Scandale financier autour de la Geovic
Source: Benjamin Zebaze
Essimi Menye n’était pas seul dans le coup
Votre journal « Ouest Littoral » et son directeur sont menacés de mort
depuis la semaine dernière après la publication des frasques d’Essimi
Menye et consorts. Puisque certains prennent les choses de cette manière
alors que nous avons caché l’essentiel, nous nous montrons «
extrêmement généreux » aujourd’hui en publiant de nouveaux documents,
révélant de nouveaux noms et faits. Si du « calme » et de la «
courtoisie » ne reviennent pas vite du côté de Yaoundé, la semaine
prochaine, nous versons de nouvelles pièces « au dossier ». Ainsi de
suite jusqu’au premier Avc déclaré. Nous ne voulons tout de même pas
provoquer une hécatombe au sein du pouvoir.
Nous continuons à offrir
à nos lecteurs, tout le fruit de nos investigations autour de divers
scandales qui frappent la République. La société Geovic qui jusque-là
était inconnue du grand public, et qui défraie actuellement la
chronique, est le théâtre d’incroyables détournements de fonds publics.
Les affaires qui lui tournent autour n’ont pas encore livrées tous leurs
secrets.
Geovic : une affaire digne d’un grand scénario de film sur la mafia sicilienne
Notre dernière édition avait un but précis : montrer comment un homme
vaniteux (Essimi Menye) que rien ne prédisposait à un tel destin, arrive
presqu’au sommet de la hiérarchie des fonctionnaires camerounais et,
plutôt que de se mettre au service de ses compatriotes, choisit d’en
affronter une partie avec une rare « imbécilité », au point de se croire
désormais au-dessus du lot. Il laisse, comme un benêt, au passage son
nom apparaître dans de nombreuses affaires à la manière inverse du petit
poucet : c’est-à-dire en laissant traîner tous les indices nécessaires
pour le rattraper.
Le scenario de cette affaire, qu’il convient
d’appeler Geovic, que nous avons évoquée dans notre dernière édition
ferait passer celui du célèbre film franco-italien « Le clan des
siciliens », pour une aimable plaisanterie.
Mais, comme en toute
chose, il faut être juste : l’ex-ministre des finances Essimi Menye,
jusqu’à présent présumé innocent, ne peut avoir fait disparaître de
telles sommes folles tout seul. Personne ne peut être le seul
responsable de la disparition de près de quarante voire soixante
milliards de FCFA dans les conditions décrites. Mais même s’ils ne sont
coupables de rien, nombreux parmi ceux que nous citons dans cette
édition, savent ou devrait savoir ce qui s’est réellement passé.
Rappel: après les émeutes dites de la faim de 2008, le président Paul
Biya demande à son gouvernement de prendre toutes les mesures
nécessaires, afin de permettre aux jeunes d’intégrer le monde du
travail. Le ministre des Finances Essimi Menye saisit alors le Fmi pour
présenter le projet d’exploitation des minerais, potentiellement
pourvoyeuse d’emplois dans la Région de l’Est. Il parle d’une haute
priorité pour le chef de l’Etat.
Il sait que cette institution,
dans le cadre des négociations autour de l’atteinte du point
d’achèvement sur la lutte contre la pauvreté (l’initiative PPTE), avait
exigé et obtenu le blocage d’une somme de près 37 milliards de FCFA dans
les comptes de la Beac. Cette somme provenait du surplus des recettes
pétrolieres et était destinée à la jeunesse camerounaise.
Le dossier
défendu par le ministre des Finances Essimi Menye est mal ficelé (voir
notre dernière édition) ; cela n’empêche pas à l’institution
internationale de répondre favorablement à la lettre d’intention signée
du premier ministre d’alors, Ephraïm Inoni (Voir document page 5) :
l’Etat camerounais a donc les moyens pour investir dans un projet minier
à Nkamouna, à l’Est du pays.
Les médias proches du pouvoir
exultent. Les hommes politiques parlent d’un chef de l’Etat « magnanime
». Pour une fois, ils ont raison. Si ce projet se réalise, c’est à terme
plus de 10 000 emplois qui seront crées pour la jeunesse. Comme la
prochaine élection présidentielle est proche, on présente un vieil
engin, un vieux camion et d’autres matériels d’un autre âge sur le
terrain, afin de rassurer les pauvres populations de la Région ; elles
votent très massivement pour le candidat des futurs « Grandes
réalisations ».
Sept années plus tard, ces populations n’ont plus
que leurs yeux pour pleurer. Bien qu’il s’agisse là de la Région la plus
pauvre du pays, surtout délaissée en plus par le « Renouveau » (pas
d’universités, d’infrastructures..), les cleptomanes qui nous gouvernent
ont frappé sans pitié. L’argent s’est envolé.
Comment cet argent a disparu
Lorsqu’on présente la société Geovic qui va exploiter la mine de
Nkamouna au grand public, nombreux sont ceux qui croient au discours
officiel laissant penser qu’il s’agit d’une multinationale experte en
matière d’exploitation minière.
Aujourd’hui, nous sommes à même
d’affirmer, après enquêtes, sur la base de documents incontestables
(documents page 6 à 7), que cette société n’a été créée que pour
spolier, voler…les Camerounais. Comme dans l’affaire « Albatros » à
propos de l’achat de l’avion présidentiel, tout part des Etats-Unis avec
cette fois, une légère différence: on a pris le soin de créer une
entreprise de toute pièce pour brouiller les pistes.
La société
Geovic Mining corp est créée le 16 novembre 1994, dans le paradis fiscal
du Delaware aux Usa par William Buckovic, un vétéran spécialiste en
coups fourrés dans le secteur minier, basé dans l’Etat du Colorado aux
Etats-Unis. Il crée aussi avec sa femme Dawn Buckovic, l’Ong GeoAid
(Voir photo page 5), qui va récolter plus tard l’argent du projet Geocam
pour l’investir dans des œuvres humanitaires. C’est avec ces gens que
le gouvernement compte lancer cet important projet.
Jusqu’aujourd’hui, en novembre 2015, la société n’a aucune activité et
par conséquent aucune recette d’exploitation : une petite boulangerie à
Douala a plus de recettes qu’elle. Sans que cela n’attire l’attention,
un an après sa création aux Etats-Unis, Geovic crée une filiale au
Cameroun appelée Geocam, afin d’obtenir la plus grande concession de
cobalt, nickel, manganèse de notre pays: cette société est dotée d’un
capital de 10 millions de FCFA (Moins qu’une bonne épicerie de
quartier), réparti comme suit : 55% pour Geovic Mining Corp, 5% pour le
fondateur de Geovic William Buckovic et 39,5% détenu par quatre
actionnaires camerounais non identifiés.
Le premier ministre
camerounais à l’époque s’appelle Simon Achidi Achu : cela a son
importance. Contre un capital de 10 millions de FCFA, le Gouvernement
camerounais octroie à Geovic une concession minière d’une vingtaine
d’années, renouvelable tous les 10 ans jusqu’à l’épuisement total des
ressources. Formidable ! Dans nos contrées, on louerait l’efficacité des
« marabouts » de cette societé.
De 1995 à 2006, il ne se passe
rien. La société n’a ni clients, ni fournisseurs. Les meilleurs truands
ont pour principale vertu, comme chacun sait, la patience.
Mais en
cette année 2006, enfin du mouvement : la Société nationale
d’investissement (Sni), dont l’ancien Premier ministre Simon Achidi Achu
est l’actuel président du Conseil d’administration, entre dans le
capital de la Geocam, en achetant les 20% des actions appartenant aux
quatre actionnaires camerounais non identifiés. La Sni prend en plus
l’engagement de faire le portage de 19.5% et payer les contributions aux
augmentations de capital pour leur compte.
Curiosité de ce montage :
on prépare l’escroquerie en amont avant l’entrée du Gouvernement dans
l’actionnariat. En effet, les quatre actionnaires camerounais
non-identifiés et Geovic signent un accord qui stipule que toute dépense
engagée par Geovic (principal actionnaire du projet), sera considéré
comme un prêt de Geovic à Geocam, portant un taux d’intérêt de 25%. Même
dans la pire des tontines de ce pays, un tel taux n’est appliqué.
Plus grave, quelques mois avant l’entrée du Gouvernement dans le capital
en 2006, ces actionnaires désargentés signent un autre accord avec
Geovic stipulant que si cette dette à 25% d’intérêts n’est pas
remboursée, Geovic s’accapare de tous les droits miniers du projet
Geocam : c’est de la folie.
La conséquence d’une telle « légèreté »
est salée : quand le gouvernement fait son entrée dans le capital,
Geovic lui présente une ardoise de 49 439 474 150 (Quarante neuf
milliards quatre cent trente neuf millions quatre cent soixante quatorze
mille cent cinquante) FCFA, au titre des accords signés avec les
actionnaires camerounais. Faut-il rappeler que ces actionnaires sont
toujours inconnus ?
C’est un véritable scandale. D’autant plus
qu’une des personnes dont le nom apparait dans ce « montage » semble
être la nièce de l’ancien Premier ministre Simon Achidi Achu, actuel
président du Conseil d’administration de la Sni. Il n’a jamais voulu
répondre à toutes les attaques sur ce sujet et permet de faire appliquer
sur lui, le célèbre adage selon lequel « qui ne dit mot consent ». Son
intérêt est de confirmer ou de démentir rapidement cette information qui
circule.
Bien que ce que nous venons d’expliquer apparaisse
hermétique pour les non-initiés, il faut savoir que le portage est une
opération permettant de substituer à l’actionnaire effectif, un
actionnaire apparent sur la base d’un engagement précis. Vous n’avez pas
compris ? Empruntons cette définition d’un expert germanique : « on
appelle portage la convention par laquelle une personne, le porteur,
accepte, sur demande du donneur d’ordre, de se rendre actionnaire par
acquisition ou souscription d’actions, étant expressément convenu que,
après un certain délai, ces actions seront transférées à une personne
désignée et à un prix fixé dès l’origine. »
Vous ne comprenez toujours pas ? Pas grave, le meilleur est à venir.
L’essentiel est que le gouvernement est entré dans le capital : les
membres de ce complot jubilent. La première phase de leur plan stupide,
grossier, mais rudement efficace est en place. La Geovic Mining Group
qui était en sommeil, se réveille brutalement comme l’homme congelé du
célèbre film français Hibernacus, dont l’acteur Louis de Funès qui
tient le rôle principal va devoir guider dans le retour à la vie. Hélas,
cette fois, les acteurs sont moins sympathiques.
Les choses
s’accélèrent : la Geovic Mining Group crée une filiale aux îles Caïmans
qui devient propriétaire de la filiale camerounaise Geocam. Quelque
chose qui aurait mis en branle la sonnette d’alarme dans l’esprit d’un
étudiant en première année d’économie moyennement intelligent ne pose
aucun problème aux experts camerounais qui travaillent sur ce dossier.
Pourquoi ce petit tour de passe-passe ? Sans aucun doute parce que
l’opacité qui règne dans ce territoire contrôlé par la Grande-Bretagne,
rend tout contrôle impossible par l’Etat camerounais. Une méthode plutôt
pratique pour verser de l’argent occulte à tous les Camerounais qui
participent à cette combine, et dont le ministre des Finances Essimi
Menye a toujours refusé de donner les noms ; en particulier ceux des
quatre ayant participé à la création de cette société.
Quand on sait
aussi que ce paradis fiscal est un haut lieu du trafic international de
drogue, attirant notamment les trafiquants sud-américains, on peut
légitiment s’inquiéter, à ce moment-là, du sort réservé à ce projet.
La Geovic Mining Group réactivée, l’Etat camerounais désormais dans le
capital de la Geocam, les magouilles « protégées » par le « propriétaire
» de Geocam situé dans les îles Caïmans, les caisses de l’Etat peuvent
commencer à être vidées avec toute la « douceur » d’un Evêque catholique
pédophile envers des enfants abusés et surtout non consentants.
Le
mécanisme du détournement est d’une simplicité quasi biblique. Les
dirigeants de Geocam réalisent dès lors chaque année, des budgets qui
doivent être financés par une augmentation de capital à laquelle l’Etat
participe. Une fois l’argent encaissé, il remonte à la maison mère aux
îles Caïmans. Du Cameroun à ce paradis fiscal, l’argent récolté sert à
payer des travaux fictifs, une série d’études de faisabilité (Badel
Ndanga Ndinga, le ministre des mines de l’époque le reconnait
implicitement lui-même dans une interview au quotidien « Cameroon
Tribune » sur laquelle nous reviendrons plus loin) qui vient elle-même
remplacer la série précédente ; des études techniques alors que la
société mère reconnaît elle-même, dans ses rapports d’activités, qu’elle
n’a aucune expertise en la matière.
Plus surprenant, apparaissent
dans les comptes de la Geocam, des dépenses locatives (pour loger son
personnel et les bureaux) d’une valeur de 913 879 353.06 FCFA par an au
Cameroun. C’est à croire que les dirigeants de cette société étaient
logés au palais d’Etoudi.
Toutefois, il serait intéressant d’avoir
les noms des bailleurs : comme d’habitude, les mêmes. Nous y reviendrons
; il y a mieux à « dénoncer » pour le moment.
C’est ainsi que
certains experts estiment que dans cette opération, l’Etat camerounais a
perdu la somme folle de 60 milliards 918 451 235,01 FCFA (au cours du
dollar actuel). Cela donne des envies de meurtres.
Une interview incroyable du ministre Badel Ndanga Ndinga
C’est dans ce conteste que le ministre des mines de l’époque (Badel
Ndanga Ndinga), particulièrement « ignorant » et « aérien », répond aux
excellentes questions de notre consœur Josiane Tchakounté du quotidien «
Cameroon Tribune », le 31 aout 2010
N’écoutant que son courage, la
journaliste attaque d’entrée en en essayant de savoir si en réalité,
tous les projets miniers au Cameroun ne sont pas que des serpents de
mer.
Pour le ministre, les travaux autour du projet de cobalt et de
nickel de Nkamouna se poursuivent, et prennent du temps notamment,
parce que les financements nécessaires pour sa réussite se situent à
hauteur de 244 milliards de FCFA.
Pour permettre aux lecteurs du «
grand quotidien national » d’en savoir plus, elle monte d’un cran en
rappelant que le permis d’exploitation étant de 15 ans, 2 ans après,
rien n’est fait alors que les populations s’impatientent. Pourquoi cette
lenteur ?
Le ministre parle de gestation lente ; de problème de
collecte des financements, de délai d’études… Bref, les « grands mots de
Yaoundé ». Comment peut-il être si peu au fait des choses alors qu’il
suffisait de suivre les activités de la Geovic aux USA, ne serait-ce que
par le biais de ses déclarations obligatoires aux autorités
américaines, que le public peut consulter, pour savoir que ce projet
n’avait aucune chance d’aboutir ?
La journaliste, qui cherche
visiblement des « histoires », s’étonne que ce ne soit qu’aujourd’hui
que la Geovic fasse ces études alors que cela aurait du l’être dès le
départ.
Le ministre, avec une naïveté qui aurait pu être touchante
s’il ne s’agissait pas de milliards envolés, pousse la journaliste à
lâcher une petite « bombe », sans se rendre compte, en rappelant que la
Sni de Yao Aïssatou a déjà versé 10 milliards de FCFA dans ce projet.
Faut-il rappeler que le ministre indique lui-même qu’on n’est qu’au
stade d’études ?
Malgré l’évidence, notre homme ne se laisse pas déstabiliser : cet argent a servi, selon lui, à payer différentes études.
La journaliste, qui veut décidément « foutre son nez » dans ce qui ne
la regarde pas, enchaîne. Elle veut savoir la qualité et les noms des
personnes qui contrôlent les dossiers fournies par des entreprises comme
la Geovic afin de confirmer l’exactitude des informations qu’ils
contiennent.
Le ministre a une réponse surprenante : de par la loi, l’Etat n’a rien à contrôler et attend juste sa part de bénéfice.
Cette interview, courageuse, il faut le rappeler, menée de main de «
maîtresse » par notre consœur, montre la vacuité du raisonnement du
ministre. Il ne se rend même pas compte de la gravité de ce qu’il vient
de déclarer. L’Etat donne de l’argent public en milliards à une société
dominée par des étrangers sans qualification, sans expérience (ils le
reconnaissent eux-mêmes), qui n’ont jamais eu le moindre client et dont
on voit bien qu’ils sont désargentés, mais s’interdit de contrôler la
destination finale de cet argent des contribuables. Insupportable !
Quand on a lu cela, on a envie de descendre dans la rue tuer n’importe
qui, juste pour se défouler.
Une curieuse cérémonie en présence de
Achidi Ashu (Pca de la Sni), Yao Aïssatou (Directrice générale de la
Sni) et Badel Ndanga Ndinga (Alors ministre chargé des Mines et
aujourd’hui Sénateur de la Région de l’Est)
19 avril 2011 : jour de
grand spectacle à l’hôtel Hilton de Yaoundé: le ministre chargé des
mines Badel Ndanga Ndinga veut faire les choses en grand et cela en
présence du duo improbable Achidi Achu (Pca) -Yao Aïssatou (Dg) de la
Sni. L’étude de faisabilité bancable du projet cobalt-nickel-manganèse
(EFB) est « désormais disponible », annonce-t-on sous les
applaudissements de ce parterre de (non) responsables qui mettent les «
canines » en avant.
Autrement dit, on a réussi l’exploit d’obtenir
et de dépenser à partir de 2008, de l’argent public sans ce précieux
document qui n’apparait que trois années plus tard ? De l’argent en
provenance des caisses de la Sni a été remis à des mains incertaines et
l’étude de faisabilité est célébrée en 2011, alors que tous les rapports
annuels de Geovic soumis aux autorités boursières américaines à partir
de 2008, montraient que le projet de Nkamouna ne sera pas développé et
que Geovic a déjà drastiquement réduit ses activités au Cameroun.
«
Un jour mémorable dans l’histoire de l’industrie minière au Cameroun »,
s’extasie alors Greg Hill, le Président du Conseil d’Administration de
Geovic Cameroon PLC, qui est aussi actionnaire de Geovic et directeur
financier par intérim de Geovic Ltd des Iles Caïmans. Pour rappel, c’est
cette dernière société qui contrôle juridiquement le projet du
Cameroun. Une tragi-comédie dans laquelle Greg Hill pense sereinement à
ses poches qui « enflent » de plus en plus, alors que les dirigeants de
la Sni et leurs administrateurs l’acclament, jouant ainsi les « nègres »
de service.
Le Ministre de l’Industrie, Badel Ndanga Ndinga
félicite pendant sa prise de parole, la SNI et les partenaires
américains «pour les efforts et autres sacrifices multiformes qu’ils
n’ont cessé de déployer pour franchir cette étape, au gré de l’évolution
de la conjoncture, pas toujours favorable ». De quoi parle-t-il ? De
quels efforts et à quels prix ? Un enseignant indulgent sanctionnerait
ce type de discours présenté, au cours d’un jeu de rôle, par une fessée
monumentale.
Comment le Cameroun a failli perdre 104 milliards de FCFA de plus dans cette vaste escroquerie
Après avoir dilapidé l’argent venant de la Sni de Yao Aïssatou, la
Geovic a de plus en plus « faim ». Pourquoi s’arrêter en si bon chemin
alors que les affaires marchent ? Elle essaye d’obtenir, pour le compte
de la Geocam, un crédit de l’ordre de 104 milliards de FCFA à la Banque
africaine de développement (Bad). Si l’Ong américaine Government
Accountability Project (GAP), alertée par Eugène Nyambal en mission à la
BAD en 2012, n’avait pas attiré l’attention de cette institution
financière internationale en rappelant comment le Fmi, avec une
incroyable légèreté, avait permis à ce que les dirigeants de cette
société se livrent à une opération de détournements incroyables au
Cameroun, le pire serait arrivé.
On est effrayé de constater
qu’après la fuite de la Geovic du Cameroun, c’est notre pays qui aurait
éventuellement été obligé de régler l’énorme facture de 104 milliards de
FCFA, sans tenir compte des intérêts de retard.
La clef de l’énigme entre les mains de trois hommes : Paul Biya, Laurent Esso et Eugène Nyambal
Tout au long de notre longue enquête, apparait le nom de notre
compatriote Eugène Nyambal. On a vu comment il avait été remplacé au Fmi
par l’ex ministre Essimi Menye et était revenu à son poste dès l’entrée
de ce dernier dans le gouvernement : revirement du sans doute à
l’intervention personnelle du Chef de l’Etat.
Lorsque cette affaire
démarre, il est le seul au Fmi à alerter sa hiérarchie sur les doutes
qu’il a sur la nécessité du déblocage des fonds issus des surplus
pétroliers en relation avec le projet Geovic. La conversation n’est pas
longue avec son patron, car Laurean Rutayisire semble occupé.
Curieusement, quelques mois plus tard ce dernier interdit à Eugème
Nyambal de participer à la prochaine mission du Fmi au Cameroun en Avril
2009. Têtu comme un « bon Bassa », il vient au Cameroun à titre privé
en mai 2009 et à l’hôtel Hilton, il est alerté sur le fait que certains
membres du Gouvernement préparent un coup contre lui.
Quelques
semaines plus tard, il est licencié sans préavis et sans faute, à
travers une lettre d’un paragraphe signée par l’Administrateur pour
l’Afrique (Laurean Rutayisire) en date du 25 juin 2009, avec
licenciement effectif le 26 juin 2006 !
La lettre informe
simplement notre compatriote de son licenciement en un paragraphe, sans
fournir de motif. Le lendemain, Laurean Rutayisire donne immédiatement
des instructions au Fmi pour interdire au « licencié », un accès libre
dans les locaux. Entre-temps, il fait détruire ses fichiers
électroniques et lorsqu’Eugène Nyambal est invité à récupérer ses effets
quelques semaines plus tard, le dossier relatif aux négociations sur le
Cameroun a disparu. Il n’a plus qu’un exemplaire du dossier Geovic de
la SNI soumis au FMI par le Ministre des Finances.
Etant donné
qu’il est revenu au FMI en 2007 grâce aux instructions du Chef de
l’Etat, il demande à Laurean Rutayisire d’informer les autorités
camerounaises de son licenciement et lui envoie une copie du communique
du ministre Abah Abah publié dans la presse au nom du Chef de l’Etat. En
outre, l’absence de motivation du licenciement donne amplement au
Ministre des Finances et au Premier Ministre du Cameroun l’opportunité,
au minimum, de s’enquérir de la situation.
Quelques administrateurs
du FMI prennent également attache avec les autorités camerounaises
chargées des relations avec les institutions financières
internationales. Mais c’est le silence total, les autorités refusent
d’appeler l’Administrateur rwandais et certaines promettent de rappeler
sans jamais donner signe de vie. L’Administrateur qui a appelé certaines
autorités indique finalement à Eugène Nyambal que le coup vient du
Cameroun.
Sur cette base, ce dernier tente vainement d’entrer en
contact avec le Chef de l’Etat, sa correspondance à ce dernier est
publiée dans certains journaux de la place. Il essaie à nouveau de
rencontrer le président lors des Assemblées Générales des Nations Unies à
son hôtel à New York. Il restera dans la suite en face de celle du
président de la République avec feu Germain Manda jusqu’à 3 heures du
matin, avant de se résoudre à renter à Washington.
Un sens patriotique à saluer
Le Cameroun aurait pu perdre des milliards à travers le crédit
susmentionné que la Geovic a essayé en vain d’obtenir à la Bad. C’est
encore, selon nos informations, Eugène Nyambal qui a sonné le tocsin en
alertant l’Ong américaine Gap qui elle-même a saisi la Bad. Si le
Gouvernement avait réagi aux allégations de d’Eugène Nyambal dès 2009,
Geovic n’aurait pu continuer à faire des augmentations de capital au nom
de Geocam et détourner ces fonds avec la complicité de certains
officiels camerounais.
Quand on voit avec quel acharnement il a
lutté tout seul contre ce vaste réseau international, on comprend mieux
pourquoi dans le contexte camerounais, un Bassa avec sa « têtutesse » ne
sera jamais riche. Nombreux sont ceux qui auraient tout simplement
demandé leur part pour « rester » tranquille.
Plus sérieusement,
nous savons aussi que Laurent Esso, le ministre d’Etat chargé de la
Justice est au courant dans les détails de ce qui s’est tramé autour de
cette affaire. Nous connaissons les efforts qui sont les siens afin de
régler un certain nombre de dossiers, à l’instar de l’affaire « Amity
Bank ». Mais ce n’est pas suffisant. Il serait intéressant pour lui
d’entendre cet Eugène Nyambal qui a, semble-t-il, dans cette affaire et
dans bien d’autres, beaucoup de choses dans le « ventre » et qui ne
demandent qu’à « sortir ».
Le président Paul Biya nous paraît
étranger à tout ce manège, bien qu’avec le bénéfice du doute. Quand on
voit tout le cinéma qui a été fait autour de ce projet, un homme comme
lui qui se terre dans son palais et ne contrôle rien sur le terrain,
aurait bien pu être abusé.
Mais de sa capacité à réagir face à
cette kyrielle d’affaires, qui risque de ternir totalement son bilan au
sommet de l’Etat (tant les complicités semblent s’étendre pratiquement
jusqu’à l’entrée de sa chambre conjugale), dépendra notre volonté de lui
donner la communion sans confession.
Qui est le véritable « Chef bandit » ?
Il devra, à notre avis, pour une fois se remuer un peu. Il est de
notoriété publique qu’il est le seul capable d’accélérer ou non, dans
son pays, une procédure judiciaire : ce n’est pas démocratique, mais
c’est la réalité. Eugène Nyambal ayant épuisé toutes les possibilités
afin d’alerter son entourage, pourquoi ne pas l’inviter à son palais
afin d’avoir une prise directe avec les faits, même s’il ne s’agira que
d’un récit qu’on peut trouver partiel et partial ? Il s’agit tout de
même d’une somme avoisinant les 60 milliards de FCFA.
On voit bien
Paul Biya, tout sourire, régulièrement recevoir ce Français hautement
suspect qu’est Stéphane Fouks, bras droit de Dominique Strauss Khan, qui
est largement soupçonné d’avoir permis la mise sur orbite de cette
immense magouille. Magouille que continue de couvrir sa remplaçante
française au Fmi l’ancienne ministre des finances de Nicolas Sarkozy,
Christine Lagarde.
Aucun Camerounais, qu’il soit Premier ministre,
président de l’Assemblée nationale, du Sénat, ministre… n’a jamais
bénéficié d’un tel privilège. Paul Biya doit recevoir son compatriote,
même en tenant la « bouche » comme lorsqu’il donne des instructions à
ses collaborateurs à l’aéroport de Nsimalen lors de ses multiples
déplacements privés, donnant ainsi l’impression d’être un enfant dans
les années 70 à qui on vient de faire avaler de la quinine pour soigner
un accès palustre ; ou encore un enfant qui vient de boire de « force »,
l’huile de « ricin ».
Peu importe les sourires, étant donné la
gravité de la situation. Nous conseillons à Eugène Nyambal de ne pas
faire attention à la forme, d’autant plus qu’au cours de cette enquête
au Fmi, à la Banque mondiale, à la Bad, à la Beac, la Cobac … et sur le
terrain, nous pouvons confirmer que ce dernier est l’un des rares
Camerounais à reconnaitre sincèrement les efforts fournis par le
président de la République pour l’aider.
S’il ne fait rien ; ne
prend aucune initiative pour que la vérité se manifeste ; que les
coupables soient punis avec la plus grande fermeté, quelques esprits
tordus pourront rappeler que tout ceci se passe à la « veille » de
l’élection présidentielle de 2011. Que les « lobbyistes » en
communication tels que Stéphane Fouks (Ami de DSK, patron du Fmi au
moment des faits) que Paul Biya reçoit régulièrement avec une joie trop
évidente, se font payer en milliards, et quelques fois par tous les
moyens. Ils rappelleront qu’une campagne électorale coûte très chère et
on ne sait toujours pas comment Paul Biya s’y prend.
Le bipède
camerounais moyen pourrait alors arriver à la conclusion infâmante selon
laquelle que le « chef bandit » n’était pas celui qu’on croyait.
Benjamin Zebaze
NB : Quelques extraits des documents nécessaires à la compréhension de ce texte dans la version papier du journal.
Scandale financier autour de la Geovic
Essimi Menye n’était pas seul dans le coup
Votre journal « Ouest Littoral » et son directeur sont menacés de mort
depuis la semaine dernière après la publication des frasques d’Essimi
Menye et consorts. Puisque certains prennent les choses de cette manière
alors que nous avons caché l’essentiel, nous nous montrons «
extrêmement généreux » aujourd’hui en publiant de nouveaux documents,
révélant de nouveaux noms et faits. Si du « calme » et de la «
courtoisie » ne reviennent pas vite du côté de Yaoundé, la semaine
prochaine, nous versons de nouvelles pièces « au dossier ». Ainsi de
suite jusqu’au premier Avc déclaré. Nous ne voulons tout de même pas
provoquer une hécatombe au sein du pouvoir.
Nous continuons à offrir
à nos lecteurs, tout le fruit de nos investigations autour de divers
scandales qui frappent la République. La société Geovic qui jusque-là
était inconnue du grand public, et qui défraie actuellement la
chronique, est le théâtre d’incroyables détournements de fonds publics.
Les affaires qui lui tournent autour n’ont pas encore livrées tous leurs
secrets.
Geovic : une affaire digne d’un grand scénario de film sur la mafia sicilienne
Notre dernière édition avait un but précis : montrer comment un homme
vaniteux (Essimi Menye) que rien ne prédisposait à un tel destin, arrive
presqu’au sommet de la hiérarchie des fonctionnaires camerounais et,
plutôt que de se mettre au service de ses compatriotes, choisit d’en
affronter une partie avec une rare « imbécilité », au point de se croire
désormais au-dessus du lot. Il laisse, comme un benêt, au passage son
nom apparaître dans de nombreuses affaires à la manière inverse du petit
poucet : c’est-à-dire en laissant traîner tous les indices nécessaires
pour le rattraper.
Le scenario de cette affaire, qu’il convient
d’appeler Geovic, que nous avons évoquée dans notre dernière édition
ferait passer celui du célèbre film franco-italien « Le clan des
siciliens », pour une aimable plaisanterie.
Mais, comme en toute
chose, il faut être juste : l’ex-ministre des finances Essimi Menye,
jusqu’à présent présumé innocent, ne peut avoir fait disparaître de
telles sommes folles tout seul. Personne ne peut être le seul
responsable de la disparition de près de quarante voire soixante
milliards de FCFA dans les conditions décrites. Mais même s’ils ne sont
coupables de rien, nombreux parmi ceux que nous citons dans cette
édition, savent ou devrait savoir ce qui s’est réellement passé.
Rappel: après les émeutes dites de la faim de 2008, le président Paul
Biya demande à son gouvernement de prendre toutes les mesures
nécessaires, afin de permettre aux jeunes d’intégrer le monde du
travail. Le ministre des Finances Essimi Menye saisit alors le Fmi pour
présenter le projet d’exploitation des minerais, potentiellement
pourvoyeuse d’emplois dans la Région de l’Est. Il parle d’une haute
priorité pour le chef de l’Etat.
Il sait que cette institution,
dans le cadre des négociations autour de l’atteinte du point
d’achèvement sur la lutte contre la pauvreté (l’initiative PPTE), avait
exigé et obtenu le blocage d’une somme de près 37 milliards de FCFA dans
les comptes de la Beac. Cette somme provenait du surplus des recettes
pétrolieres et était destinée à la jeunesse camerounaise.
Le dossier
défendu par le ministre des Finances Essimi Menye est mal ficelé (voir
notre dernière édition) ; cela n’empêche pas à l’institution
internationale de répondre favorablement à la lettre d’intention signée
du premier ministre d’alors, Ephraïm Inoni (Voir document page 5) :
l’Etat camerounais a donc les moyens pour investir dans un projet minier
à Nkamouna, à l’Est du pays.
Les médias proches du pouvoir
exultent. Les hommes politiques parlent d’un chef de l’Etat « magnanime
». Pour une fois, ils ont raison. Si ce projet se réalise, c’est à terme
plus de 10 000 emplois qui seront crées pour la jeunesse. Comme la
prochaine élection présidentielle est proche, on présente un vieil
engin, un vieux camion et d’autres matériels d’un autre âge sur le
terrain, afin de rassurer les pauvres populations de la Région ; elles
votent très massivement pour le candidat des futurs « Grandes
réalisations ».
Sept années plus tard, ces populations n’ont plus
que leurs yeux pour pleurer. Bien qu’il s’agisse là de la Région la plus
pauvre du pays, surtout délaissée en plus par le « Renouveau » (pas
d’universités, d’infrastructures..), les cleptomanes qui nous gouvernent
ont frappé sans pitié. L’argent s’est envolé.
Comment cet argent a disparu
Lorsqu’on présente la société Geovic qui va exploiter la mine de
Nkamouna au grand public, nombreux sont ceux qui croient au discours
officiel laissant penser qu’il s’agit d’une multinationale experte en
matière d’exploitation minière.
Aujourd’hui, nous sommes à même
d’affirmer, après enquêtes, sur la base de documents incontestables
(documents page 6 à 7), que cette société n’a été créée que pour
spolier, voler…les Camerounais. Comme dans l’affaire « Albatros » à
propos de l’achat de l’avion présidentiel, tout part des Etats-Unis avec
cette fois, une légère différence: on a pris le soin de créer une
entreprise de toute pièce pour brouiller les pistes.
La société
Geovic Mining corp est créée le 16 novembre 1994, dans le paradis fiscal
du Delaware aux Usa par William Buckovic, un vétéran spécialiste en
coups fourrés dans le secteur minier, basé dans l’Etat du Colorado aux
Etats-Unis. Il crée aussi avec sa femme Dawn Buckovic, l’Ong GeoAid
(Voir photo page 5), qui va récolter plus tard l’argent du projet Geocam
pour l’investir dans des œuvres humanitaires. C’est avec ces gens que
le gouvernement compte lancer cet important projet.
Jusqu’aujourd’hui, en novembre 2015, la société n’a aucune activité et
par conséquent aucune recette d’exploitation : une petite boulangerie à
Douala a plus de recettes qu’elle. Sans que cela n’attire l’attention,
un an après sa création aux Etats-Unis, Geovic crée une filiale au
Cameroun appelée Geocam, afin d’obtenir la plus grande concession de
cobalt, nickel, manganèse de notre pays: cette société est dotée d’un
capital de 10 millions de FCFA (Moins qu’une bonne épicerie de
quartier), réparti comme suit : 55% pour Geovic Mining Corp, 5% pour le
fondateur de Geovic William Buckovic et 39,5% détenu par quatre
actionnaires camerounais non identifiés.
Le premier ministre
camerounais à l’époque s’appelle Simon Achidi Achu : cela a son
importance. Contre un capital de 10 millions de FCFA, le Gouvernement
camerounais octroie à Geovic une concession minière d’une vingtaine
d’années, renouvelable tous les 10 ans jusqu’à l’épuisement total des
ressources. Formidable ! Dans nos contrées, on louerait l’efficacité des
« marabouts » de cette societé.
De 1995 à 2006, il ne se passe
rien. La société n’a ni clients, ni fournisseurs. Les meilleurs truands
ont pour principale vertu, comme chacun sait, la patience.
Mais en
cette année 2006, enfin du mouvement : la Société nationale
d’investissement (Sni), dont l’ancien Premier ministre Simon Achidi Achu
est l’actuel président du Conseil d’administration, entre dans le
capital de la Geocam, en achetant les 20% des actions appartenant aux
quatre actionnaires camerounais non identifiés. La Sni prend en plus
l’engagement de faire le portage de 19.5% et payer les contributions aux
augmentations de capital pour leur compte.
Curiosité de ce montage :
on prépare l’escroquerie en amont avant l’entrée du Gouvernement dans
l’actionnariat. En effet, les quatre actionnaires camerounais
non-identifiés et Geovic signent un accord qui stipule que toute dépense
engagée par Geovic (principal actionnaire du projet), sera considéré
comme un prêt de Geovic à Geocam, portant un taux d’intérêt de 25%. Même
dans la pire des tontines de ce pays, un tel taux n’est appliqué.
Plus grave, quelques mois avant l’entrée du Gouvernement dans le capital
en 2006, ces actionnaires désargentés signent un autre accord avec
Geovic stipulant que si cette dette à 25% d’intérêts n’est pas
remboursée, Geovic s’accapare de tous les droits miniers du projet
Geocam : c’est de la folie.
La conséquence d’une telle « légèreté »
est salée : quand le gouvernement fait son entrée dans le capital,
Geovic lui présente une ardoise de 49 439 474 150 (Quarante neuf
milliards quatre cent trente neuf millions quatre cent soixante quatorze
mille cent cinquante) FCFA, au titre des accords signés avec les
actionnaires camerounais. Faut-il rappeler que ces actionnaires sont
toujours inconnus ?
C’est un véritable scandale. D’autant plus
qu’une des personnes dont le nom apparait dans ce « montage » semble
être la nièce de l’ancien Premier ministre Simon Achidi Achu, actuel
président du Conseil d’administration de la Sni. Il n’a jamais voulu
répondre à toutes les attaques sur ce sujet et permet de faire appliquer
sur lui, le célèbre adage selon lequel « qui ne dit mot consent ». Son
intérêt est de confirmer ou de démentir rapidement cette information qui
circule.
Bien que ce que nous venons d’expliquer apparaisse
hermétique pour les non-initiés, il faut savoir que le portage est une
opération permettant de substituer à l’actionnaire effectif, un
actionnaire apparent sur la base d’un engagement précis. Vous n’avez pas
compris ? Empruntons cette définition d’un expert germanique : « on
appelle portage la convention par laquelle une personne, le porteur,
accepte, sur demande du donneur d’ordre, de se rendre actionnaire par
acquisition ou souscription d’actions, étant expressément convenu que,
après un certain délai, ces actions seront transférées à une personne
désignée et à un prix fixé dès l’origine. »
Vous ne comprenez toujours pas ? Pas grave, le meilleur est à venir.
L’essentiel est que le gouvernement est entré dans le capital : les
membres de ce complot jubilent. La première phase de leur plan stupide,
grossier, mais rudement efficace est en place. La Geovic Mining Group
qui était en sommeil, se réveille brutalement comme l’homme congelé du
célèbre film français Hibernacus, dont l’acteur Louis de Funès qui
tient le rôle principal va devoir guider dans le retour à la vie. Hélas,
cette fois, les acteurs sont moins sympathiques.
Les choses
s’accélèrent : la Geovic Mining Group crée une filiale aux îles Caïmans
qui devient propriétaire de la filiale camerounaise Geocam. Quelque
chose qui aurait mis en branle la sonnette d’alarme dans l’esprit d’un
étudiant en première année d’économie moyennement intelligent ne pose
aucun problème aux experts camerounais qui travaillent sur ce dossier.
Pourquoi ce petit tour de passe-passe ? Sans aucun doute parce que
l’opacité qui règne dans ce territoire contrôlé par la Grande-Bretagne,
rend tout contrôle impossible par l’Etat camerounais. Une méthode plutôt
pratique pour verser de l’argent occulte à tous les Camerounais qui
participent à cette combine, et dont le ministre des Finances Essimi
Menye a toujours refusé de donner les noms ; en particulier ceux des
quatre ayant participé à la création de cette société.
Quand on sait
aussi que ce paradis fiscal est un haut lieu du trafic international de
drogue, attirant notamment les trafiquants sud-américains, on peut
légitiment s’inquiéter, à ce moment-là, du sort réservé à ce projet.
La Geovic Mining Group réactivée, l’Etat camerounais désormais dans le
capital de la Geocam, les magouilles « protégées » par le « propriétaire
» de Geocam situé dans les îles Caïmans, les caisses de l’Etat peuvent
commencer à être vidées avec toute la « douceur » d’un Evêque catholique
pédophile envers des enfants abusés et surtout non consentants.
Le
mécanisme du détournement est d’une simplicité quasi biblique. Les
dirigeants de Geocam réalisent dès lors chaque année, des budgets qui
doivent être financés par une augmentation de capital à laquelle l’Etat
participe. Une fois l’argent encaissé, il remonte à la maison mère aux
îles Caïmans. Du Cameroun à ce paradis fiscal, l’argent récolté sert à
payer des travaux fictifs, une série d’études de faisabilité (Badel
Ndanga Ndinga, le ministre des mines de l’époque le reconnait
implicitement lui-même dans une interview au quotidien « Cameroon
Tribune » sur laquelle nous reviendrons plus loin) qui vient elle-même
remplacer la série précédente ; des études techniques alors que la
société mère reconnaît elle-même, dans ses rapports d’activités, qu’elle
n’a aucune expertise en la matière.
Plus surprenant, apparaissent
dans les comptes de la Geocam, des dépenses locatives (pour loger son
personnel et les bureaux) d’une valeur de 913 879 353.06 FCFA par an au
Cameroun. C’est à croire que les dirigeants de cette société étaient
logés au palais d’Etoudi.
Toutefois, il serait intéressant d’avoir
les noms des bailleurs : comme d’habitude, les mêmes. Nous y reviendrons
; il y a mieux à « dénoncer » pour le moment.
C’est ainsi que
certains experts estiment que dans cette opération, l’Etat camerounais a
perdu la somme folle de 60 milliards 918 451 235,01 FCFA (au cours du
dollar actuel). Cela donne des envies de meurtres.
Une interview incroyable du ministre Badel Ndanga Ndinga
C’est dans ce conteste que le ministre des mines de l’époque (Badel
Ndanga Ndinga), particulièrement « ignorant » et « aérien », répond aux
excellentes questions de notre consœur Josiane Tchakounté du quotidien «
Cameroon Tribune », le 31 aout 2010
N’écoutant que son courage, la
journaliste attaque d’entrée en en essayant de savoir si en réalité,
tous les projets miniers au Cameroun ne sont pas que des serpents de
mer.
Pour le ministre, les travaux autour du projet de cobalt et de
nickel de Nkamouna se poursuivent, et prennent du temps notamment,
parce que les financements nécessaires pour sa réussite se situent à
hauteur de 244 milliards de FCFA.
Pour permettre aux lecteurs du «
grand quotidien national » d’en savoir plus, elle monte d’un cran en
rappelant que le permis d’exploitation étant de 15 ans, 2 ans après,
rien n’est fait alors que les populations s’impatientent. Pourquoi cette
lenteur ?
Le ministre parle de gestation lente ; de problème de
collecte des financements, de délai d’études… Bref, les « grands mots de
Yaoundé ». Comment peut-il être si peu au fait des choses alors qu’il
suffisait de suivre les activités de la Geovic aux USA, ne serait-ce que
par le biais de ses déclarations obligatoires aux autorités
américaines, que le public peut consulter, pour savoir que ce projet
n’avait aucune chance d’aboutir ?
La journaliste, qui cherche
visiblement des « histoires », s’étonne que ce ne soit qu’aujourd’hui
que la Geovic fasse ces études alors que cela aurait du l’être dès le
départ.
Le ministre, avec une naïveté qui aurait pu être touchante
s’il ne s’agissait pas de milliards envolés, pousse la journaliste à
lâcher une petite « bombe », sans se rendre compte, en rappelant que la
Sni de Yao Aïssatou a déjà versé 10 milliards de FCFA dans ce projet.
Faut-il rappeler que le ministre indique lui-même qu’on n’est qu’au
stade d’études ?
Malgré l’évidence, notre homme ne se laisse pas déstabiliser : cet argent a servi, selon lui, à payer différentes études.
La journaliste, qui veut décidément « foutre son nez » dans ce qui ne
la regarde pas, enchaîne. Elle veut savoir la qualité et les noms des
personnes qui contrôlent les dossiers fournies par des entreprises comme
la Geovic afin de confirmer l’exactitude des informations qu’ils
contiennent.
Le ministre a une réponse surprenante : de par la loi, l’Etat n’a rien à contrôler et attend juste sa part de bénéfice.
Cette interview, courageuse, il faut le rappeler, menée de main de «
maîtresse » par notre consœur, montre la vacuité du raisonnement du
ministre. Il ne se rend même pas compte de la gravité de ce qu’il vient
de déclarer. L’Etat donne de l’argent public en milliards à une société
dominée par des étrangers sans qualification, sans expérience (ils le
reconnaissent eux-mêmes), qui n’ont jamais eu le moindre client et dont
on voit bien qu’ils sont désargentés, mais s’interdit de contrôler la
destination finale de cet argent des contribuables. Insupportable !
Quand on a lu cela, on a envie de descendre dans la rue tuer n’importe
qui, juste pour se défouler.
Une curieuse cérémonie en présence de
Achidi Ashu (Pca de la Sni), Yao Aïssatou (Directrice générale de la
Sni) et Badel Ndanga Ndinga (Alors ministre chargé des Mines et
aujourd’hui Sénateur de la Région de l’Est)
19 avril 2011 : jour de
grand spectacle à l’hôtel Hilton de Yaoundé: le ministre chargé des
mines Badel Ndanga Ndinga veut faire les choses en grand et cela en
présence du duo improbable Achidi Achu (Pca) -Yao Aïssatou (Dg) de la
Sni. L’étude de faisabilité bancable du projet cobalt-nickel-manganèse
(EFB) est « désormais disponible », annonce-t-on sous les
applaudissements de ce parterre de (non) responsables qui mettent les «
canines » en avant.
Autrement dit, on a réussi l’exploit d’obtenir
et de dépenser à partir de 2008, de l’argent public sans ce précieux
document qui n’apparait que trois années plus tard ? De l’argent en
provenance des caisses de la Sni a été remis à des mains incertaines et
l’étude de faisabilité est célébrée en 2011, alors que tous les rapports
annuels de Geovic soumis aux autorités boursières américaines à partir
de 2008, montraient que le projet de Nkamouna ne sera pas développé et
que Geovic a déjà drastiquement réduit ses activités au Cameroun.
«
Un jour mémorable dans l’histoire de l’industrie minière au Cameroun »,
s’extasie alors Greg Hill, le Président du Conseil d’Administration de
Geovic Cameroon PLC, qui est aussi actionnaire de Geovic et directeur
financier par intérim de Geovic Ltd des Iles Caïmans. Pour rappel, c’est
cette dernière société qui contrôle juridiquement le projet du
Cameroun. Une tragi-comédie dans laquelle Greg Hill pense sereinement à
ses poches qui « enflent » de plus en plus, alors que les dirigeants de
la Sni et leurs administrateurs l’acclament, jouant ainsi les « nègres »
de service.
Le Ministre de l’Industrie, Badel Ndanga Ndinga
félicite pendant sa prise de parole, la SNI et les partenaires
américains «pour les efforts et autres sacrifices multiformes qu’ils
n’ont cessé de déployer pour franchir cette étape, au gré de l’évolution
de la conjoncture, pas toujours favorable ». De quoi parle-t-il ? De
quels efforts et à quels prix ? Un enseignant indulgent sanctionnerait
ce type de discours présenté, au cours d’un jeu de rôle, par une fessée
monumentale.
Comment le Cameroun a failli perdre 104 milliards de FCFA de plus dans cette vaste escroquerie
Après avoir dilapidé l’argent venant de la Sni de Yao Aïssatou, la
Geovic a de plus en plus « faim ». Pourquoi s’arrêter en si bon chemin
alors que les affaires marchent ? Elle essaye d’obtenir, pour le compte
de la Geocam, un crédit de l’ordre de 104 milliards de FCFA à la Banque
africaine de développement (Bad). Si l’Ong américaine Government
Accountability Project (GAP), alertée par Eugène Nyambal en mission à la
BAD en 2012, n’avait pas attiré l’attention de cette institution
financière internationale en rappelant comment le Fmi, avec une
incroyable légèreté, avait permis à ce que les dirigeants de cette
société se livrent à une opération de détournements incroyables au
Cameroun, le pire serait arrivé.
On est effrayé de constater
qu’après la fuite de la Geovic du Cameroun, c’est notre pays qui aurait
éventuellement été obligé de régler l’énorme facture de 104 milliards de
FCFA, sans tenir compte des intérêts de retard.
La clef de l’énigme entre les mains de trois hommes : Paul Biya, Laurent Esso et Eugène Nyambal
Tout au long de notre longue enquête, apparait le nom de notre
compatriote Eugène Nyambal. On a vu comment il avait été remplacé au Fmi
par l’ex ministre Essimi Menye et était revenu à son poste dès l’entrée
de ce dernier dans le gouvernement : revirement du sans doute à
l’intervention personnelle du Chef de l’Etat.
Lorsque cette affaire
démarre, il est le seul au Fmi à alerter sa hiérarchie sur les doutes
qu’il a sur la nécessité du déblocage des fonds issus des surplus
pétroliers en relation avec le projet Geovic. La conversation n’est pas
longue avec son patron, car Laurean Rutayisire semble occupé.
Curieusement, quelques mois plus tard ce dernier interdit à Eugème
Nyambal de participer à la prochaine mission du Fmi au Cameroun en Avril
2009. Têtu comme un « bon Bassa », il vient au Cameroun à titre privé
en mai 2009 et à l’hôtel Hilton, il est alerté sur le fait que certains
membres du Gouvernement préparent un coup contre lui.
Quelques
semaines plus tard, il est licencié sans préavis et sans faute, à
travers une lettre d’un paragraphe signée par l’Administrateur pour
l’Afrique (Laurean Rutayisire) en date du 25 juin 2009, avec
licenciement effectif le 26 juin 2006 !
La lettre informe
simplement notre compatriote de son licenciement en un paragraphe, sans
fournir de motif. Le lendemain, Laurean Rutayisire donne immédiatement
des instructions au Fmi pour interdire au « licencié », un accès libre
dans les locaux. Entre-temps, il fait détruire ses fichiers
électroniques et lorsqu’Eugène Nyambal est invité à récupérer ses effets
quelques semaines plus tard, le dossier relatif aux négociations sur le
Cameroun a disparu. Il n’a plus qu’un exemplaire du dossier Geovic de
la SNI soumis au FMI par le Ministre des Finances.
Etant donné
qu’il est revenu au FMI en 2007 grâce aux instructions du Chef de
l’Etat, il demande à Laurean Rutayisire d’informer les autorités
camerounaises de son licenciement et lui envoie une copie du communique
du ministre Abah Abah publié dans la presse au nom du Chef de l’Etat. En
outre, l’absence de motivation du licenciement donne amplement au
Ministre des Finances et au Premier Ministre du Cameroun l’opportunité,
au minimum, de s’enquérir de la situation.
Quelques administrateurs
du FMI prennent également attache avec les autorités camerounaises
chargées des relations avec les institutions financières
internationales. Mais c’est le silence total, les autorités refusent
d’appeler l’Administrateur rwandais et certaines promettent de rappeler
sans jamais donner signe de vie. L’Administrateur qui a appelé certaines
autorités indique finalement à Eugène Nyambal que le coup vient du
Cameroun.
Sur cette base, ce dernier tente vainement d’entrer en
contact avec le Chef de l’Etat, sa correspondance à ce dernier est
publiée dans certains journaux de la place. Il essaie à nouveau de
rencontrer le président lors des Assemblées Générales des Nations Unies à
son hôtel à New York. Il restera dans la suite en face de celle du
président de la République avec feu Germain Manda jusqu’à 3 heures du
matin, avant de se résoudre à renter à Washington.
Un sens patriotique à saluer
Le Cameroun aurait pu perdre des milliards à travers le crédit
susmentionné que la Geovic a essayé en vain d’obtenir à la Bad. C’est
encore, selon nos informations, Eugène Nyambal qui a sonné le tocsin en
alertant l’Ong américaine Gap qui elle-même a saisi la Bad. Si le
Gouvernement avait réagi aux allégations de d’Eugène Nyambal dès 2009,
Geovic n’aurait pu continuer à faire des augmentations de capital au nom
de Geocam et détourner ces fonds avec la complicité de certains
officiels camerounais.
Quand on voit avec quel acharnement il a
lutté tout seul contre ce vaste réseau international, on comprend mieux
pourquoi dans le contexte camerounais, un Bassa avec sa « têtutesse » ne
sera jamais riche. Nombreux sont ceux qui auraient tout simplement
demandé leur part pour « rester » tranquille.
Plus sérieusement,
nous savons aussi que Laurent Esso, le ministre d’Etat chargé de la
Justice est au courant dans les détails de ce qui s’est tramé autour de
cette affaire. Nous connaissons les efforts qui sont les siens afin de
régler un certain nombre de dossiers, à l’instar de l’affaire « Amity
Bank ». Mais ce n’est pas suffisant. Il serait intéressant pour lui
d’entendre cet Eugène Nyambal qui a, semble-t-il, dans cette affaire et
dans bien d’autres, beaucoup de choses dans le « ventre » et qui ne
demandent qu’à « sortir ».
Le président Paul Biya nous paraît
étranger à tout ce manège, bien qu’avec le bénéfice du doute. Quand on
voit tout le cinéma qui a été fait autour de ce projet, un homme comme
lui qui se terre dans son palais et ne contrôle rien sur le terrain,
aurait bien pu être abusé.
Mais de sa capacité à réagir face à
cette kyrielle d’affaires, qui risque de ternir totalement son bilan au
sommet de l’Etat (tant les complicités semblent s’étendre pratiquement
jusqu’à l’entrée de sa chambre conjugale), dépendra notre volonté de lui
donner la communion sans confession.
Qui est le véritable « Chef bandit » ?
Il devra, à notre avis, pour une fois se remuer un peu. Il est de
notoriété publique qu’il est le seul capable d’accélérer ou non, dans
son pays, une procédure judiciaire : ce n’est pas démocratique, mais
c’est la réalité. Eugène Nyambal ayant épuisé toutes les possibilités
afin d’alerter son entourage, pourquoi ne pas l’inviter à son palais
afin d’avoir une prise directe avec les faits, même s’il ne s’agira que
d’un récit qu’on peut trouver partiel et partial ? Il s’agit tout de
même d’une somme avoisinant les 60 milliards de FCFA.
On voit bien
Paul Biya, tout sourire, régulièrement recevoir ce Français hautement
suspect qu’est Stéphane Fouks, bras droit de Dominique Strauss Khan, qui
est largement soupçonné d’avoir permis la mise sur orbite de cette
immense magouille. Magouille que continue de couvrir sa remplaçante
française au Fmi l’ancienne ministre des finances de Nicolas Sarkozy,
Christine Lagarde.
Aucun Camerounais, qu’il soit Premier ministre,
président de l’Assemblée nationale, du Sénat, ministre… n’a jamais
bénéficié d’un tel privilège. Paul Biya doit recevoir son compatriote,
même en tenant la « bouche » comme lorsqu’il donne des instructions à
ses collaborateurs à l’aéroport de Nsimalen lors de ses multiples
déplacements privés, donnant ainsi l’impression d’être un enfant dans
les années 70 à qui on vient de faire avaler de la quinine pour soigner
un accès palustre ; ou encore un enfant qui vient de boire de « force »,
l’huile de « ricin ».
Peu importe les sourires, étant donné la
gravité de la situation. Nous conseillons à Eugène Nyambal de ne pas
faire attention à la forme, d’autant plus qu’au cours de cette enquête
au Fmi, à la Banque mondiale, à la Bad, à la Beac, la Cobac … et sur le
terrain, nous pouvons confirmer que ce dernier est l’un des rares
Camerounais à reconnaitre sincèrement les efforts fournis par le
président de la République pour l’aider.
S’il ne fait rien ; ne
prend aucune initiative pour que la vérité se manifeste ; que les
coupables soient punis avec la plus grande fermeté, quelques esprits
tordus pourront rappeler que tout ceci se passe à la « veille » de
l’élection présidentielle de 2011. Que les « lobbyistes » en
communication tels que Stéphane Fouks (Ami de DSK, patron du Fmi au
moment des faits) que Paul Biya reçoit régulièrement avec une joie trop
évidente, se font payer en milliards, et quelques fois par tous les
moyens. Ils rappelleront qu’une campagne électorale coûte très chère et
on ne sait toujours pas comment Paul Biya s’y prend.
Le bipède
camerounais moyen pourrait alors arriver à la conclusion infâmante selon
laquelle que le « chef bandit » n’était pas celui qu’on croyait.
Benjamin Zebaze
NB : Quelques extraits des documents nécessaires à la compréhension de ce texte dans la version papier du journal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire