dimanche 15 novembre 2015

Attentats de Paris: les enquêteurs à la recherche de l'artificier.

Attentats de Paris: les enquêteurs à la recherche de l'artificier

mediaTrois personnes ont été arrêtées samedi dans la commune bruxelloise de Molenbeek, dans le cadre de l'enquête sur la vague d'attentats qui a frappé Paris vendredi 13 novembre. Pour les enquêteurs une piste est en train de se matérialiser.AFP PHOTO / BELGA / HENDRIK DEVRIENDT
Gardes à vue, voiture et armes retrouvées : l'enquête sur les attentats de Paris et la recherche d'éventuels complices progresse ce dimanche. Sept personnes sont en garde à vue en France, trois voire cinq en Belgique. Parmi les assaillants morts au Bataclan, les enquêteurs ont identifié un Français : Ismaël Omar Mostefaï, 29 ans. Ils travaillent désormais à retrouver l'artificier de ces attentats, personnage-clé.
Connu des services de police pour huit condamnations de droit commun, entre 2004 et 2010, Omar Ismaïl Mostafaï avait fait l'objet d'une fiche « S » en 2010, pour s'être rendu en Turquie et peut-être en Syrie. Ses proches sont actuellement entendus sous le régime de la garde à vue, dans ce que l'on appelle une « enquête de personnalité ». Il s'agit d'en savoir plus sur son profil et ses connexions.
Autre découverte significative : les enquêteurs ont retrouvé une voiture qui a servi au cours des fusillades de vendredi soir. De couleur noire et de marque Seat, elle a été retrouvée la nuit dernière à Montreuil, près de Paris, avec des kalachnikovs à bord. Ce véhicule avait été précisément décrit par les témoins des trois fusillades du Xe et XIe arrondissement. Il pourrait s'agir d'une voiture abandonnée par les terroristes de la « troisième équipe », auteure des fusillades alors que les deux autres équipes de kamikazes attaquaient le Stade de France et le Bataclan.
« Troisième équipe »
Une première voiture, utilisée pour commettre les attentats, avait déjà été retrouvée près du Bataclan, dès vendredi soir : une Volkswagen Polo, immatriculée en Belgique. Le véhicule aurait été loué par un ressortissant français vivant en Belgique. Cet homme aurait été arrêté en compagnie de deux autres personnes par la police belge, samedi. Ces trois hommes auraient passé la frontière samedi matin. Le véhicule Polo retrouvé au Bataclan avait été signalé par la justice française à la justice belge.

Alors, s'agit-il de la troisième équipe d'assaillants qui tentaient de fuir ? S'agit-il d'une équipe logistique ? C'est ce que les enquêteurs belges et français tentent actuellement de déterminer. Mais la découverte de la Seat à Montreuil pourrait être déterminante pour l'enquête, notamment si des traces d'ADN ou des empreintes y sont retrouvées.
Traces ADN
En Belgique, les suspects ont été interpellés à Molenbeek-Saint-Jean, commune de la capitale bruxelloise déjà sous le feu des projecteurs depuis les attentats de la région parisienne survenus en janvier, et depuis l’attaque de Verviers. Il y avait déjà eu des arrestations fin janvier à Molenbeek-Saint-Jean, où existent de nombreux ghettos et où la radicalisation se fait de plus en plus forte.
La Belgique, saisie par la justice française, a procédé samedi à deux vagues de perquisitions dans cette commune. Si trois arrestations au moins ont eu lieu samedi, il y en a peut-être eu deux de plus. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le maire, le bourgmestre de cette commune, ce dimanche sur la radio publique belge. L'enquête va se poursuivre.
Qui sont les artificiers de ces attentats ?
Autre piste : celle du passeport syrien retrouvé près du corps du premier kamikaze, mort aux abords du Stade de France. Le ministère serbe de l'Intérieur annonce que le titulaire du passeport est entré le 7 octobre dernier en Serbie où il a demandé l'asile. Les enquêteurs sont à la recherche d'éventuels complices des assaillants, qui pourraient avoir fourni les armes.
Ils recherchent notamment l'artificier qui a préparé les ceintures d'explosifs. Confectionner ces ceintures est le travail d'un professionnel chevronné. On ne s'improvise pas artificier. Dans la sphère terroriste, un artificier, c'est précieux. Autrement dit, il s'agit d'un homme clé, un technicien que l'on n'envoie pas se faire sauter. L'artificier n'a donc certainement pas participé à la vague d'attentats. Mais il n'est pas loin, en France ou dans un pays voisin.
Explosif volatile
Ce que l'on sait sur les ceintures utilisées, c'est qu'elles étaient composées de TATP, un explosif très volatile. Pour qu'ils fassent encore plus de dégâts, ces explosifs étaient mêlés à des boulons. De fabrication simple, le TATP peut être obtenu à partir d’eau oxygénée et d’acétone. On peut le fabriquer dans sa cuisine mais il faut un vrai tour de main de chimiste, car le mélange est tellement instable qu'il peut exploser à tout instant.
Quant au détonateur, il est constitué d'une pile, reliée à un bouton poussoir. Un dispositif simple et efficace, puisque aucune de ces charges explosives n'a fait long feu. Du travail de professionnel.

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