INFLATION DES
COURS
Problème ou solution ?
On observe de nos
jours dans nos établissements scolaires une inflation des cours destinés
surtout aux élèves des classes d’examen : les cours de rattrapage, les
cours de répétition, les cours de remise à niveau, les cours de « remédiation », etc. on se perd quand essaie d’énumérer les
types de cours qui ont été greffés aux cours « normaux », pour ainsi
dire. Pour quels résultats ? est-on légitimement fondé à se
demander ; question pertinente dans la mesure où les résultats scolaires
sont au plus bas ; en effet, à ces multiples cours répondent comme en écho
des taux de réussite très faibles aux examens officiels ; l’apport ou l’utilité de ces cours ne semble donc pas
évidente ; par ailleurs, on déplore parmi les conséquences de la multiplication
de ces cours la suppression de fait des périodes de repos pourtant prévus dans
les différents plannings (calendrier de l’année scolaire, progressions, etc.)
alors, quel est le problème ?
La raison avancée est
le faible niveau des élèves qui conduisent aux faibles taux de réussite
observables dès les premières évaluations de l’année scolaire. Les cours de
rattrapage comme leur nom l’indique, c’est pour s’ajuster aux taux de
couverture des programmes (TCP) insuffisants ; il faut le dire, les
faibles TCP peuvent être la conséquence de faibles taux de couverture des
heures d’enseignement (TCE), c’est-à-dire plus simplement l’absentéisme des
enseignants ; l’autre explication est la suivante : les enseignants
sont bien consciencieux et présents, mais ils ne peuvent pas suivre la
progression en raison des insuffisances criardes qu’accusent les élèves ;
en effet, par suite des promotions indulgentes dont ils ont bénéficié, les
élèves n’ont pas le niveau requis, ils
n’ont pas les connaissances préalables nécessaires, que dis-je, indispensables
pour assimiler les enseignements du niveau auquel ils ont accédé comme par
effraction ; les enseignants doivent donc consacrer un temps précieux non
prévu à des activités « chronophages », pendant lesquelles ils
doivent revenir sur ces notions, sans quoi c’est la catastrophe assurée.
Malheureusement, les plannings de progression ne tiennent pas compte de ces
réalités ; ils sont élaborés en début d’année sans intégrer une donnée
essentielle : le niveau des élèves ; on les suppose bien formés, ce
qui est loin d’être le cas comme le prouvent leurs faibles performances dès les
premières évaluations. Pour être plus explicite, un élève admis en 6ème
avec 60/200 aura des difficultés pour s’en sortir, si l’on veut s’évertuer à
suivre la progression en ignorant ses lacunes.
Les principales causes des problèmes relevés sont les
suivantes : de faibles taux de couverture des heures d’enseignement dans
toutes les classes, les classes dites intermédiaires négligées et la promotion
des élèves en classe supérieure avec des moyennes inférieures à 10/20 ; voilà
l’origine des retards observés. C’est un secret de polichinelle ; tout
professionnel sérieux vous le dira.
La solution à ce problème de retard dans la couverture des programmes dont
souffre de manière chronique notre système est simple ; ne plus permettre
à nos élèves, et cela dès l’entrée en sixième, d’avancer en classe supérieure
avec des moyennes inférieures à 10/20, et ce n’est pas sorcier. Tout se passe
comme si on créait en amont un problème pour le résoudre en aval.
L’organisation de ces cours est supportée financièrement par
les parents qui depuis des années font face à l’inflation des frais
incontournables de scolarité : les frais d’APE, les frais informatiques,
les carnets médicaux en sus de la contribution exigible ; ils doivent
casquer pour motiver les enseignants ou les étudiants qui dispensent ces cours.
Tant qu’à faire, il faut fixer les objectifs précis à ces
cours, de façon à procéder à une évaluation, le moment venu, surtout qu’il
arrive que ces cours soient organisés par les étudiants originaires du coin
sans concertation avec les enseignants. On nous dira que l’objectif général est
de relever le niveau des élèves, mais comme on l’a vu les taux de réussite ne
sont pas fameux en ce moment. Comment donc évaluer l’impact réel de ces
cours ?
La suppression de fait des congés à la fois pour les élèves
et les enseignants n’est pas le moindre des problèmes posés; ils ne se
reposent plus comme prévu ; il n’y a plus d’interruption de classes,
pourtant cela ressort explicitement du calendrier de l’année scolaire. Autant
dire que ces périodes sont inutiles.
Les cours de rattrapage ne devraient pas être aussi
systématiques, ni aussi généralisés ; cela devrait être exceptionnel,
occasionnel ; on peut admettre qu’il y ait des impondérables qui peuvent compromettre
les progressions ; mais par définition un accident est un évènement
imprévu, inattendu ; si cela devient une habitude, si cela se répète au
fil des années scolaires, on ne parle plus d’accident ; cela devient
prévisible, et du coup, les plannings et autres calendriers doivent en tenir
compte. Cela n’a aucun sens de prévoir des congés qui sont de faits supprimés
ou réduits, d’élaborer une progression qui ne peut pas être respectée, et tout
cela pour des causes connues ; à cause des problèmes qui peuvent évités à
défaut d’être résolus. L’année scolaire dure-t-elle 36 semaines dans
l’enseignement général comme prévu ? Chaque élève reçoit-il effectivement
900 heures comme recommandé dans le calendrier de l’année scolaire ?
Il faut dire que ce même calendrier prévoit les journées, les fêtes et toutes
sortes de manifestations qui selon les enseignants sont autant de causes de
retards dans les progressions.
250313
Tchassé Jean – Claude
PleSg, Hors Échelle
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