vendredi 26 octobre 2018

Communication du Pr Kamto devant le Conseil constitutionnel.

Communication du Pr Kamto devant le Conseil constitutionnel.
Ainsi s’est exprimé le candidat du Mrc mercredi, pour mettre un terme aux plaidoiries de ses conseil devant les 11 magistrats du Conseil constitutionnel. L’intégralité de son propos.
Monsieur le président du jury,
Honorables membres du conseil constitutionnel,
Mon nom est Kamto Maurice. Je suis né le 15 février 1954 à Bafoussam. Bafoussam indique un lieu géographique au Cameroun. Suivant notre nomenclature ethnique au Cameroun, je suis Bamiléké. Mais je me suis toujours considéré comme camerounais avant toute chose. D’abord en raison de mon itinéraire personnel parce qu’après avoir commencé mes études primaires et secondaires à Bafoussam, je les ai poursuivies à Douala. J’ai poursuivi mes études universitaires à Yaoundé. J’ai forgé tout au long de ce parcours, des amitiés solides venant d’autres régions du Cameroun et ces liens sont demeurés à ce jour. J’ai dans ma propre famille des lignées entières qui vont dans d’autres régions du Cameroun dont je n’ai nul besoin de les citer ici.
Certains auraient voulu que je vienne ici m’excuser de mes origines ethniques. Que non ! Parce que je pose depuis plusieurs années dans ce pays : « Qui d’entre nous a choisi de naître là où il est né ? » Il m’est arrivé durant la campagne de dire « dites-le ». Dites-moi au Sud. Si pour être Bulu il faut passer un concours, dites-moi quel concours alors, je veux le passer pour devenir moi aussi Bulu.
Non, honorables membres du conseil,
Vous ne devez pas laisser que la pollution qui a enfumé et intoxiqué des mois durant la période d’avant la campagne et celle pendant la campagne encore plus postérieure à la campagne, étouffe notre cher et très beau pays. Je ne vais pas m’excuser d’être camerounais parce que je suis camerounais.
D’aucuns auraient voulu que je m’excuse d’avoir travaillé comme ministre de la République avec le président actuel, président sortant, M. Biya Paul.
Je confirme devant votre conseil que j’ai soutenu ma thèse de doctorat d’Etat à l’université de Nice un vendredi et le dimanche j’étais à Yaoundé parce qu’un jeune camerounais de 49 ans venait d’accéder au pouvoir et je sentais qu’il était de mon devoir de venir lui apporter mon plus grand soutien.
Je ne vais pas m’excuser d’avoir été ministre de son gouvernement parce que j’ai donné le meilleur de moi-même là où il m’a placé et sur les dossiers qu’il a bien voulu me confier.
D’aucuns auraient voulu que je m’excuse d’avoir démissionné de son gouvernement, d’avoir formé un parti politique et de m’être présenté comme candidat face à lui. Non, je ne m’en excuserai pas. D’abord, parce qu’en tant que citoyen de ce pays, j’en ai pleinement le droit mais aussi et surtout parce je crois très profondément que nous sommes à une phase de l’histoire de notre pays où il faut que nous ayons le courage de dire qu’il y a un temps pour toute chose et que si ce président de la République aime comme je le crois son pays, il doit au fond de lui-même, savoir qu’il a donné le meilleur de lui-même et qu’il n’a plus grand-chose à offrir à ce pays. Alors, il serait criminel pour ceux qui entonnent ces cantiques-là de faire croire qu’au Cameroun, il y a une seule et une seule personne pour conduire la destinée du Cameroun. Ce serait d’ailleurs dramatique parce qu’alors je me demande le jour où, comme nous tous il sera rappelé, pour ceux qui croient à Dieu, ce qu’il adviendrait de notre pays.
Honorables membres du conseil constitutionnel,
Mes conseils vous ont exposé, munis de preuves irréfutables, les raisons pour lesquelles l’élection présidentielle du 07 octobre dernier doit être annulée, notamment dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord, du Nord, du Nord-Ouest, du Sud, du Sud-Ouest, ainsi que dans certaines autres localités.
Au moment où m’échoient l’honneur et le privilège de prendre la parole devant votre auguste juridiction, je regarde le faste de votre cour et j’espère contempler, à l’issue de cette audience, le lustre de votre décision. Mais en même temps, je ne puis m’empêcher de  penser aux 25 millions de nos compatriotes qui, à cet instant même, ont le regard tourné vers le sommet de cette colline orgueilleuse où vous êtes appelés à écrire une page décisive de l’histoire nationale.
Honorables membres du conseil constitutionnel, lorsque le 08 octobre dernier, au lendemain du scrutin présidentiel de la veille, j’ai revendiqué la faveur des urnes, je me fondais sur les résultats sortis des bureaux de vote.
Dans l’Adamaoua, j’ai gagné dans les arrondissements de Bankim et de Tignère. Dans la ville de Ngaoundéré, l’abstention était très élevée.
Dans le Centre, j’ai remporté dans quatre des sept arrondissements que compte la capitale à savoir : Yaoundé 2, Yaoundé 3, Yaoundé 5 et Yaoundé 6.
A l’Est, en dehors de la ville de Bertoua où j’étais en deuxième position, tous mes représentants étaient chassés des bureaux de vote partout ailleurs.
Dans l’Extrême-Nord, aux environs de 22h, les informations de terrain m’avaient donné vainqueur dans les arrondissements de Touloum, Guidiguis, Moulvoudaye, Dziguilao, dans le Mayo-Kani ; Kalfou, Datcheka, Mvélé, Kai-Kai, dans le Mayo-Danay. Dans le Diamaré, le Rdpc a décidé de mettre hors des bureaux de vote, par la force, nombre de nos représentants et jusqu’à 17h30, moins de 20% d’électeurs s’étaient déplacés pour voter. Dans le Mayo-sava, j’étais en tête après le décompte des voix. Dans le Mayo-Tsanaga, malgré le fait qu’une bande armée s’est emparée des bureaux de vote pour bourrer les urnes, des actes contre lesquels plusieurs de mes représentant s ont été séquestrés à la gendarmerie pour avoir osé protester, je talonnais le candidat du Rdpc après le dépouillement des votes.
Dans le Littoral, je gagnais largement dans toutes les villes du département du Mungo, dans la ville de Douala et je venais en troisième position dans la Sanaga-Maritime.
Dans le Nord, je gagnais largement dans les arrondissements de Mayo-Oulo, de Demsa et dans celui du Faro-et-Deo.
Dans le Nord-Ouest, il n’y a pas eu d’élections comme mes avocats l’ont clairement montré.
A l’Ouest, dès 21h, nous avions tous les résultats sauf le département du Noun où nous gagnions partout avec une très large majorité dans la Mifi.
Dans le Sud, nous n’avons pu avoir aucun résultat. Tous mes représentants ayant été exclus des bureaux de vote, pourchassés comme des criminels, molestés sans aucun recours. Il faudra d’ailleurs qu’un jour on se penche sur la question du statut du représentant du candidat ou d’un parti dans les bureaux de vote car voilà des personnes qui sont la clé de vote dans notre système mais qui ne jouissent d’aucune protection, qui peuvent être jetés dehors, emprisonnés sans pour autant bénéficier d’aucune protection.
Monsieur le président du conseil constitutionnel,
Honorables membres du conseil,
La victoire et la défaite sont les deux issues possibles d’une guerre comme le succès et l’échec, celles de toute confrontation ou de toute compétition. Je n’ai jamais pensé qu’il m’était impossible de perdre l’élection présidentielle du 07 octobre dernier. Seulement, je me suis efforcé de mettre toutes les chances de mon côté, allant à la rencontre des populations camerounaises dans leurs lieux de vie au plus profond du pays. J’ai dû pratiquer souvent les épreuves des routes impraticables et dangereuses pour les atteindre. J’ai partagé leur quotidien dans leurs habitations précaires, leur manque d’eau potable, leur non accès à l’électricité qui plonge leurs vies dans les ténèbres la nuit venue. Leur misère a bouleversé ma conscience. Partout, je leur ai dit ce qu’on allait faire ensemble pour mettre un terme à cette situation. Ces populations ont réalisé que je peux me battre pour elles, souffrir avec elles. Je me suis promis de ne faire l’économie d’aucune énergie au fond de moi, me disant que si au soir du 07 octobre je n’étais pas choisi pour être le prochain président de la République de ce pays, j’aurai néanmoins donné au peuple camerounais toute ma foi et ma sincérité. Ce peuple m’a compris et m’a donné majoritairement sa confiance.
Honorables membres du conseil constitutionnel, ceci n’est pas qu’un contentieux électoral. Il s’agit d’un contentieux historique entre un Cameroun aplati, qui depuis les origines cherche à se redresser, et le Cameroun de l’arrogance régnante, méprisante, sûre de son fait. Je tends l’oreille et j’entends les protestations qui parcourent le pays y compris là où l’on a imposé aux urnes avec une brutalité sans précédent de dire qu’elles se sont exprimées à 100% en faveur du candidat Biya Paul. Ceci n’est pas qu’un contentieux constitutionnel. Il s’agit aussi du contentieux d’un système électoral que vous ne pouvez pas laisser prospérer encore parce qu’il mène à coup sûr notre pays tout droit vers la tragédie des règnes sans fin, aveugle sur leur propre épuisement et sourd au cri de détresse d’un peuple essoré, à la dignité arrachée qui désespère et qui demande : « Ne sommes-nous pas vos compatriotes ? » Pour la situation de guerre qu’il a laissé s’installer et prospérer dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le candidat président sortant Biya Paul n’a pas gagné et ne pouvait pas gagner l’élection présidentielle du 07 octobre dernier dans un tel contexte dans lesdites régions. Par le tribalisme orchestré par les servies de l’Etat qui instillent la haine dans les veines de la société camerounaise pour détruire le vivre ensemble, la cohésion nationale et ultimement, notre Nation si fragile, sans que ne bronche le candidat président sortant, la preuve est faite que la volonté du candidat Biya Paul de se maintenir au pouvoir par tous les moyens et à tous les prix est au-dessus de toute chose y compris du Cameroun même. Car je ne peux pas comprendre que le président de la République se taise devant ce déferlement de haine. Où allons-nous avec le repli identitaire ? Parce que ça fait partie de sa fonction constitutionnelle de garant de l’unité du Cameroun et n’interpelle personne ni des hautes personnalités de l’Etat qui se livrent à cet exercice dangereux pour notre pays ni au service de l’Etat qui s’y prête. Je ne peux pas le comprendre.
On comprend dans ces conditions que l’élection présidentielle du 07 octobre se soit transformée en un piteux spectacle de sauvagerie électorale où Elecam, les responsables du Rdpc, l’administration, voire la justice et les forces de sécurité se sont surpassées pour voter à la place des électeurs. Comme leur besogne n’était pas sans reproche, les informaticiens ont pris la relève pour se substituer aux urnes et ont réparti les voix et les pourcentages de vote suivant des prévisions de longue date où il était décidé que le candidat Biya Paul devra être élu coûte que vaille avec un score supérieur à 70%. Ces données sont dans les lieux publics depuis de longs mois déjà. Je passe les faux sondages qui se couplent aux faux observateurs de Transparency International inventé pour la circonstance. Ce pourcentage dévolu au vainqueur que le Rdpc vous demande de consacrer circule depuis plus d’un an déjà. Jamais je n’avais imaginé qu’un candidat qui règne sur le pays sans partage depuis 36ans, prendrai le risque de la destruction de notre patrie pour se conserver au pouvoir. Si telle avait été ma conviction, je n’aurai pas fait acte de candidature parce que rien n’est plus cher à mes yeux que l’unité, la paix et le bonheur de notre pays et de notre peuple. Mais puisque cette élection a montré que jamais le régime en place depuis un demi-siècle n’acceptera que se déroule dans notre pays le jeu démocratique qui garantit l’alternance pacifique au pouvoir, il s’impose à moi et j’en suis sûr, à de nombreux autres compatriotes camerounais, l’impérieux et noble devoir de résistance à la spoliation perpétuelle de notre liberté et de notre droit légitime au libre choix de nos dirigeants.
Madame et messieurs les membres du conseil constitutionnel, j’en appelle à vos consciences de mères et de pères voire de grands parents. Le moment est venu de donner une chance à nos enfants voire nos petits-enfants, à la jeunesse camerounaise qui s’est exprimée massivement comme jamais avant lors de cette élection et qui a exprimé son désir profond d’avoir un président de la République. Ne tuez pas son rêve en cautionnant les fraudes massives et barbares, les exactions et les corruptions électorales sans précédent, par lesquelles on veut étouffer sa voix.  Vous pousseriez cette jeunesse à une plus grande désespérance qui ait toujours de la désolation et du deuil. Le peuple camerounais est debout et nul ne le privera plus de la liberté pour laquelle nombre de fils et de filles de ce pays ont donné leurs vies pour que nous soyons là aujourd’hui debout et que la parole nous soit accordée. Le peuple camerounais est debout et comme je lui ai déclaré partout où je suis allé à sa rencontre, jamais je ne le trahirai. Ici et maintenant, je renouvelle mon engagement à me tenir à ses côtés jusqu’à ce que se lève le jour nouveau que cette terre de douleur appelle depuis si longtemps.
A ses côtés je me suis engagé pour Manga, Bouba, Ntanga, Atangana, Njoya, Wamba, Ekoka, Essoka, Ndifor, Agbor, Mbele, Mbezele, Hamadou, Salifou … Mon combat est un combat est un combat pour le plus petit, ceux qu’on ne voit jamais, qui souffrent et se taisent et qui doivent maintenant venir à la  lumière. Face à la tragédie qui se déroule dans les régions anglophones du pays, j’ai proposé inlassablement ce qui demeure à mes yeux la seule voix de sortie de cette crise, un dialogue sincère et inclusif. L’on m’a accusé de complicité avec les sécessionnistes.
Tout au long de ma campagne électorale, j’ai tendu la main à chacun et à tous parce que je fais la politique  sans haine aucune ni le moindre désir de revenge. On m’a craché dessus en m’accusant d’arrogance. Lorsque sur la base des chiffres sortis des urnes dans les zones du pays où l’élection s’est déroulée de façon à peu près acceptable le 07 octobre dernier, j’ai déclaré que j’avais eu la faveur des urnes, on m’a répondu par un discours de haine, méprisant et menaçant, parfois en me promettant le pire. L’inaptitude irrémédiable à l’ouverture, au dialogue, au respect d’autrui est malheureusement inscrite dans le patrimoine génétique de ce régime.
Un écrivain a dit : « Quand vous avez pour seul outil un marteau, pour vous, tout est un clou et donc votre réflexe est de cogner ». Mais ne viendra à bout de ma détermination à tenir mon engagement de fidélité aux camerounais. Le peuple camerounais est mon seul directeur de conscience. Il est mon seul patron. Il m’a vu à l’œuvre. Quand bien même tout était fait pour qu’il ne me voie pas et qu’il ne m’entende pas. Il m’a éprouvé de différentes façons. Il m’a fait l’honneur de m’investir comme son premier choix dans les urnes le 07 octobre dernier.
Honorables membres du conseil constitutionnel, ceux qui depuis des années clament, arrogants et méprisants,  qu’après Biya ce sera Biya, fourbissent des armes de guerre dans un complot macabre contre le peuple camerounais et la Nation camerounaise. N’acceptez pas d’être l’instrument du passage forcé du candidat président sortant pour un septième mandat. Ce serait un véritable désastre pour le Cameroun. Vous devez dissipez les nuages qui s’amoncellent à l’horizon de notre pays en prenant le courage de rendre la seule décision qui s’impose au regard des actes et comportements qui ont entaché irrémédiablement le scrutin du 07 octobre dans de nombreuses circonscriptions administratives du pays, et notamment dans les 07 régions visées dans notre requête. A l’heure de votre verdict, la victoire sera celle de la justice qui apaise la victoire ; celle de votre haute et précieuse juridiction qui aura fait montre de courage, d’indépendance et de patriotisme ; celle du peuple camerounais ultimement, peuple camerounais espérant qui aura été récompensé dans sa patience.
Je ne demande qu’une chose, que la volonté de ce peuple qui n’a pas accordé son choix majoritaire au président sortant soit respectée et que le candidat qu’il a investi de confiance pour assumer les fonctions de président de la République pour le mandat qui va s’inaugurer bientôt soit établi dans sa victoire par le conseil constitutionnel et ce sera justice.
Je vous remercie.
Madame et messieurs les différents membres du conseil constitutionnel, permettez-moi de dire que nous souhaiterions que nous gardions une certaine tenue à ce débat. Ce qui est en jeu ici est suffisamment important et grave pour que nous nous permettions d’accepter qu’il y ait une dissipation due à la gesticulation et de véhémence. Il n’est pas digne qu’un confrère traite l’autre de non-sens. On peut être en désaccord, on doit les exprimer dignement devant vous. C’est à vous seuls d’apprécier. Vous avez dit une chose importante, monsieur le président, les moyens et la preuve. Deux choses différentes en droit.
Les moyens sont les articulations juridiques sur la base desquelles on fait une contestation ou une proclamation. La preuve ce sont les éléments factuels que l’on apporte au soutien des moyens. Ces éléments peuvent être apportés à tout moment. Lorsque le rapporteur a présenté son rapport, il a effectivement évoqué le fait que, sur tel ou tel autre point, il n’y avait pas d’éléments de preuves. Il nous revient et il n’y a aucune limitation dans le temps quant au moment où l’on produit des éléments de preuve au soutien d’un moyen juridique. Je ne sais pas qui le fait le plus souvent mais, dans les conditions où nous étions en train de prouver à votre conseil que les élections ne se sont pas déroulées régulièrement dans les régions concernées. Si vous le permettez M. le président, et sans préjudice du droit de la partie adverse quand vous lui donnerez la parole, de faire valoir son point de vue, nous souhaiterions, par rapport à la question soulevée par Me Simh au départ, si votre conseil le veut bien, qu’il réponde et en tout état de cause, que l’on laisse la poursuite de cette procédure et nous permette effectivement de vous montrer en quoi les élections ne sont pas passées régulièrement dans les régions concernées.


jeudi 25 octobre 2018

COMMUNICATION DU MOUVEMENT POUR LA RENAISSANCE DU CAMEROUN (MRC)

COMMUNICATION DU MOUVEMENT POUR LA RENAISSANCE DU CAMEROUN (MRC)

Le dimanche 7 octobre 2018 était jour de scrutin présidentiel au Cameroun. Neuf candidats étaient en course dont le président sortant Paul BIYA, 85 ans avec 36 ans passés au sommet de l’Etat sans discontinuer, et Maurice KAMTO, ancien ministre Délégué de la justice, candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et de la coalition des forces du changement et de la Renaissance Nationale. Après sa création en août 2012 et la tenue de sa première Convention le 29 septembre 2012, le 30 septembre 2013, le MRC a pris part au double scrutin législatif et municipale en présentant des listes dans près de vingt circonscriptions sur plus de trois cents que compte le pays. Malgré les fraudes sauvages et barbares qui ont faussé le résultat de cette élection, le MRC a officiellement obtenu un poste de député et 19 postes de Conseillers municipaux. En terme de suffrages valablement exprimés, le MRC, dernier né sur la scène politique, s’est classé quatrième sur un total de trois cents partis. En son temps, le MRC avait dressé un rapport général sur ce double scrutin qu’il avait envoyé au président de la République, au Gouvernement à diverses chancelleries accréditées au Cameroun et à Diverses organisations internationales. En substance, ledit rapport dénonçait les fraudes multiples et diverses ayant émaillé le double scrutin. Il décriait la coalition administration – organe électorale (ELECAM) – RDPC ( parti au pouvoir) dans l’organisation des fraudes et la protection des fraudeurs au profit du parti de M. BIYA. Fort son analyse dudit scrutin, le MRC concluait son rapport général par des propositions concrètes sur la réforme du Code électoral, de l’organe électorale (ELECAM) qui de par sa composition n’est une simple filiale du parti au pouvoir.
En parti attaché au respect du jeu institutionnel, le MRC, à travers son député à l’assemblée nationale a déposé une proposition de loi portant réforme du Code électoral en novembre 2014 qui, en violation du règlement intérieur de la dite assemblée, n’a jamais été même simplement soumis au Bureau plus de quatre ans après alors qu’il l’aurait dû l’être d’office après trois séances du parlement.
De septembre 2013 à 2018, le MRC a sensibilisé l’opinion nationale et internationale sur l’impérative nécessité de la réforme consensuelle et véritablement démocratique du Code électoral et de l’organe électoral ELECAM avant la tenue du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018. Cette longue et difficile campagne de sensibilisation au cours de laquelle plusieurs de ses dirigeants et militants ont souvent été brutalisés par les forces de maintien de l’ordre instrumentalisées par le régime voire arrêtés et enfermés en violation des lois, était axée sur la prévention de conflits post électoraux dans notre pays.
Malheureusement, toutes les démarches entreprises pacifiquement et légalement par le MRC pour prévenir un conflit post électoral à cause des fraudes, du mauvais Code Electoral et de la partialité d’ELECAM n’ont essuyé que le mépris du régime.
Le MRC était tiraillé entre prendre part au scrutin présidentiel du 7 octobre et ne pas le faire car non seulement le Code électoral et ELECAM n’avaient pas été réformés mais deux régions du pays, le Nord – Ouest et le Sud –Ouest étaient en guerre civile alors que le septentrion et particulièrement l’Extrême-Nord était encore, malgré la bravoure de notre armée appuyée par de courageuse populations, toujours sous la menace de la secte Boko Haram.
Après réflexion, et en prenant en compte le risque que courait le pays si le scrutin n’était pas organisé le MRC a considéré de façon responsable, que malgré le mauvais Code électoral, la composition de l’organe électorale ELECAM faite essentiellement de membres du parti au pouvoir et la situation sécuritaire dans les deux régions anglophones, qu’il fallait qu’il prenne part au scrutin présidentiel du 7 octobre 2018.
*Le scrutin présidentiel du 7 octobre 2018
* Avant le scrutin
Le Gouvernement avait voté un budget de 50 milliards de francs CFA pour les élections prévues en 2018 soit le scrutin présidentiel et les élections municipales et législatives. Les élections municipales et législatives ayant été reportées, il ne restait plus que le scrutin présidentiel. La caution exigée au candidat était de 30.000.000 frs CFA. Malgré cette caution élevée au regard du pouvoir d’achat des Camerounais et l’important budget prévu pour l’année électorale, le Gouvernement a alloué la modique somme de 15.000.000 frs CFA (quinze millions) représentant la première tranche du financement du financement public de la campagne de chaque candidat.
Plus grave, alors que le candidat Paul BIYA utilisait toutes les ressources humaines, matérielles et financières de l’Etat pour sa campagne, le Gouvernement n’a servi sa contribution financière de 15.000.000frs aux candidats que trois jours avant l’ouverture de la campagne. L’objectif visé à travers cette manoeuvre, qui va à l’encontre de l’esprit de la loi prescrivant le versement de la contribution financière de l’Etat aux candidats.
Le candidat Paul BIYA a inondé le pays de ses affiches de campagne en violation fragrante des dispositions de l’article 91 du Code électoral (P. N°1). Malgré la requête du MRC adressée à l’organe électoral ELECAM pour lui demander de faire respecter la loi aux communes et au candidat Paul BIYA, rien n’a été fait.
Croyant naïvement que le Gouvernement avait lui aussi un intérêt à voir se tenir un scrutin transparent dénué de fraudes, en application de la loi le MRC a saisi tous les tribunaux de première instance du pays afin d’obtenir des ordonnances lui permettant de mobiliser des huissiers de justice pour constater d’éventuelles fraudes le jour du vote. En effet, les jours fériés, les huissiers de justice ont besoin d’une ordonnance du président du tribunal d’instance pour poser des actes réputés légaux. Toutes les 154 requêtes du MRC ont été rejetées sous divers motifs fallacieux, mais davantage politiques.
En violation de l’article 97 du Code électoral qui prévoit que « La liste des bureaux de vote est transmise aux démembrements communaux d’Elections Cameroon pour affichage au moins (08) jours avant la date du scrutin », les listes n’ont été affichées que le jour même du scrutin alors même que le MRC avait recouru à une manifestation publique pour tenter d’obtenir le respect de la loi.
Le candidat Maurice KAMTO n’a pas pu battre campagne dans les régions du Nord – ouest et du Sud- Ouest à cause de l’insécurité. Le pouvoir a assuré la sécurité des partisans de M. BIYA dans ces deux régions mais a refusé d’accorder une équipe de sécurité au candidat Maurice KAMTO, malgré une demande écrite à lui adressée et à l’organe électorale, ELECAM.
Le candidat Paul BIYA a fait une campagne de sept (07) minutes en tout et pour tout. C’était à Maroua dans l’Extrême Nord.
Le Gouvernement a refusé d’accorder des accréditations à de nombreuses organisations nationales et internationales susceptibles de dresser des rapports objectifs sur le déroulement du scrutin.
Le ministre de l’Administration Territoriale, Paul ATANGA NJI, a fait fabriquer par un de ses proches, Marinus ATANGA NJI dirigeant du cabinet Ennovative Solution Inc basé à Houston aux Etats Unis, un sondage annonçant une victoire proche des résultats officiels finalement annoncés par le Conseil Constitutionnel.
Le ministre de l’Administration Territoriale a, en violation de l’article 87 qui dispose que « La campagne électorale est ouverte à partir du quinzième jour précédant le scrutin. Elle prend fin la veille du scrutin à minuit » a pris un arrêté interdisant la circulation interurbaine dès le samedi 6 octobre 2018 à 18 heures (P.N°2).
* Le jour du scrutin
Alors que le MRC avait régulièrement déposé auprès d’ELECAM les listes de ces représentants dans tous le 25.000 bureaux, le jour du vote, à travers le pays, de nombreux représentants du candidat Maurice KAMTO ont été expulsés, et parfois violement, des bureaux de vote dès leur ouverture.
Tout au long de la journée du 7 octobre 2018, de nombreux représentants du MRC ont été expulsés des bureaux généralement avec le concours de l’administration et principalement des forces de maintien de l’ordre et la complicité active de l’organe électorale ELECAM.
Dans de nombreux bureaux de vote à travers le pays, de concert avec l’organe électorale ELECAM et l’administration, le RDPC, le parti de M. BIYA, a imposé aux électeurs son bulletin de vote.
A NGALAN par Ebolowa dans la Région du Sud, un représentant du candidat Maurice KAMTO, ASSIGUI Lin Mathieu, qui a osé protester contre le fait que le bulletin du candidat BIYA était imposé aux électeurs a été expulsé du bureau et couvert de menaces.
Deux jours après le scrutin, en guise de punition, un commando de la mort armé a fait irruption dans le domicile aux environs de 1 heure et trente minutes, dans sa chambre conjugale, a ouvert le feu le blessant. Son épouse et son enfant de treize mois ont été brutalisés. Pris de panique par les pleurs de l’épouse qui avait réussi à s’échapper avec son bébé, mais aussi avec l’arrivée des voisins alertés, dans leur retraite le commando a abandonné deux chargeurs pleins, un ceinturon et la pochette d’une arme. Le lendemain, aux alentours de è heures, à la surprise de la victime, de son épouse et des voisins, le commandant de brigade du coin est venu plutôt tenter de récupérer les pièces à convictions. Dès lors tout laisse penser que ce commando de la mort était à la solde du régime. La gendarmerie nationale est saisie de cette tentative d’assassinat.
Monsieur Thierry OKALA EBODE, Trésorier National Adjoint du parti, a eu la désagréable surprise de constater, en venant voter aux alentours 17 heures et trente au collège Vogt bureau L à Yaoundé, que les responsables dudit bureau avaient déjà fait voter quelqu’un d’autre à sa place. Mais lorsqu’il a protesté, il a été brutalisé par la police et conduit à la police judiciaire où il a passé huit jours en cellule avant d’être inculpé puis libéré sous caution.
A Makenene Bafia, Obala, Baham, Djeng, Kribi, Mbouda, Vellé, Sangmelima , Ebolowa etc… les représentants ont été violentés et chassés des bureaux.
Les rapports de différentes organisations de la société civile dont la crédibilité est reconnue aussi bien au niveau national que par les partenaires étrangers du Cameroun telles le REDAH, Un Monde Avenir, la Conférence épiscopale de l’Eglise Catholique au Cameroun ont dressé des rapports faisant état de fraudes organisées lors du scrutin du 7 octobre 2018. Les rapports de ces dernières organisations prennent le contre-pied de celui grossièrement dressé par de faux observateurs de Tranaprency International recrutés par le Gouvernement pour crédibiliser le scrutin présidentiel du 7 octobre.
*Le Conseil Constitutionnel
Le candidat Maurice KAMTO a au lendemain du scrutin du 7 octobre revendiquer la victoire en se fondant les remontées des résultats des bureaux de vote vers son Quartier Général et conformément à l’article 113 du Code électoral qui dispose que, «Immédiatement après le dépouillement, le résultat acquis dans chaque bureau de vote est rendu public».
Afin que sa victoire soit officialisée et son score amélioré, Maurice KAMTO a saisi le Conseil Constitutionnel pour la récusation de cinq de ses membres sur les onze et pour demander l’annulation partielle des résultats dans les régions du Sud, de l’Est, du Nord, de l’Extrême- Nord, de l’Adamaoua, du Sud – Ouest et du Nord – Ouest pour des fraudes organisées et caractérisées.
Sur la récusation de certains membres du conseil constitutionnel, il est constant que :
- M. Clément ATANGANA, président du Conseil Constitutionnel a pour épouse est député du RDPC, parti dont le président de République sortant était le candidat au scrutin du 7 octobre 2018. Ceci entraîne juridiquement un motif de suspicion légitime doublé d’un conflit d’intérêt. M. ATANGANA cumule ses fonctions de président du Conseil Constitutionnel avec celle d’Avocat pratiquant inscrit au Barreau du Cameroun et continue de suivre ses dossiers devant les juridictions du pays et notamment devant le Tribunal Criminel Spécial (TCS). Ceci est un incompatibilité au regard de la loi qui organise le fonctionnement du Conseil Constitutionnel.
- M. Jean FOUMANE AKAM qui a dans une pétition du RDPC, le parti au pouvoir, publiquement appelé au soutien à la candidature de M. Paul BIYA pour le scrutin du 7 octobre 2018 en violation de son statut de membre du Conseil Constitutionnel. Toujours en violation de la loi, sur les incompatibilités cette fois, il est président du Conseil d’Administration de l’Université de Yaoundé I, le Secrétaire Permanent du Conseil Supérieur de la magistrature et président du Tribunal de la Francophonie etc.
- M. Emmanuel BONDE est, en violation de la loi, encore membre du bureau politique du RDPC que dirige le président sortant Paul BIYA. Après l’évocation de son cas précis devant le Conseil Constitutionnel et pendant qu’on était encore devant les Sages, avec la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, le RDPC a enlevé sur son site son mon, mais en laissant des traces (PN°) ;
Sur les fraudes, usant des arguments plutôt curieux et refusant publiquement de faire usage de l’article 107 qui donne un pouvoir d’enquête au Conseil Constitutionnel en cas de contestation pour répondre à la demande de Maurice KAMTO sur les points suivants :
- Confrontation des copies de 32 faux PV des commissions départementales de supervision obtenues légalement de la Commission Nationale de Recensement Général des Votes et produits, portant sur plus 1.300. 000 électeurs, avec les « originaux » détenus par le Conseil Constitutionnel ;
- La confrontation des PV des bureaux de vote avec les listes d’émargement qui seules attestent légalement de la véracité du vote de chaque électeur conformément à article 106 du Code électoral.
* Sur l’expulsion des représentants de Maurice KAMTO des bureaux de vote, à l’unanimité, les membres du Conseil Constitutionnel ont affirmé que la demande du requérant ne peut prospérer car dans la requête ne figurent pas de PV sur lesquels ces représentants ont mentionnés qu’ils ont été expulsés des bureaux de vote. Comme si dans le cas d’une expulsion d’un bureau de vote on pouvait demander à ses bourreaux un peu de temps pour mentionner son malheur sur un PV.
En conclusion, le RDPC, l’administration, l’organe électoral et le Conseil Constitutionnel ont coalisé pour voler la victoire de Maurice KAMTO du è octobre 2018. En effet, les Camerounais ont exprimé leur choix pour l’alternance après 36 ans d’un règne du président Paul BIYA aujourd’hui âgé de 85 ans.
Les pays et peuples amis du peuple camerounais doivent l’aider à faire respecter son choix exprimé le 7 octobre 2018.

Lettre ouverte à Mathias Eric Owona Nguini

Lettre ouverte à Mathias Eric Owona Nguini
Ceux qui ont entériné et avalisé cette ènième forfaiture du régime ont un problème sérieux. En effet aucun camerounais équilibré et jouissant de ses facultés ne pouvait se prêter à cette mascarade. Pourtant on trouve parmi ces soutiens des diplômés qui écument les plateaux télé et nous rabâchent les oreilles et nous en mettent plein la vue avec des connaissances livresques dont peut se demander à juste titre à quoi elles servent.
L’un de ces soutiens, le nommé Mathias Eric Owona Nguini (MEON), se sera particulièrement distingué par sa hargne, par son animosité, par son acharnement et par sa haine contre le challenger du candidat sortant le mieux préparé et le mieux outillé, le Pr Maurice Kamto, et son parti le MRC, qui a du reste été élu. La raison de cette attitude plutôt surprenante pour quelqu’un qui avait un moment fait semblant d’être critique vis-à-vis du régime, et qui tenait là l’occasion de contribuer à un changement pacifique ? Il prétend qu’il se venge (sic !), oui vous avez bien lu, qu’il se venge. Mais alors de quoi ? Certains partisans du Professeur candidat lui auraient manqué de respect sur la toile. Le Pr Maurice Kamto lui-même ne lui a absolument rien fait, mais MEON estime par un raisonnement spécieux dont il a le secret, qu’il doit assumer la responsabilité des actes posés par une poignée de ses partisans. Cela donc lui a servi de prétexte pour consacrer au Professeur des centaines de posts acrimonieux, au ton rageur, animé et surtout aveuglé par le désir de vengeance. A la question posée par moi de savoir ce qu’il proposait comme alternative crédible, il n’a pas répondu, et pour cause ! Il n’a jamais souhaité une alternance pacifique, et il l’a largement prouvé dans ses sorties.
Tout cela semble illogique et peu raisonnable, mais replacé dans un contexte historique, on comprend mieux les véritables mobiles non avoués et les enjeux de cette débauche d’énergie dans un combat de bas étage mené dans l’objectif de distraire les forces du changement dans leur lutte noble pour une alternance pacifique. Cela tient d’une vendetta familiale contre Kamto et hélas, d’une motivation encore plus basse et plus triviale : le tribalisme. En effet le paternel ne porte pas Kamto et son ethnie dans son cœur, car selon Seme Ndzana ce Monsieur, lui-même Professeur Agrégé de Droit aurait déclaré : « un Bamiléké à Etoudi ? Jamais. » Voilà les seules et vraies raisons de cette agressivité. Il s’agissait d’écarter un candidat sérieux, de le mettre à mal, de le gêner au maximum. Mais les résultats montrent que ce MEON s’est démené en pure perte. Quand on a vu les immenses foules drainées par le Professeur Kamto pendant la campagne, on comprend que l’influence de ce bonhomme se réduit à un petit cercle d’extrémistes et de radicaux terrifiés par la perspective du changement, et dont il est une figure de proue. Il a réussi une seule chose : ruiner complètement le peu de crédit qui lui restait en s’investissant corps et âme dans une entreprise qui nécessitait des capacités visiblement hors de sa portée. Il n’a pas hésité à se départir de ces exigences éthiques qui contribuent à crédibiliser un discours, en donnant dans le mensonge et la manipulation, ce qui a conduit à des analyses boiteuses et des prédictions ratées. Comment comprendre que le bonhomme n’ait pas consacré un seul post aux nombreuses exactions du régime ? il s’est distingué comme l’un des plus fervents et inconditionnels soutiens du régime, et le plus honteux c’est qu’il n’a pas le cran d’assumer cette position ; il veut se passer pour  commentateur neutre, mais il aurait bien de la peine à expliquer sa présence régulière aux plateaux des chaînes ayant pour seule ligne éditoriale le soutien total, aveugle et inconditionnel au régime, dont l’une s’est distinguée par des sorties haineuses et tribalistes contre les bamileke. Comment cela a-t-il pu lui échapper que la CRTV, financée par le contribuable a été transformé en organe de propagande du régime ?
Son obstination dans la bêtise serait désespérante pour quiconque espérerait de lui un regain de lucidité. Sa tentative de tourner en dérision la tontine montre ses graves lacunes en matière économique, et il a le toupet de se dire seigneur. Quelle vanité, pour quelqu’un qui n’ayant aucune idée de la création des richesses, prétend se moquer du moyen de levée de fonds à l’origine de l’édification des empires financiers. On le comprend, la bourgeoisie administrative rapace, prébendière et corrompue ne connaît que la rapine et les extorsions de fond comme mode d’enrichissement. Et il ose s’en vanter !
Sa persistance à présenter le MRC comme un parti bamileke destiné à assouvir l’ambition d’hégémonie tribale de cette communauté relève de l’inversion accusatoire ; c’est un procès d’intention totalement ridicule ! Il continue ainsi le combat d’arrière-garde commencé par son père, tribaliste impénitent devant l’Eternel, et qui en 1992 a monté l’organisation tribale Essingan pour donner la chasse aux anglo-bami, présentés comme une menace pour les bétis. C’était une stratégie de conservation du pouvoir, qui a été remise au goût du jour en 2018 et qui est à l’origine de tous ces tracts et post haineux qui circulent en toute impunité. En tout cas la pauvreté et la vacuité de la stratégie n’ont échappé à personne, et de nombreuses personnalités issues de toutes les régions ont rejoint le MRC du grand patriote Kamto. Personne n’oublie que c’est ce régime dont son père a été et/ou demeure l’idéologue qui joue avec le feu du tribalisme. Il n’y a qu’à voir les nominations aux différents postes dans l’administration et à la direction des entreprises d’état. Au fait à quoi ont servi les sommes détournées en toute impunité par milliards, si ce n’est pour acquérir des armes et former des milices en vue d’une guerre tribale ?
Sa piètre et minable défense contre les accusations justifiées de tribalisme portées contre lui est qu’il aurait des proches d’origine bamileke. Quelle trouvaille ! Il espère vraiment être absous ? Il ne les a pas choisis, il les subit, certainement.
Son style grandiloquent, son registre langagier, ses diatribes, sa propension à écrire en majuscules en disent long sur les complexes, les troubles, les psychoses, les peurs inavouées, les traumatismes dont son psychisme est le siège. Il est plus préoccupé par son désir d’éblouir ses lecteurs que par celui de passer son message, d’où le recours à une phraséologie grotesque et risible qui rend son propos confus et indigeste, et qui finit par jeter un doute sérieux sur l’équilibre et la stabilité de ce curieux  personnage. Il a prouvé que l’Afrique n’a pas nécessairement besoin de têtes pleines. « science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » Il est l’exemple achevé de ces diplômés au bilan foireux, fait de faillites, de défaillances, d’échecs, dont la contribution réelle au développement de notre pays est sujette à caution.  Il suit en cela les traces de son géniteur. La  situation actuelle du Cameroun où ce dernier a occupé des postes stratégiques en cumulant savoir et pouvoir en témoigne plus qu’éloquemment. Il excelle dans l’art de l’invective et traite tous ceux qui le désapprouvent d’incultes, mais en même temps il exige aux autres d’accepter ses sorties intolérantes, arrogantes, méprisantes et pleines de défiance qu’il veut présenter comme des critiques. Il a poussé l’outrecuidance jusqu’à défier l’éminent Professeur Maurice Kamto, en cherchant à lui imposer dans une démarche effarante de prétention et de mépris, ce qu’ils ont présenté, de connivence avec la chaîne de la honte comme un débat télévisé. Sans doute faut-il garder à l’esprit que chacun ne peut donner que ce qu’il possède ; cela expliquerait ces comportements surréalistes et irrationnels affichés par ce bonhomme. En fin de compte, il faut dire que cette figure emblématique de l’extrême droite fasciste du régime inspire plus de pitié qu’autre chose.
Mais alors qu’est-ce qui peut expliquer cette peur de l’alternance ? la raison en est simple : habitués aux prébendes, aux avantages indus et aux promotions fantaisistes, certains voient dans cette alternance une menace. Ce serait la fin de la récréation ; il faudrait mériter son salaire. On a fait croire a beaucoup que l’administration est la seule issue pour eux, et qu’ils ont absolument besoin d’un piston, d’un soutien haut placé pour les favoriser et leur permettre d’accéder aux postes juteux.
251018
Jean-Claude TCHASSE

Auteur, essayiste.