CARNETS
MEDICAUX DU SECONDAIRE :
Du
racket organisé par le Ministre des enseignements secondaires.
Depuis
l’année scolaire 2007/2008, le Ministre des enseignements secondaires oblige
tous les élèves de tous les établissements secondaires de la République (circulaire
n°18/07/MINESEC/SG du 27 août 2007 portant autorisation d’utilisation obligatoire du répertoire du suivi
biomédical dans les établissements scolaires publics et privés) à acheter des
carnets médicaux parfaitement inutiles ; ces carnets coûtent 1000 F à
chaque élève, et il faut les acheter
chaque année ; c’est du racket pur et simple. Le fait d’obliger tous les
élèves à les acheter est une violation pure et simple décret 2001/41 qui fixe
le montant de la contribution exigible à 7500 F pour le premier cycle et à
10000 F pour le second cycle, par élève. Le Ministre utilise les ressources
humaines et matérielles de l’Etat pour s’enrichir davantage, sans la moindre
contre partie ; les autres parties prenantes conscientes de l’aspect
illégal et immoral de la situation ne jouent pas franchement le jeu, d’où
les multiples circulaires aussi illégales les unes que les autres du Ministre ;
la dernière en date (lettre circulaire n° 19/12/MINESEC/CAB du 18 juillet 2012)
essaie de rendre la collecte plus efficace en répartissant les 1000 F aux
différents maillons de la chaîne ; la plus grosse part du gâteau (650
F/élève) sert évidemment à payer les droits d’auteur. Quel est donc cet auteur
assez puissant pour ainsi faire courir
le Ministre et qui se permet de mobiliser le personnel et les structures de
l’Etat si ce n’est le Ministre lui-même ou sa hiérarchie ? Ladite
circulaire parle aussi de visites médicales systématiques. Qu’ont – ils fait
des montants astronomiques collectés chaque année scolaire depuis 2007 ?
Ces frais illégaux s’ajoutent aux frais informatiques et aux frais d’APE tout
aussi illégaux, imposés aux parents en violation flagrante du décret 2001/41. Il
existe pourtant un fonds d’appui à la santé scolaire ; comment est-il
géré ? Cela se passe dans un contexte où les parents pauvres sont
incapables d’acheter les livres ne serait-ce que dans les matières essentielles
à leurs enfants, lesquels échouent en masse en fin d’année scolaire ;
l’accès à l’école publique qui devrait être financée par le budget de l’état
est ainsi rendu plus difficile. Le Ministre répondra sans doute qu’au Cameroun,
il est permis à chaque responsable d’utiliser sa position pour s’enrichir
autant que possible ; dans tous les services les usagers sont rackettés au
vu et au su de tous. Pourquoi se ferait-il des scrupules ?
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