Cameroun - Affaire Memorandum Mfoundi: «Philippe Mbarga Mboa n’est ni élite, ni patriarche, ni chef traditionnel, ni rien». Voici la contre-attaque du Patriarche Onambele Zibi
DOUALA - 20-Oct-2016 - 06h27 - 4148
Par Adeline ATANGANA
Cameroon-Info.Net
Condamné à un an d’isolement au terme d’une réunion de crise organisée le mardi 18 octobre 2016 par certains membres du Gouvernement, présentés comme élites du Département du Mfoundi, le patriarche Emile Onambele Zibi, auteur présumé du Mémorandum qui charge le Président Paul Biya, a réagi à la décision qui le met en quarantaine.
D’entrée de jeu, il pousse un coup de gueule contre le principal initiateur de la réunion de crise tenue mardi dernier au cercle municipal de Yaoundé. «Philippe Mbarga Mboa qui présidait la réunion n’est ni patriarche, ni élite, ni chef traditionnel, ni rien dans le Mfoundi. En quelle qualité donc, il parle au nom des autochtones de ce Département ? Et parmi ces gens qui ont pris la décision contre moi, il y a certains qui sont de Soa dans le Département de la Méfou-et-Afamba. Pourquoi ils viennent parler du Mfoundi ? C’est du désordre», estime notre interlocuteur, avant de se moquer du lieu choisi pour tenir cette réunion de crise.
«Je suis un patriarche, et pour sanctionner une autorité morale, ça ne se passe pas dans une salle de la Communauté urbaine. On se retire, nous avons des principes. C’est pour vous dire que ceux qui ont organisé la réunion mardi ne sont pas des patriarches. Ils s’agitent dans la perspective du remaniement Gouvernemental annoncé».
Réputé pour son franc-parler, Emile Onambele Zibi projette organiser bientôt une conférence de presse pour tout déballer au sujet de cette affaire de Mémorandum. «Nous n’avons jamais écrit un Mémorandum au Chef de l’Etat. Ce qui est en circulation au sein du public n’est pas de nous. Mais, nous avons effectivement adressé une lettre au Président de la République. Et ce n’est pas la première fois que nous lui adressons un courrier» affirme Onambele Zibi.
Le mardi 18 octobre 2016, une partie des ressortissants du Mfoundi, parmi eux des membres du Gouvernement, s’étaient réunis pour prendre position contre le Mémorandum du Mfoundi. Ce document au vitriol qui charge Paul Biya, le président de la République, porte la signature d’Emile Onambele ZIbi en sa qualité de président des Patriarches autochtones du Mfoundi.
Au terme de la réunion de ce mardi, les autochtones du Mfoundi ont signé à leur tour ce qu’ils ont appelé «La Déclaration du Mfoundi». Dans cette Déclaration, les signataires se désolidarisent de la démarche de l’auteur du Mémorandum du Mfoundi. Ils ont aussi décidé de la mise en quarantaine de son présumé auteur, Emile Onambele Zibi pendant une période d‘un an. Les ministres originaires du Mfoundi, Philippe Mbarga Mboa, Louis Mama Fouda, Laurent Serge Etoundi Ngoa, Séraphin Fouda et leurs frères ont par ailleurs dit Non à la xénophobie, tout en précisant que le Département du Mfoundi a toujours été une terre d’accueil.
Au cours de cette réunion, les participants ont de nouveau réaffirmé leur fidélité et leur loyauté au Chef de l’Etat. Ils encouragent ce dernier «à continuer inlassablement l’œuvre entamée à la tête de l’Etat du Cameroun depuis le 06 novembre 1982».