mercredi 7 décembre 2016

LES FONCTIONNAIRES AU CAMEROUN : Des parasites ?



LES FONCTIONNAIRES AU CAMEROUN :
Des parasites ?

Au sens de fonctionnaires ici nous entendons tous les agents publics, indépendamment de leurs statuts particuliers ; enseignants du primaire au supérieur, policiers, magistrats, médecins, infirmiers, ingénieurs, techniciens, bref, tous les corps de métier qui émargent au budget de l’Etat. La fonction publique et l’administration camerounaise en général, frappent l’observateur d’abord par leur improductivité, leur faible rendement, et les dysfonctionnements qui les caractérisent. L’état de notre pays témoigne de façon assez éloquente des mauvais résultats obtenus. Parmi les images les plus marquantes, on peut citer :
·         les formations hospitalières qui n’inspirent pas confiance aux dirigeants, lesquels préfèrent se faire évacuer en Europe dès qu’ils ont des soucis de santé,
·         les taux d’échec élevés aux examens officiels : entre 2011 et 2016, le taux d’échec moyen à l’examen probatoire se situe autour de 65%,
·         nos axes routiers les plus importants en état de dégradation avancée, alors qu’ils sont tous dotés de nombreux postes de péage et de pesage qui collectent d’importantes sommes,
·         la mauvaise et la sous exploitation de nos ressources,
·         les performances économiques médiocres (inflation trop contrôlée et peu favorable à l’industrialisation, taux de chômage élevé, faible taux de croissance, etc.) de notre pays,
·         les cas récurrents de ces voitures surchargées (six, sept voire huit passagers au lieu de quatre), qui passent sans être inquiétées devant les policiers et gendarmes censés assurer le respect de la loi, et qui vont faire par la suite des accidents mortels aux bilans lourds.
·         Combien de services ouvrent-ils à 07h 30 et ferment-ils à 15h30 comme le veut la réglementation en vigueur ?
Nous allons citer et analyser dans la suite de cette réflexion quelques méfaits et quelques habitudes malsaines et néfastes fortement ancrées dans les mœurs et qui peuvent expliquer, au moins en partie la stagnation actuelle.
1-      Trahison par une élite embourgeoisée, prédatrice et corrompue.
On retrouve dans la Fonction publique l’élite intellectuelle du pays ; ce sont des camerounais qui ont poussé la quête du savoir jusqu’à des niveaux très élevés dans divers domaines pour certains d’entre eux. Ils appréhendent donc parfaitement les subterfuges imaginés par les français pour maintenir leur emprise sur nos pays, dont en particulier le mécanisme du Franc CFA, pour perpétuer sous une forme plus subtile l’entreprise de domination et d’exploitation entamée avec la colonisation. La monnaie est un instrument important et un pays ne peut véritablement se prétendre souverain s’il ne le maîtrise pas. Ils comprennent et ils savent que en raison de son arrimage à l’Euro, notre monnaie est de fait gérée par la Banque Centrale Européenne selon des critères qui ne tiennent pas compte de nos besoins, et des priorités qui ne sont pas les nôtres. Au lieu d’élaborer des stratégies pour la création d’une monnaie alternative fiable répondant à nos besoins réels, les économistes du pouvoir, tout justes soucieux de conserver leurs postes juteux, encouragent et justifient le maintien du statu quo.
2-      Le monnayage des services n’est pas le moindre des problèmes.
Les usagers qui par ailleurs ne jouissent d’aucune considération, ne sont que des dindons à plumer dans de nombreux services. Ils doivent payer en sus des frais normaux, d’autres frais sans reçus, et ces sommes indues vont généralement dans les poches des responsables de ces services. Aucun secteur n’échappe à ce rançonnement. Beaucoup de chefs ne peuvent signer les documents dans leurs domaines de compétence respectifs sans exiger de fortes sommes d’argent. Il y en a qui réclament carrément un pourcentage non négociable, quand il s’agit par exemple de désintéresser financièrement un usager. Cette pratique détestable est sûrement l’une des causes de la surfacturation, cet autre jeu malsain prisé par les prestataires de services.
3-      Des procédés bien huilés sont mis en place pour détourner les budgets des services.  
Cela se passe ainsi malgré les mécanismes de contrôles et d’audit. Il y a tout un ministère rattaché à la Présidence chargé du contrôle supérieur de l’Etat. Il y a la commission anti-corruption, l’agence d’investigation financière, la cour des comptes. On se demande à quoi servent les manuels de procédure budgétaires et comptables. Les personnels qui remuent ciel et terre pour avoir des postes ne font pas mystère de leurs intentions malveillantes. Pourtant, ils sont quand même promus alors que d’autres personnels plus consciencieux et plus compétents existent bel et bien, leur faute étant de refuser d’adhérer au système délétère de promotion en vigueur.
4-      La qualité du service rendu laisse à désirer.
Le traitement des dossiers se fait à la vitesse de la tortue, quand ces dossiers ne disparaissent pas tout simplement. Oui, des dossiers dûment enregistrés peuvent disparaître sans laisser de trace, et l’usager n’en est évidemment pas informé. Las d’attendre le dénouement de sa situation, il cherche à savoir ce qui se passe. C’est alors qu’il apprend qu’il doit tout recommencer, parce que son dossier a disparu. Et nul ne se croit obligé de s’excuser pour le désagrément causé. Voilà pourquoi le pauvre usager doit tout le temps se déplacer, parfois sur de longues distances, pour suivre, au propre comme au figuré, l’évolution de son dossier.  
5-      Affairisme et corruption.
Prise illégale d’intérêt, délit d’initié, sont monnaie courante. Beaucoup de fonctionnaires camerounais sont devenus des entrepreneurs cachés derrière des prête-noms, qui se font attribuer les marchés publics. Ils sont ainsi fournisseurs de biens et services pour les départements qu’ils dirigent. Comme ils se lancent dans ces opérations en aventuriers avides d’argent, ils ne sont pas suffisamment outillés, mais par toutes sortes de manœuvres, arrivent à se faire octroyer des marchés, au détriment de concurrents venant du privé et qui sont en règle, mieux équipés, mieux préparés et plus qualifiés. Le résultat c’est des marchés mal exécutés, avec des malfaçons, ou souvent inachevés et abandonnés. Ce sont des infractions prévues et réprimées par le code pénal, mais vous verrez rarement des poursuites engagées contre les auteurs de ces actes condamnables.
6-      L’administration reste pourtant très sollicitée par les jeunes.
La fonction publique se présente aujourd’hui comme la seule issue pour beaucoup de jeunes diplômés ; seulement, les places sont limitées, et les conditions d’entrée sont marquées par les maux qui minent notre société en général, tandis que les postulants sont de plus en plus nombreux. Les concours d’entrée dans les grandes écoles de formation offrent aux magouilleurs l’occasion d’extorquer des sommes importantes aux candidats qui les sollicitent. Comment comprendre que cette administration soit réticente à prendre des mesures incitatives pour encourager le secteur privé qui doit se développer et qui a pour vocation de devenir le plus grand vivier d’emplois ? Avec une population qui va bientôt atteindre 25 millions d’habitants, alors que les effectifs de la fonction publique sont inférieurs à 250 mille. Au lieu de cela, la fiscalité a été transformée en une arme dissuasive pour les entrepreneurs et autres opérateurs à cause des calculs mesquins de politique politicienne.
7-      Ils redoutent la retraite.
Certains fonctionnaires fuient la retraite comme la peste. Les propos d’un DG récemment promu sont significatifs à cet égard ; il a déclaré en substance qu’en le nommant, le Chef de l’Etat le sauvait non seulement de la retraite, mais lui sauvait également la vie. L’auteur de ces propos a passé une bonne partie de sa carrière comme Directeur à la CRTV et a même bénéficié de deux prorogations de deux ans qui lui ont permis de rester en activité jusqu’à l’âge de 59 ans. La retraite pour lui était donc synonyme de mort. Si malgré un tel parcours il a quand même développé cet état d’esprit, que diront alors ces nombreux cadres valables et scrupuleux qui finissent leurs carrières sans la moindre nomination ? C’est peut-être cette idée erronée qui explique le décès de certains d’entre eux juste quelques années après leur départ en retraite. Comment comprendre que, après 25 ans de service certains personnels s’accrochent encore et refusent de prendre la retraite ? Pourquoi refusent-ils de prendre un repos bien mérité ? Chacun d’eux sait pourtant bien, et cela dès le premier jour de service combien d’années il va servir. Curieusement c’est vers la fin de leurs carrières que vous entendrez certains déclarer qu’ils préparent leur retraite ; entendez, ils multiplient les manœuvres pour rester en service et se maintenir, ou accéder s’ils n’y sont pas encore, à des postes juteux où ils vont se livrer à toutes sortes de malversations pour constituer le pactole qu’ils vont gérer pendant la retraite.
8-      Champions de la corruption.
Le fonctionnaire est habitué à corrompre ; cela commence dès son entrée à l’école de formation ; alors qu’il est encore postulant, il paye pour être admis ; à la sortie, il paye pour être bien affecté, ensuite il paye pour être promu. Que peut-on honnêtement attendre d’un personnel qui paye pour être promu ? Il paye même pour être décoré.
9-      La carrière avant tout.
Vous avez dit carrière ? Le fonctionnaire est préoccupé par sa carrière ; il est prêt à toutes les manigances imaginables pour gravir les échelons dans un environnement où la progression se fait sur des critères subjectifs. On observe la progression fulgurante de personnels à la qualification, au parcours et à l’intégrité douteux, au détriment de personnels compétents qui n’ont pas de soutien haut placé. L’ambition d’un fonctionnaire est de se faire nommer au plus vite pour bénéficier des avantages prévus par l’article 2 de l’acte de nomination et d’autres avantages qu’il s’attribue lui-même. Il est conforté dans son ambition par l’exemple des autres qui à force de compromissions et de manœuvres ont décroché la lune en devenant qui ministre, qui DG, qui député, qui sénateur, etc. Il se dit que certains groupes font des tontines pour aider leurs membres à être promus rapidement.
10-   Ne leur parlez de droits.
Très peu ont lu le statut de la fonction publique ou alors le statut particulier de leurs corps. Beaucoup sont sans doute conscients qu’ils ont bénéficié de passe-droits et de toutes sortes d’indulgences. Devant un problème, nul ne songe à passer par la voie légale, soit parce qu’elle est rendue inopérante, soit parce qu’on la trouve trop compliquée, soit encore parce que les prétendants se savent disqualifiés. On cherche alors des voies de contournement, des pistons, des soutiens, on met à contribution son appartenance ethnique et son origine, comme par exemple pour réclamer un poste.
11-  Une grande confusion savamment entretenue.
Le fonctionnaire est-il au service du régime de M. Biya ou au service de l’Etat du Cameroun? Cette question mérite d’être posée au moment où les comportements les plus suspects et les attitudes les plus interlopes se multiplient, même au sommet de l’Etat. Beaucoup ne s’embarrassent pas de scrupules, ils mettent résolument les ressources humaines et matérielles de leurs services à la disposition du régime, puisque en contrepartie ils bénéficient de toutes sortes de faveurs non méritées, de promotions fantaisistes, et de missions même fictives, etc. Soutenir le régime, servir M. Biya ce n’est pas nécessairement servir le Cameroun. A contrario, dénoncer les abus et les exactions de ce régime ne signifie pas qu’on n’aime pas le Cameroun, bien au contraire ! Il n’est pas possible d’aimer ce pays, de se soucier du bien commun et de l’intérêt général et en même temps être partisan de ce régime ; c’est incompatible. Les services publics sont financés par l’impôt payé par le contribuable, et pourtant il doit casquer chaque fois qu’il sollicite un service. Il y a comme une sorte de conspiration entre les fonctionnaires et leurs chefs contre les populations. Alors qu’ils devraient être au service de celles-ci, ils se croient plutôt au service de leurs chefs. En acceptant d’être utilisés par le parti au pouvoir, les fonctionnaires se sont opposés au changement dont ce pays a besoin, afin de conserver leurs privilèges. C’est par eux par exemple que les résultats des élections sont faussés.
12-  Bas salaires
Même mal payés, ils semblent ne pas rechigner, mais ne vous y trompez pas, ce n’est pas du patriotisme. Imaginez que leurs revenus ont été amputés de 70%, et cela pendant que le CFA était dévalué, et que les prix grimpent en flèche sur les marchés. Et ce n’est pas tout, les montants restants ne sont pas payés intégralement. Les avancements sont gelés, les primes et autres indemnités ne sont pas payés.  Mais malgré ces avanies salariales, certains fonctionnaires font preuve d’un zèle suspect, et pour cause ! Ils sont plus riches que les hommes d’affaires dans un pays longtemps classé PPTE. Ils mènent un train de vie insolent, ostentatoire voire provocateur, incompatible avec le niveau de leurs revenus légaux. Dans ce registre, les fonctionnaires des régies financières (douane, impôts, trésor) se sont particulièrement illustrés. Pourquoi n’ouvre-t-on pas les enquêtes devant de tels comportements ? Cela permettrait à tout le moins de dissiper les doutes.
Celui qui prétend être capable de s’accommoder d’un mauvais traitement salarial, n’est ni honnête, ni sérieux. Ce n’est pas une simple question de volonté. Combien de fonctionnaires peuvent-ils prétendre qu’ils s’en sortent avec les bas salaires actuels, sans d’autres sources de revenus ? Comment font les fonctionnaires de catégories B, C, D dans des villes chères comme Douala ou Yaoundé, lorsque leurs salaires ne suffisent pas à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires ? Dans ces conditions il est difficile de résister à la tentation d’extorquer de l’argent aux usagers. Certains exercent des activités parallèles ; et cela se fait bien souvent au détriment de leurs services. D’autres se font remplacer par de jeunes diplômés, d’autres encore abandonnent carrément leurs postes sans démissionner et émigrent, avec la complicité de leurs supérieurs hiérarchiques. Parmi les réponses aux salaires insuffisants difficilement acquis (SIDA), il y a la course aux postes. Ces postes qui procurent des avantages qui permettent d’oublier les bas salaires, et qui au Cameroun se vendent comme une vulgaire marchandise. Les candidats se bousculent, et le pourvoyeur en chef en profite pour les enrôler dans son parti.
Pourquoi de telles attitudes sont-elles tolérées ? C’est que, entre le Gouvernement et les fonctionnaires, il y a un pacte tacite, sur le dos des populations : « je te paye un bas salaire, et toi tu fais semblant de travailler, ou tu travailles comme tu veux ; tu peux marchander les services, vendre ta signature, privatiser les services publics, fais comme tu veux, mais ne revendique jamais rien ».  Voilà pourquoi malgré leurs exactions certains fonctionnaires ne sont pas sanctionnés. Les contractuels, une autre catégorie de personnel sont encore plus mal payés.
Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque dans ce pays par ailleurs gâté par la nature. Il est mal géré, il est détourné, il est dilapidé par des « dirigeants » qui se comportent comme si cette patrie n’était pas la leur, comme s’ils étaient de passage. L’actualité nationale abonde en informations relatives aux milliards engloutis dans des malversations et dans ces projets douteux et autres opérations foireuses dont ce régime a le secret. Des sommes importantes sont par exemple payées à des agents fictifs qui se comptent par milliers.
13-  Autorité de l’Etat mise à mal
Ils prennent des libertés avec la règlementation ; des lois et des décrets du Chef de l’état sont violés et celui-ci ne semble pas s’en offusquer.  Dans les services, les chefs peuvent se livrer à leur sport favori et commettre ces infractions en toute quiétude, pourvu qu’ils ne ratent pas l’occasion de déclarer leur indéfectible attachement à qui vous savez. De tels comportements ont contribué à saper l’autorité de l’Etat, à cause des personnels qui inspirent tantôt mépris par leur propension à quémander des faveurs aux usagers, tantôt méfiance par leur manque de probité.
14-  L’exemple vient d’en haut
Le comportement insouciant, l’attitude désinvolte de certains peuvent se justifier dans une certaine mesure par le l’attitude anti patriotique et par le contre exemple des dirigeants qui refusent par exemple de déclarer leurs biens. Les longs « courts séjours » de M. Biya en Europe sont de nature à faire germer beaucoup d’idées pas très saines dans l’esprit de ses compatriotes fonctionnaires. Mais cette tentative d’explication ne saurait les exonérer de leurs responsabilités.
15-   Les salariés restent pauvres.
La sécurité d’emploi est un leurre pour celui qui en est préoccupé ; il lui manque l’audace nécessaire pour se lancer dans les affaires, alors qu’il est peut-être parfois doté des qualités nécessaires pour réussir. Il passe ainsi sa vie comme employé salarié alors que certains pourraient devenir des employeurs. C’est ainsi que le génie est tué, la créativité le sens d’initiative est étouffé par des chefs qui se savent peu méritants.
16-  L’administration est utilisée comme tremplin par des hommes politiques.
Les deux Présidents qu’a connus le Cameroun jusqu’alors proviennent de la fonction publique ; ce sont des fonctionnaires, et ils ont utilisé leurs postes avec les avantages légaux ou non pour atteindre leurs objectifs. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe pendant les campagnes électorales ; les ressources humaines et matérielles de l’Etat sont utilisées allègrement par le parti au pouvoir. Beaucoup de prétendants à la succession de M. Biya sont des fonctionnaires. Mais une campagne électorale pour la présidence nécessite de moyens financiers colossaux. D’où leur viendront les moyens nécessaires ? Cela peut-il avoir un rapport avec les détournements massifs opérés par des fonctionnaires poursuivis ou non par la justice ? Je ne serais pas surpris que certains se soient constitués des trésors de guerre par ces malversations.
17-  Victimes consentantes.
Malgré cette misère salariale et des conditions parfois surréalistes de travail, ils boudent l’action syndicale ; le Cameroun est sans doute l’un des rares pays où les mouvements de revendication ne font pas foule, alors que les fonctionnaires ont mille raisons de faire grève. En effet, on voit dans d’autres pays africains les enseignants, les journalistes, les magistrats entrer en grève pour exiger des négociations avec les pouvoirs publics en vue d’améliorer leurs conditions de travail et de vie. Des magistrats qui réclament une véritable indépendance du pouvoir judiciaire par rapport à l’exécutif, des journalistes qui veulent traiter l’information en respectant les canons du métier, voilà qui est inimaginable au Cameroun. On entend plutôt le DG de la CRTV déclarer que l’Office qu’il dirige est le tam-tam du Chef de l’Etat. Le Conseil Supérieur de la Magistrature peut ne pas siéger, personne n’ose broncher. Certains enseignants ont essayé d’impulser l’action syndicale, et ils ont même pu obtenir certains résultats, mais les dissensions internes, l’intolérance du pouvoir et surtout le manque d’engouement de leurs collègues les ont découragés.
18-  Aucun sens de l’intérêt général.
La notion de bien public, d’intérêt général est foulée au pied. Comment expliquer que les services de sécurité disent manquer de carburant quand ils sont sollicités pour intervenir, alors que pour disperser les manifestations pacifiques de l’opposition, il y en a toujours ?
19-  Où est le bilan ?
Lorsqu’on voit ce que coûte cette administration à ce pays, l’on est en droit de se demander ce qu’elle nous a apporté en retour. Voyez le traitement des hauts dignitaires, des ministres, des ambassadeurs, des directeurs de l’administration centrale, etc ; leurs grosses cylindrées, leurs avantages et tout cela. A quelle occasion rendent-ils comptent ? Et toutes les défaillances observées ? Qui est responsable ? Fait-on seulement le bilan de ce fonctionnement ? N’est-il pas bizarre de constater qu’avec tous ces problèmes très peu de sanctions soient prises ? La vérité, c’est que le régime dans son arrogance et imbu de son impunité se soucie fort peu du sort des populations, dans la mesure où c’est encore cette administration qui est le jury complaisant de l’examen que sont les élections, qui sont l’occasion d’évaluer et de sanctionner son action.
            Il ne serait pas exagéré dans ces conditions de considérer les fonctionnaires qui ont développé l’état d’esprit néfaste décrit ci-dessus comme des parasites assoiffés de titres et d’honneurs mais qui en contre partie n’apportent pas grand chose à ce pays.
Faut-il les loger tous à la même enseigne ? Assurément non ! Des personnels vertueux, animés par le sens du devoir et désireux de servir avec abnégation et dévouement existent. Mais il faut dire qu’ils sont frappés d’ostracisme et mis en minorité. Certes, un bon joueur ne manque pas d’équipe mais faut-il abandonner la patrie aux rapaces et aux prédateurs ? Aller faire valoir ses compétences dans le secteur privé peut être perçu dans une certaine mesure comme de l’égoïsme.
151116
Jean-Claude TCHASSE
Auteur, essayiste, speaker, bloggeur
jctchasse.blogspot.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire