mercredi 27 mars 2013

INFLATION DES COURS Problème ou solution ?


INFLATION DES COURS
Problème ou solution ?

On observe de nos jours dans nos établissements scolaires une inflation des cours destinés surtout aux élèves des classes d’examen : les cours de rattrapage, les cours de répétition, les cours de remise à niveau, les cours de « remédiation »,  etc. on se perd quand essaie d’énumérer les types de cours qui ont été greffés aux cours « normaux », pour ainsi dire. Pour quels résultats ? est-on légitimement fondé à se demander ; question pertinente dans la mesure où les résultats scolaires sont au plus bas ; en effet, à ces multiples cours répondent comme en écho des taux de réussite très faibles aux examens officiels ; l’apport  ou l’utilité de ces cours ne semble donc pas évidente ; par ailleurs, on déplore parmi les conséquences de la multiplication de ces cours la suppression de fait des périodes de repos pourtant prévus dans les différents plannings (calendrier de l’année scolaire, progressions, etc.) alors, quel est le problème ?
La raison avancée est le faible niveau des élèves qui conduisent aux faibles taux de réussite observables dès les premières évaluations de l’année scolaire. Les cours de rattrapage comme leur nom l’indique, c’est pour s’ajuster aux taux de couverture des programmes (TCP) insuffisants ; il faut le dire, les faibles TCP peuvent être la conséquence de faibles taux de couverture des heures d’enseignement (TCE), c’est-à-dire plus simplement l’absentéisme des enseignants ; l’autre explication est la suivante : les enseignants sont bien consciencieux et présents, mais ils ne peuvent pas suivre la progression en raison des insuffisances criardes qu’accusent les élèves ; en effet, par suite des promotions indulgentes dont ils ont bénéficié, les élèves n’ont pas le niveau requis,  ils n’ont pas les connaissances préalables nécessaires, que dis-je, indispensables pour assimiler les enseignements du niveau auquel ils ont accédé comme par effraction ; les enseignants doivent donc consacrer un temps précieux non prévu à des activités « chronophages », pendant lesquelles ils doivent revenir sur ces notions, sans quoi c’est la catastrophe assurée. Malheureusement, les plannings de progression ne tiennent pas compte de ces réalités ; ils sont élaborés en début d’année sans intégrer une donnée essentielle : le niveau des élèves ; on les suppose bien formés, ce qui est loin d’être le cas comme le prouvent leurs faibles performances dès les premières évaluations. Pour être plus explicite, un élève admis en 6ème avec 60/200 aura des difficultés pour s’en sortir, si l’on veut s’évertuer à suivre la progression en ignorant ses lacunes.

Les principales causes des problèmes relevés sont les suivantes : de faibles taux de couverture des heures d’enseignement dans toutes les classes, les classes dites intermédiaires négligées et la promotion des élèves en classe supérieure avec des moyennes inférieures à 10/20 ; voilà l’origine des retards observés. C’est un secret de polichinelle ; tout professionnel sérieux vous le dira.
La solution à ce problème de  retard dans la couverture des programmes dont souffre de manière chronique notre système est simple ; ne plus permettre à nos élèves, et cela dès l’entrée en sixième, d’avancer en classe supérieure avec des moyennes inférieures à 10/20, et ce n’est pas sorcier. Tout se passe comme si on créait en amont un problème pour le résoudre en aval. 
L’organisation de ces cours est supportée financièrement par les parents qui depuis des années font face à l’inflation des frais incontournables de scolarité : les frais d’APE, les frais informatiques, les carnets médicaux en sus de la contribution exigible ; ils doivent casquer pour motiver les enseignants ou les étudiants qui dispensent ces cours.
Tant qu’à faire, il faut fixer les objectifs précis à ces cours, de façon à procéder à une évaluation, le moment venu, surtout qu’il arrive que ces cours soient organisés par les étudiants originaires du coin sans concertation avec les enseignants. On nous dira que l’objectif général est de relever le niveau des élèves, mais comme on l’a vu les taux de réussite ne sont pas fameux en ce moment. Comment donc évaluer l’impact réel de ces cours ?
La suppression de fait des congés à la fois pour les élèves et les enseignants n’est pas le moindre des problèmes posés; ils ne se reposent plus comme prévu ; il n’y a plus d’interruption de classes, pourtant cela ressort explicitement du calendrier de l’année scolaire. Autant dire que ces périodes sont inutiles.
Les cours de rattrapage ne devraient pas être aussi systématiques, ni aussi généralisés ; cela devrait être exceptionnel, occasionnel ; on peut admettre qu’il y ait des impondérables qui peuvent compromettre les progressions ; mais par définition un accident est un évènement imprévu, inattendu ; si cela devient une habitude, si cela se répète au fil des années scolaires, on ne parle plus d’accident ; cela devient prévisible, et du coup, les plannings et autres calendriers doivent en tenir compte. Cela n’a aucun sens de prévoir des congés qui sont de faits supprimés ou réduits, d’élaborer une progression qui ne peut pas être respectée, et tout cela pour des causes connues ; à cause des problèmes qui peuvent évités à défaut d’être résolus. L’année scolaire dure-t-elle 36 semaines dans l’enseignement général comme prévu ? Chaque élève reçoit-il effectivement 900 heures comme recommandé dans le calendrier de l’année scolaire ?  Il faut dire que ce même calendrier prévoit les journées, les fêtes et toutes sortes de manifestations qui selon les enseignants sont autant de causes de retards dans les progressions.
250313
Tchassé Jean – Claude
PleSg, Hors Échelle

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