vendredi 22 juin 2018

Mon Allocution à l’occasion de la 16è journée mondiale des enseignants, le 5 octobre 2009 dans le Koung-khi.

Mon Allocution à l’occasion de la 16è journée mondiale des enseignants, le 5 octobre 2009 dans le Koung-khi.

Monsieur le préfet du département du Koung-khi,
Messieurs les Sous-préfets des Arrondissements de Bayangam, de poumougne, de Djebem, messieurs les Chefs de Districts,
Messieurs les Délégués départementaux des Enseignements Secondaires, de l’Éducation de Base, de l’Emploi et de la formation professionnelle,
M. le Maire de la Commune de Pete,
Autorités religieuses,
Autorités traditionnelles,
Distingués invités, Chers collègues,

Je m’exprime au nom de la Fédération des Syndicats de l’Enseignement et de la Recherche (FESER), qui compte parmi ses syndicats membres, le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire.
La Journée Mondiale des Enseignants a été instituée le 05 octobre 1994 pour commémorer l’adoption, le 05 octobre 1966 de la Recommandation OIT-UNESCO concernant la condition du personnel enseignant ; cette recommandation est une norme à suivre par tous les pays qui veulent atteindre les objectifs fixés à l’éducation, à savoir lutter contre l’ignorance, l’inculture, la maladie et la misère ; ces fléaux avancent et font de nombreux ravages dans les pays où le projet éducatif est mis en échec par des hommes politiques égoïstes et prédateurs, qui ne songent qu’à grossir leurs comptes personnels dans les banques étrangères au détriment des populations. Cette journée est une occasion de faire le point, de faire le bilan par rapport à cette recommandation, et de voir les efforts réels consentis par les pouvoirs publics dans chaque pays pour se rapprocher de cette norme.
Le thème de cette XVIè édition  tel que arrêté par l’UNESCO est « pour bâtir l’avenir, investissons dans les enseignant(e)s maintenant », l’antithèse de ce thème pourrait se décliner ainsi qu’il suit :  « pour hypothéquer l’avenir, négligeons les enseignants maintenant » ; parce que c’est ce qui se passe malheureusement au Cameroun en ce début du XXIè siècle.
Investir dans les enseignants, c’est leur procurer de bonnes conditions de vie et de travail. Je ne vais pas citer tous les problèmes auxquels sont confrontés les enseignants dans notre pays ; cela nous prendrait toute la journée, tant ils sont nombreux.
Parlant de conditions de vie, je vais surtout m’appesantir sur la discrimination salariale qui accable ce corps ; à indice égal, les enseignants ont un salaire très inférieur à celui payé aux membres des corps tels que les forces armées, la magistrature ; la différence peut atteindre 150000 (cent cinquante mille) F CFA par mois. Cette injustice inexplicable dans un pays qui se veut de droit est aggravée par un échelonnement indiciaire inégal qui plafonne à 1140 pour les enseignants, alors que dans d’autres corps il va jusqu’à 1400. L’inflation qui est en réalité une réduction de salaire, contribue à éroder sérieusement notre pouvoir d’achat.
Les collègues du Privé ont des salaires encore plus bas qui défient toute logique ; il n’existe pas à notre connaissance de convention collective dans le secteur de l’éducation ; les promoteurs confessionnels ou laïcs fixent les niveaux de rémunération de manière fantaisiste, sans critères.
Fort de ces constatations, les syndicats de l’enseignement secondaire et de la base ont adressé, en date du 1er mai 2009 un préavis de grève au Gouvernement de la République, suivi de la lettre de rappel du 15 juillet 2009. Les syndicats réclament l’application de certaines  dispositions du statut de décembre 2000. Il s agissait notamment :
·        du  paiement de la prime de documentation et de recherche d’un montant de 150000 F CFA par mois;
·        de la revalorisation de l’indemnité pour participation aux examens officiels ;
·        du rééchelonnement indiciaire ;
à ceci il fallait ajouter :
·        un traitement équitable pour les enseignants d’éducation physique et sportive ;
·        la mise en place d’une convention collective négociée pour l’enseignement privé ;
A la suite de ce préavis de grève il y a eu des séances de travail entre  les syndicats et le Gouvernement représenté par les Ministères des Enseignements Secondaires, de l’Education de Base, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, du Travail et de la Sécurité Sociale ;  la première a eu lieu le 13 août 2009, et la seconde le 28 août 2009 ; elles ont abouti aux résultats suivants :
1.     en ce qui concerne le paiement immédiat de la prime de documentation et de recherche, les syndicats sont passés de 150000 F Cfa par mois qu’ils demandaient dans le préavis de grève, à 50000 F pour la catégorie A, 35000 F pour la catégorie B, 30000 F pour la catégorie C et 25000 F pour la catégorie D par mois, alors que l’Administration préconise 25000 F pour la catégorie A et 15000 F pour la catégorie B ;
2.     pour le cadre de concertation et de dialogue, au sein duquel les problèmes pourraient être résolus sans qu’il soit nécessaire de recourir à la grève, un projet d’arrêté conjoint MINEDUB/MINESEC est en voie de signature ;
3.     pour le rééchelonnement indiciaire, le projet préparé à cet effet depuis 2004  sera relancé ;
4.     la revalorisation des primes dues aux intervenants aux examens sera effective pour compter de la session 2010 ;
5.     pour la convention collective de l’enseignement privé, le Ministère du Travail et de la sécurité sociale devra organiser une réunion entre les syndicats et les promoteurs d’établissement privés, avec la participation des Ministères en charge des questions éducatives ;
6.     enfin, un avenant au décret n° 359/2000 du 05 décembre 2000 règlera le problème des enseignants d’EPS.
La réaction du Gouvernement, qui cette fois a opté pour le dialogue avec les syndicats signataires du préavis a été fort appréciée par les syndicats. Raison pour laquelle ceux-ci estiment raisonnable d’attendre encore jusqu’au 10 novembre 2009, l’effectivité du paiement d’une prime mensuelle de documentation et de recherche, dont le montant varie entre 25000 F et 50000 F.
Le paiement effectif de ces primes, et le rééchelonnement indiciaire seraient des actes forts du Gouvernement, que les syndicats sauraient apprécier à leur juste valeur, et irait dans le sens du thème de cette XVIè journée mondiale.
Les enseignant(e)s du Koung-khi, comme ceux de toute la République, ont les yeux tournés vers le Gouvernement ; ils fondent leurs espoirs sur un dénouement rapide et concret de ces pourparlers qui ne doivent pas rentrer dans l’Histoire comme une diversion ou comme de la poudre aux yeux.

            Un pour tous, tous pour un !!

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