Chronique du 01 juin : Le mensonge.( première partie)
La chronique de ce jour porte sur un vieux problème qui persiste malgré ses conséquences néfastes. Il s’agit du mensonge ; certaines personnes vont peut-être sourire en entendant l’intitulé de ce thème. Pourquoi ? Parce que depuis qu’ils se sont réveillés ce matin, ils ont déjà dit beaucoup de mensonges. Si on demande à ceux qui n’ont jamais menti de lever le doigt, tous les bras resteront baissés, y compris le mien.
C’est sans doute devenu banal de dire des mensonges, au point on semble s’y accommoder, on trouve que c’est normal de mentir ; ceux qui pensent qu’il faut éviter autant que possible de mentir sont considérés comme des naïfs. On dirait qu’ils sont des marginaux. On a donné l’impression qu’on s’en sort perdant si on veut toujours dire la vérité. Et pourtant la vie serait tellement plus simple pour tout le monde, si tout le monde disait la vérité. Certains essaient de justifier cet état de choses en disant qu’on n’est pas encore au paradis, que tant qu’on est sur Terre on va mentir, d’autant plus que aussi longtemps que l’on remonte dans l’histoire de l’humanité, on trouve des menteurs.
Néanmoins, Il faut dénoncer ces fieffés menteurs, ces bonimenteurs invétérés, endurcis et impénitents qui occupent l’espace public et se donnent en modèle aux jeunes, puisque sans eux notre société se porterait beaucoup mieux ; notre pays serait beaucoup plus développé qu’il ne l’est aujourd’hui.
Mentir c’est dire une chose qu’on sait fausse, c’est donner une information en étant conscient qu’elle n’est pas exacte. C’est prendre des libertés avec la vérité. Celui qui ment est malintentionné, malveillant ; il cherche à tromper l’autre. Ici, l’intention compte ; celui qui ment cherche à tromper, il veut induire en erreur, il a pour objectif non déclaré de nuire. Donc mentir à une personne, c’est lui commettre du tort.
Pourtant le mensonge semble être le sport préféré des camerounais. On ment dès la petite enfance, on ment en famille, on ment à son conjoint, on ment au prêtre ou au pasteur, on ment aux fidèles, on ment au service, on ment au téléphone, on ment en politique lors des campagnes électorales, en faisant des promesses fallacieuses, en sachant qu’on ne les tiendra jamais ; on ment sur les résultats des votes. Certains ont même définit la politique comme l’art de bien mentir.
Le menteur cherche à bénéficier d’un avantage qu’il ne mérite pas ; cela peut être pour avoir du travail, pour gagner de l’argent, pour impressionner les autres, pour paraître important, pour s’introduire dans un cercle alors qu’on ne remplit pas les conditions requises, pour séduire une personne, etc.
On peut mentir pour éviter une sanction ; c’est notamment le cas des enfants qui ont commis des gaffes, il peut alors prétendre soit qu’il ne sait pas qui a posé l’acte répréhensible, soit accuser un innocent d’être l’auteur de l’acte qu’il a posé.
Le mensonge complique les choses en justice en rendant difficile la manifestation de la vérité. Soit l’accusé clame son innocence, soit le plaignant qui accuse faussement, alors même qu’il est le malfaiteur, ou qui cherche à aggraver les choses.
Les menteurs font parfois preuve de beaucoup d’imagination, de ruse et de subtilité. On se dit parfois que le temps et l’énergie investis pour atteindre cet objectif peu honorable auraient pu être mieux utilisés pour faire des choses plus respectables et plus utiles. S’ils ne s’étaient pas convaincus que le seul moyen pour s’en sortir consiste à tromper les autres, ils pourraient réaliser des prouesses.
Mentir peut être une maladie ; on parle de mythomanie ; c’est la tendance à mentir de manière compulsive ; il ment sans y être obligé ; il éprouve un certain plaisir à mentir ; il ne rentre dans aucune des catégories citées plus haut.
Faut-il le dire, le menteur est une personne malhonnête ; le mensonge est un acte condamnable. Pour les chrétiens, le mensonge est un péché. C’est prohibé par le commandement n° 9. Donc mentir, c’est violer la loi de Dieu. Un chrétien ne devrait pas mentir.
Jean-Claude TCHASSE
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