulement que l’on ne nourrisse pas les fidèles qui ont de réels problèmes, qui sont victimes de la gestion calamiteuse de ce pays de faux espoirs. J’aimerais que ce mois de jeûne se termine pour beaucoup par la solution à leurs problèmes ; dettes, misère, chômage, mésentente dans les familles, célibat involontaire, 

Je suis surpris et gêné par cette approche manichéenne, cette division du monde en deux camps, qui est à l’origine des fondamentalismes, des extrémismes, des intolérances et des guerres : celui qui ne se proclame pas de Dieu, celui n’est pas chrétien appartient au diable, même s’il n’en est pas conscient. Peut-on appartenir à Satan, peut-on être dans le camp du diable sans le savoir ? Sans avoir posé un acte d’allégeance, sans l’avoir formellement déclaré ? C’est vrai qu’on peut être possédé par un démon sans le vouloir. Quelle différence y aurait-il alors entre les sorciers déclarés, qui font un culte à satan, qui appartiennent à des sectes ésotériques, qui se livrent à des pratiques occultes et démoniaques, et ceux qui n’en ont pas la moindre idée ? On peu aller plus loin : le Seigneur a indiqué à quels signes on pourrait reconnaître ceux qui auront cru, autrement les vrais chrétiens ; donc il ne suffirait de proclamer son appartenance à Dieu, ni d’accepter Jésus comme Seigneur et Sauveur pour être un chrétien, entendu comme celui qui est capable d’accomplir les signés indiqués par Jésus. Pris comme cela nous serions presque tous des suppôts de satan.

Il faut prier pour que le Seigneur nous affranchisse de l’emprise des prophéties auto réalisatrices et des pensées négatives que nous entretenons, que ces pensées négatives quittent notre esprit et surtout et surtout qu’elles ne naissent plus dans notre esprit.  

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vendredi 22 juin 2018

Rapport de la visite à la prison de Bafoussam.

Rapport de la visite à la prison de Bafoussam.

Le 23 juillet 2009, nous avons fait un tour au Centre pénitentiaire de Bafoussam dans le cadre de la dynamique justice et paix et sauvegarde de la création. Nous suivions plusieurs dossiers adressés à la commission par des fidèles de Tamdja, ou leurs proches.

Le premier dossier concerne S. O. Nous avons été saisis par une requête en date du 10 mars 2009 adressée par Mme K. V, une choriste S. O, accusé de vol de téléphone portable, est en détention préventive depuis le 14 avril 2008, après son arrestation en avril 2008. Il  explique qu’il a été arrêté alors qu’il revenait du champ ; il est conducteur de moto taxi, et ne sait pas pourquoi il se retrouve en prison ; il clame son innocence ; sur l’ordonnance de renvoi, il est associé à deux autres personnes ; T. A. et K. F. J. ; il dit n’avoir agi ni seul, ni avec les deux autres personnes citées, qu’il connaît comme « frères du quartier ».
L’ordonnance de renvoi en correctionnelle, pose plusieurs problèmes : on y parle de coaction de vol, et le seul objet cité est un téléphone portable ; on y parle de deux victimes : un Proviseur  et le plaignant,  ; il y est dit que la perquisition au domicile de chacun d’eux a permis de trouver des objets, qui ne sont pas cités ; S. O déclare qu’on a rien trouvé chez lui ; y a-t-il un procès-verbal de perquisition ? Cela permettrait de préciser les objets trouvés chez chacun d’eux ; plus loin dans l’ordonnance, on dit que les trois ont perpétré leur coup à Bafoussam, alors que les accusés et les victimes sont à Bandjoun ; de quoi s’est plaint le plaigant ? On ne précise pas les circonstances du vol pour que l’on puisse savoir comment les trois se sont associés pour voler aux deux personnes citées comme victimes le portable et d’autres effets non cités; par ailleurs, il est dit que T. a acheté un portable volé; mais il n’est pas accusé de recel ; le vendeur du téléphone volé n’est pas inquiété curieusement.

Nous avons aussi écouté F. R., qui a fait des déclarations troublantes ; il affirme qu’il avait perpétré un coup de vol le jour où il a été arrêté, et que ses complices sont en liberté ; il dit que les deux autres avec qui il est en détention n’ont rien commis avec lui, et que l’un d’eux aurait même été arrêté la veille de la commission de leur forfait. Ce qui est curieux, c’est que le forfait dont il parle et qu’il a commis, n’apparaît pas sur l’ordonnance de renvoi ; parmi les effets trouvés chez lui lors d’une perquisition faite en son absence, il y aurait une tenue militaire, selon ses déclarations, mais dans l’ordonnance on parle de téléphone portable et d’autres effets, sans précision ; il n’est donc pas poursuivi pour le délit qu’il dit avoir commis, et ceux avec qui il est sur le même dossier ne sont pas ses complices ; il était même question qu’il rédige un document de décharge où il précisera que les deux autres ne sont pas ses complices, mais il exige en retour que les familles des deux autres l’aident à retrouver sa liberté ;  donc Souop Olivier n’est pas coupable de ce dont on l’accuse, mais il est en détention depuis avril 2008.


Le deuxième dossier est celui de K. E, ancien d’église. Nous avons été saisis par une requête en date du 06 juillet 09, transmise par l’intermédiaire de son beau frère, ancien d’église à l’EEC Tamdja. Initialement accusé de séquestration et de coups et blessures ayant entrainé une incapacité de 14 jours, K E. a été arrêté en mars 2009 puis déféré à la prison; il dit qu’en sa qualité de Chef de bloc, il a fait arrêter un suspect à suite d’un coup de vol, qu’il a ensuite libéré quand le témoin qu’il attendait pour l’identifier ne l’a pas reconnu ; mais le suspect, élève au Lycée Technique de Bafoussam, s’est plaint à la Brigade de gendarmerie de Djeleng pour séquestration et violences, suivi de 14 jours d’hospitalisation, avec certificat médical à l’appui ; il s’est avéré par la suite que les violences, le séjour à l’hôpital étaient imaginaires, et que le certificat médical a disparu ; en effet l’un des professeurs de l’élève, proche de l’ancien K. a déclaré que cet élève n’avait jamais été absent pour cause de maladie. Il ne restait donc que l’accusation de séquestration que la mère de l’enfant se disait prête à retirer contre une somme de 100 000 F. Le requérant souhaite qu’à défaut d’être libéré, que son dossier soit enrôlé, pour qu’il ait l’occasion de défendre pendant l’audience.

Le troisième dossier est celui de S. T.  ; nous avons été saisis par une requête en date du 24 avril 2009 ; il est en détention préventive à la prison de Bafoussam sous le chef d’accusation de bagarre depuis le 13 mars 2009 ; le plaignant, avec qui il a bagarré répond au nom de F. ;  c’est une connaissance du prévenu. Le sieur F. avait trouvé S. T. avec la copine du premier autour d’un pot offert par ce dernier ; il s’en est suivi une  bagarre, au cours  de  laquelle le téléphone portable du sieur F. a disparu ; ce téléphone a été retrouvé plus tard, et puis restitué à F. ; il se retrouve en détention avec celui qui a dérobé le téléphone.
Il est question de faire enrôler l’affaire, pour enfin juger le réquérant.


Mon Allocution à l’occasion de la 16è journée mondiale des enseignants, le 5 octobre 2009 dans le Koung-khi.

Mon Allocution à l’occasion de la 16è journée mondiale des enseignants, le 5 octobre 2009 dans le Koung-khi.

Monsieur le préfet du département du Koung-khi,
Messieurs les Sous-préfets des Arrondissements de Bayangam, de poumougne, de Djebem, messieurs les Chefs de Districts,
Messieurs les Délégués départementaux des Enseignements Secondaires, de l’Éducation de Base, de l’Emploi et de la formation professionnelle,
M. le Maire de la Commune de Pete,
Autorités religieuses,
Autorités traditionnelles,
Distingués invités, Chers collègues,

Je m’exprime au nom de la Fédération des Syndicats de l’Enseignement et de la Recherche (FESER), qui compte parmi ses syndicats membres, le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire.
La Journée Mondiale des Enseignants a été instituée le 05 octobre 1994 pour commémorer l’adoption, le 05 octobre 1966 de la Recommandation OIT-UNESCO concernant la condition du personnel enseignant ; cette recommandation est une norme à suivre par tous les pays qui veulent atteindre les objectifs fixés à l’éducation, à savoir lutter contre l’ignorance, l’inculture, la maladie et la misère ; ces fléaux avancent et font de nombreux ravages dans les pays où le projet éducatif est mis en échec par des hommes politiques égoïstes et prédateurs, qui ne songent qu’à grossir leurs comptes personnels dans les banques étrangères au détriment des populations. Cette journée est une occasion de faire le point, de faire le bilan par rapport à cette recommandation, et de voir les efforts réels consentis par les pouvoirs publics dans chaque pays pour se rapprocher de cette norme.
Le thème de cette XVIè édition  tel que arrêté par l’UNESCO est « pour bâtir l’avenir, investissons dans les enseignant(e)s maintenant », l’antithèse de ce thème pourrait se décliner ainsi qu’il suit :  « pour hypothéquer l’avenir, négligeons les enseignants maintenant » ; parce que c’est ce qui se passe malheureusement au Cameroun en ce début du XXIè siècle.
Investir dans les enseignants, c’est leur procurer de bonnes conditions de vie et de travail. Je ne vais pas citer tous les problèmes auxquels sont confrontés les enseignants dans notre pays ; cela nous prendrait toute la journée, tant ils sont nombreux.
Parlant de conditions de vie, je vais surtout m’appesantir sur la discrimination salariale qui accable ce corps ; à indice égal, les enseignants ont un salaire très inférieur à celui payé aux membres des corps tels que les forces armées, la magistrature ; la différence peut atteindre 150000 (cent cinquante mille) F CFA par mois. Cette injustice inexplicable dans un pays qui se veut de droit est aggravée par un échelonnement indiciaire inégal qui plafonne à 1140 pour les enseignants, alors que dans d’autres corps il va jusqu’à 1400. L’inflation qui est en réalité une réduction de salaire, contribue à éroder sérieusement notre pouvoir d’achat.
Les collègues du Privé ont des salaires encore plus bas qui défient toute logique ; il n’existe pas à notre connaissance de convention collective dans le secteur de l’éducation ; les promoteurs confessionnels ou laïcs fixent les niveaux de rémunération de manière fantaisiste, sans critères.
Fort de ces constatations, les syndicats de l’enseignement secondaire et de la base ont adressé, en date du 1er mai 2009 un préavis de grève au Gouvernement de la République, suivi de la lettre de rappel du 15 juillet 2009. Les syndicats réclament l’application de certaines  dispositions du statut de décembre 2000. Il s agissait notamment :
·        du  paiement de la prime de documentation et de recherche d’un montant de 150000 F CFA par mois;
·        de la revalorisation de l’indemnité pour participation aux examens officiels ;
·        du rééchelonnement indiciaire ;
à ceci il fallait ajouter :
·        un traitement équitable pour les enseignants d’éducation physique et sportive ;
·        la mise en place d’une convention collective négociée pour l’enseignement privé ;
A la suite de ce préavis de grève il y a eu des séances de travail entre  les syndicats et le Gouvernement représenté par les Ministères des Enseignements Secondaires, de l’Education de Base, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, du Travail et de la Sécurité Sociale ;  la première a eu lieu le 13 août 2009, et la seconde le 28 août 2009 ; elles ont abouti aux résultats suivants :
1.     en ce qui concerne le paiement immédiat de la prime de documentation et de recherche, les syndicats sont passés de 150000 F Cfa par mois qu’ils demandaient dans le préavis de grève, à 50000 F pour la catégorie A, 35000 F pour la catégorie B, 30000 F pour la catégorie C et 25000 F pour la catégorie D par mois, alors que l’Administration préconise 25000 F pour la catégorie A et 15000 F pour la catégorie B ;
2.     pour le cadre de concertation et de dialogue, au sein duquel les problèmes pourraient être résolus sans qu’il soit nécessaire de recourir à la grève, un projet d’arrêté conjoint MINEDUB/MINESEC est en voie de signature ;
3.     pour le rééchelonnement indiciaire, le projet préparé à cet effet depuis 2004  sera relancé ;
4.     la revalorisation des primes dues aux intervenants aux examens sera effective pour compter de la session 2010 ;
5.     pour la convention collective de l’enseignement privé, le Ministère du Travail et de la sécurité sociale devra organiser une réunion entre les syndicats et les promoteurs d’établissement privés, avec la participation des Ministères en charge des questions éducatives ;
6.     enfin, un avenant au décret n° 359/2000 du 05 décembre 2000 règlera le problème des enseignants d’EPS.
La réaction du Gouvernement, qui cette fois a opté pour le dialogue avec les syndicats signataires du préavis a été fort appréciée par les syndicats. Raison pour laquelle ceux-ci estiment raisonnable d’attendre encore jusqu’au 10 novembre 2009, l’effectivité du paiement d’une prime mensuelle de documentation et de recherche, dont le montant varie entre 25000 F et 50000 F.
Le paiement effectif de ces primes, et le rééchelonnement indiciaire seraient des actes forts du Gouvernement, que les syndicats sauraient apprécier à leur juste valeur, et irait dans le sens du thème de cette XVIè journée mondiale.
Les enseignant(e)s du Koung-khi, comme ceux de toute la République, ont les yeux tournés vers le Gouvernement ; ils fondent leurs espoirs sur un dénouement rapide et concret de ces pourparlers qui ne doivent pas rentrer dans l’Histoire comme une diversion ou comme de la poudre aux yeux.

            Un pour tous, tous pour un !!

Rapport d’observation des examens 2008 dans le Koung – khi et les Hauts-Plateaux.

Rapport d’observation des examens 2008 dans
le Koung – khi et les Hauts-Plateaux.

I.                    Choix des acteurs.

Cette phase est marquée par la subjectivité et l’arbitraire ; comment est-on désigné membre du secrétariat, chargé de mission ? On a l’impression qu’il y a des « candidats naturels » pour certaines fonctions ; on peut voir par exemple des enseignants chargés de mission, alors surveillants généraux et des censeurs sont de « simple » correcteurs ;

II.                  Déroulement des épreuves.
Le chargé de mission au BAC de l’enseignement secondaire général au Sous-centre de Bandjoun s’est distingué par un zèle difficile à comprendre ; il a fait suspendre de surveillance deux enseignants pour une histoire de brouillons non récupérés, de tableau non effacé et de propos jugés désobligeants, à eux attribués à tort ou à raison; le comportement de ce chargé de mission davantage enclin à la menace a contribué à frustrer les surveillants, dont la tâche est ingrate, et qui encourent des sanctions sans aucune commune mesure avec les indemnités dérisoires pour vacation servies.

Les feuilles intercalaires posent des problèmes ; d’abord aux candidats qui doivent les remplir toutes ; dans les épreuves où ils en utilisent 10, il leur faut 10 min pour remplir ces en-têtes, à raison de une minute par intercalaire ; ensuite les surveillants doivent les signer toutes ; au secrétariat, il faut détacher toutes ces en-têtes, et il ne se passe pas de session d’examen sans que certaines échappent à la vigilance des membres de secrétariat, donnant ainsi lieu à la sanction pour étourderie ; enfin les correcteurs doivent perdre un temps fou pour signer ces intercalaires, du reste conçues pour porter chacune en plus des noms et des signatures des correcteurs, la note obtenue pour la discipline concernée, ce qui est absurde.
La solution à tous ces problèmes, c’est le cahier de composition, comme cela se fait au GCE Board, et en Faculté ; ce cahier comporte un seule en-tête à détacher ; de plus il contient également des brouillons, ce qui permet de résoudre le problème de tricherie par échange de brouillons entre candidats, et au correcteur, de vérifier certaines réponses que les candidats donnent souvent et dont la provenance n’est pas évidente.

Un problème persiste, que l’on peine à expliquer : la non érection d’un sous-centre au Lycée Bilingue de Yom III, alors que le nombre de candidats va croissant au centre de Bandjoun ; pour cette session 2008, il y a 1550 candidats, et le secrétariat composé de 7 membres est débordé par le travail, qui se poursuit souvent très tard dans la nuit ; ceux des enseignants impliqués qui sont domiciliés à Bafoussam sont obligés de loger à Bandjoun ; dans ces conditions, le désintéressement servi se suffit pas à couvrir les dépenses faites ; la création de deux jurys à la session 2007 avait laissé espérer l’éclatement du centre de Bandjoun, avec la création du sous-centre du Lycée Bilingue de Yom III, qui regrouperait les candidats de ce lycée et du Collège Élie Allegret. Pour rappel, le Lycée de Ngouache créé après celui de Yom III a déjà son sous-centre de BEPC.

Dans les Hauts-Plateaux, il n’existe que deux sous-centres d’écrit pour les CAP Industriels et Commerciaux ; l’un d’eux et à Bangou et l’autre à Bamendjou ; les candidats de Baham Centre provenant du CETIC de Baham, des collèges Meuhoua Tatchomkam, Collège Henrich par exemple, préfèrent composer à Bafoussam ou à Bandjoun, en raison des difficultés de communication. Il serait souhaitable de créer un sous-centre d’écrit des CAP, et du Probatoire Technique à Baham Centre.
Au BEPC, on devrait multiplier les sous-centre, comme cela se fait au Probatoire et au BAC ; les candidats du Lycée de Bahouan composent au Lycée de Bamendjou, à 6 km de distance ; les candidats du Collège St Jean-Baptiste de Bangou souhaiteraient composer au Lycée de Bamena, plus proche.
D’une manière générale, la création des sous-centre d’écrit au Probatoire et au Bac se fait plus facilement que pour les examens relevant de la DEXC. À partir de combien de candidats peut-on créer un sous-centre ? L’on trouve par exemple des sous-centre de 78 candidats au Probatoire, alors qu’au BEPC, il n’existe pas encore de sous-centre là on pourrait avoir plus de 300 candidats.

III.                Structure des épreuves.
Les épreuves de physique au BAC C et D comportent des exercices hors programme ; en effet, pour la série C, les notions suivantes intervenaient, alors qu’elles sont hors programme : la quantité de mouvement (exercice 1), les réactions nucléaires (exercice 2), la relativité(exercice 2), les ondes stationnaires (exercice 4), les miroirs de Fresnel(exercice 5) ; en série D, les notions hors programmes sont : les oscillateurs mécaniques (exercice 1), l’électricité (exercice 2), la relativité(exercice 4).
L’épreuve d’éducation civique série C et D a posé un sérieux problème ; instruction a été donnée près d’une heure après le début de l’épreuve, de transformer UDEAC en CEMAC dans le sujet 2, et de transformer « ou » par « et » dans le premier sujet ; ce qui a provoqué un tollé chez les candidats qui étaient fort avancés dans le traitement de l’épreuve ; certains ont dû demander une nouvelle feuille de composition pour recommencer ; le problème est que le texte choisi est un discours prononcé par M. Paul Biya en 1983 à l’occasion d’un sommet de l’UDEAC ; or la CEMAC n’existait pas en 1983 ; remplacer UDEAC par CEMAC pose donc un problème, les spécialistes expliquent que par cet artifice on cherchait à mettre à jour un sujet non conforme aux programmes en vigueur.
Selon les professeurs d’allemand, cette épreuve portait sur les thèmes de 2nde et de 1ère, pas sur ceux de Terminale, donc de nature à dérouter les candidats.

IV.               Désintéressement des acteurs.
D’une façon générale, cette phase pose des problèmes ; d’abord, le montant des frais de mission est arbitraire et ne tient pas compte de la réglementation ; tout le monde est au même niveau, l’ancienneté n’est pas prise en compte ; ensuite, dans le département du Koung-khi, ceux en service en Bayangam et à Famtum perçevaient 100000 jusqu’à la session 2006 ; en 2007, ce montant est passé à 120000, pendant que ceux de Yom III, ont toujours eu 30000 depuis de années; pourquoi n’avoir pas ajouté ces 20000 à ceux de Yom III déjà victimes d’une injustice inexplicable ? Pourquoi ne tient-on pas compte de l’ancienneté ?

V.                 Les sanctions.
Celles-ci se présentent comme une épée de Damoclès ; les enseignants qui ont participé n’ont le cœur tranquille que lorsque la liste des sanctions est publiée sans leurs noms ; d’autre part, les victimes devraient passer devant le conseil de discipline, puisque la procédure disciplinaire est contradictoire ; or le conseil de discipline de la Fonction publique n’existe pas tel que prévu. Et puis certaines fautes peuvent être sanctionnées sans publicité, parce que, en soi, cette publicité est une sanction ; imaginez votre nom circulant dans toute la République parlant de fautes que vous avez commises ; que pensent les élèves de leurs enseignants qui écopent de cette sanction ? autant la sanction des fautes morales telles que tricherie, fraude, substitution de copies, remplacement de correcteurs mérite une large publicité, autant celle des fautes involontaires et non préméditées telle que étourderie mérite d’être entourées d’une certaine discrétion.


Fait à Bandjoun, le 23 juillet 2008