mercredi 4 novembre 2015

Vous avez dit expérience ?




Vous avez dit expérience ?
L’expérience est la somme des aptitudes et des compétences que l’on acquiert au cours de l’exercice d’une tâche, d’une fonction. Avec de l’expérience, l’on exécute sa tâche avec plus d’efficacité, plus d’aisance, plus de facilité, plus d’habileté et d’expertise ; cela permet un gain de temps énorme, cela permet d’économiser des ressources, d’être plus productif. C’est la différence entre un professionnel en début de carrière et un professionnel aguerri. C’est ce que recherchent les entreprises dans les cv des postulants aux postes disponibles lors des offres d’emploi. Ils souhaitent embaucher ceux des candidats qui possèdent de l’expérience dans le domaine où ils recrutent, afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles. En tout état de cause, ce sont les résultats, ce sont les performances réalisées qui comptent. Comme qui dirait « on juge le maçon au pied du mur ».
Lors des campagnes électorales, on entend nos politiciens qui se cramponnent au pouvoir opposer à leurs adversaires leur expérience. Ils disent qu’ils possèdent de l’expérience dans la gestion de la cité. Ils prétendent donc qu’ils savent gérer. Et que pour cette raison, ils doivent rester au pouvoir. Si on les écoute donc il n’y aura jamais d’alternance. Puisque l’opposition n’ayant jamais exercé le pouvoir manque d’expérience. Et ce sera la catastrophe si cette opposition accède au pouvoir.
Mais lorsqu’on observe les résultats obtenus par ces gens qui se targuent de posséder de l’expérience, on peut se poser des questions légitimes. En effet, les « prouesses » et autres réalisations du régime de Yaoundé depuis plus de trente ans sont peu flatteuses. Que ce soit sur le plan économique ou politique, il n’y a pas de quoi pavoiser. Le taux de croissance atteint difficilement 5%, le taux de chômage demeure élevé, l’Etat demeure le plus gros employeur ; l’économie reste dominée par le secteur primaire. Les gestionnaires ne sont pas des modèles de rectitude et d’intégrité. Ils ont élaboré des techniques bien huilées de détournement de fonds publics. C’est le règne de la corruption. Sur le plan politique, on singe la démocratie, on a un exécutif qui contrôle les autres pôles du pouvoir ; les élections sont systématiquement truquées et les « gagnants » ne se sentent pas redevables envers le peuple. Pas d’alternance possible dans ces conditions.
L’expérience que nos politiciens assoiffés de mandants électoraux brandissent, c’est pour détruire, pas pour construire ; c’est l’expérience pour tricher, pour corrompre, pour voler, pour dilapider nos ressources ; c’est l’expérience pour nous spolier, pour aggraver les problèmes des camerounais. C’est pour cela qu’il y a tout un gouvernement en prison. C’est sans doute un cas unique au monde. Cette expérience-là, nous n’en voulons pas ; elle est nuisible, néfaste, malfaisante.
Ils n’ont donc pas l’expérience dont le Cameroun a besoin. Ce pays a besoin d’être construit, d’être développé. Ce pays a besoin d’une gestion saine et transparente de ses ressources. Et il a besoin pour cela de patriotes engagés et déterminés, prêts au besoin au sacrifice suprême. De telles personnes qui existent, ont été mises à l’écart par ce système. Du reste peut-on être de bonne foi, vouloir le progrès de ce pays et collaborer avec ce système ?  Beaucoup d’opposants en Afrique sont d’anciens collaborateurs du système qu’ils combattent. Ils y étaient sans doute allés rechercher cette fameuse expérience. Mais ne risquent-ils pas de reconduire les méthodes répréhensibles de ces systèmes qui ont plongé nos pays dans la merde ? Peut-on collaborer avec un système sans en être influencé ? On connaît l’expérience peu glorieuse de ces opposants opportunistes qui ont été transformés par le système qu’ils prétendaient vouloir changer de l’intérieur. Ils ont été changés par le système qu’ils voulaient changer.
Du reste aux Etats Unis, qui reste le pays le plus puissant et le plus développé du Monde, le nombre de mandats présidentiels, dont la durée est de 4 ans a été limité à deux. C’est pour cela qu’aucun Président, depuis Roosevelt, si compétent fût-il, n’a fait plus de huit ans au pouvoir dans ce pays-là. Et cela marche. L’alternance n’a pas conduit à l’écroulement de ce pays. Pendant ce temps on voit dans nos pays des régimes qui font plus de vingt ans au pouvoir sans obtenir de résultats probants, en dépit de leur prétendue expérience. Alors à quoi sert l’expérience en politique ? Si cela était vraiment utile, on ne limiterait pas les mandants aux Etats-Unis.
Il vaut mieux que au Cameroun, les tenants du système en place, avec leur expérience de la gestion calamiteuse des affaires publiques, cèdent la place à des patriotes sans expérience, mais bien intentionnés et bien formés dans divers domaines. Avec la limitation réelle des mandats présidentiels et la possibilité d’alternance, les élections permettront d’apprécier et d’opérer les changements qui pourraient s’avérer nécessaires. D’autre part les trois pôles du pouvoir étatique doivent être véritablement indépendants et dans ces conditions, on n’a pas à craindre que des voyous arrivent au pouvoir et plongent le pays dans l’instabilité et d’autres difficultés.

031115
Jean-Claude TCHASSE
Auteur, Essayiste



L’expérience est la somme des aptitudes et des compétences que l’on acquiert au cours de l’exercice d’une tâche, d’une fonction. Avec de l’expérience, l’on exécute sa tâche avec plus d’efficacité, plus d’aisance, plus de facilité, plus d’habileté et d’expertise ; cela permet un gain de temps énorme, cela permet d’économiser des ressources, d’être plus productif. C’est la différence entre un professionnel en début de carrière et un professionnel aguerri. C’est ce que recherchent les entreprises dans les cv des postulants aux postes disponibles lors des offres d’emploi. Ils souhaitent embaucher ceux des candidats qui possèdent de l’expérience dans le domaine où ils recrutent, afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles. En tout état de cause, ce sont les résultats, ce sont les performances réalisées qui comptent. Comme qui dirait « on juge le maçon au pied du mur ».
Lors des campagnes électorales, on entend nos politiciens qui se cramponnent au pouvoir opposer à leurs adversaires leur expérience. Ils disent qu’ils possèdent de l’expérience dans la gestion de la cité. Ils prétendent donc qu’ils savent gérer. Et que pour cette raison, ils doivent rester au pouvoir. Si on les écoute donc il n’y aura jamais d’alternance. Puisque l’opposition n’ayant jamais exercé le pouvoir manque d’expérience. Et ce sera la catastrophe si cette opposition accède au pouvoir.
Mais lorsqu’on observe les résultats obtenus par ces gens qui se targuent de posséder de l’expérience, on peut se poser des questions légitimes. En effet, les « prouesses » et autres réalisations du régime de Yaoundé depuis plus de trente ans sont peu flatteuses. Que ce soit sur le plan économique ou politique, il n’y a pas de quoi pavoiser. Le taux de croissance atteint difficilement 5%, le taux de chômage demeure élevé, l’Etat demeure le plus gros employeur ; l’économie reste dominée par le secteur primaire. Les gestionnaires ne sont pas des modèles de rectitude et d’intégrité. Ils ont élaboré des techniques bien huilées de détournement de fonds publics. C’est le règne de la corruption. Sur le plan politique, on singe la démocratie, on a un exécutif qui contrôle les autres pôles du pouvoir ; les élections sont systématiquement truquées et les « gagnants » ne se sentent pas redevables envers le peuple. Pas d’alternance possible dans ces conditions.
L’expérience que nos politiciens assoiffés de mandants électoraux brandissent, c’est pour détruire, pas pour construire ; c’est l’expérience pour tricher, pour corrompre, pour voler, pour dilapider nos ressources ; c’est l’expérience pour nous spolier, pour aggraver les problèmes des camerounais. C’est pour cela qu’il y a tout un gouvernement en prison. C’est sans doute un cas unique au monde. Cette expérience-là, nous n’en voulons pas ; elle est nuisible, néfaste, malfaisante.
Ils n’ont donc pas l’expérience dont le Cameroun a besoin. Ce pays a besoin d’être construit, d’être développé. Ce pays a besoin d’une gestion saine et transparente de ses ressources. Et il a besoin pour cela de patriotes engagés et déterminés, prêts au besoin au sacrifice suprême. De telles personnes qui existent, ont été mises à l’écart par ce système. Du reste peut-on être de bonne foi, vouloir le progrès de ce pays et collaborer avec ce système ?  Beaucoup d’opposants en Afrique sont d’anciens collaborateurs du système qu’ils combattent. Ils y étaient sans doute allés rechercher cette fameuse expérience. Mais ne risquent-ils pas de reconduire les méthodes répréhensibles de ces systèmes qui ont plongé nos pays dans la merde ? Peut-on collaborer avec un système sans en être influencé ? On connaît l’expérience peu glorieuse de ces opposants opportunistes qui ont été transformés par le système qu’ils prétendaient vouloir changer de l’intérieur. Ils ont été changés par le système qu’ils voulaient changer.
Du reste aux Etats Unis, qui reste le pays le plus puissant et le plus développé du Monde, le nombre de mandats présidentiels, dont la durée est de 4 ans a été limité à deux. C’est pour cela qu’aucun Président, depuis Roosevelt, si compétent fût-il, n’a fait plus de huit ans au pouvoir dans ce pays-là. Et cela marche. L’alternance n’a pas conduit à l’écroulement de ce pays. Pendant ce temps on voit dans nos pays des régimes qui font plus de vingt ans au pouvoir sans obtenir de résultats probants, en dépit de leur prétendue expérience. Alors à quoi sert l’expérience en politique ? Si cela était vraiment utile, on ne limiterait pas les mandants aux Etats-Unis.
Il vaut mieux que au Cameroun, les tenants du système en place, avec leur expérience de la gestion calamiteuse des affaires publiques, cèdent la place à des patriotes sans expérience, mais bien intentionnés et bien formés dans divers domaines. Avec la limitation réelle des mandats présidentiels et la possibilité d’alternance, les élections permettront d’apprécier et d’opérer les changements qui pourraient s’avérer nécessaires. D’autre part les trois pôles du pouvoir étatique doivent être véritablement indépendants et dans ces conditions, on n’a pas à craindre que des voyous arrivent au pouvoir et plongent le pays dans l’instabilité et d’autres difficultés.

031115
Jean-Claude TCHASSE
Auteur, Essayiste

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire