Entre
dépendance économique
et
souveraineté factice : où va l’Afrique ?
La situation
actuelle et future de l’Afrique est le résultat d’une conjonction de facteurs
historiques et socio culturels parmi lesquels relations avec l’Occident jouent
un rôle prépondérant ; ces relations ont commencé sur des bases malsaines
dès le départ ; en effet, les occidentaux, aidés en cela par la maîtrise
qu’il avaient de la technologie sont venus en Afrique, à la recherche à la fois
de ressources et de débouchés pour leur économie.
L’Afrique
a en outre souffert des traites de ses fils et filles ; la traite
transatlantique qui était la plus systématique et la plus méthodique a duré de
1450 à 1860 et s’est soldée par la déportation de 11 millions d’africains, pour
servir de main d’œuvre dans les plantations coloniales en Amérique.
A la traite a
succédé la colonisation : les pays européens prennent possession de larges
territoires en Afrique, et pour s’entendre sur le partage, organisent une
conférence à Berlin en 1885, où l’Afrique est découpée comme un gâteau, sans
qu’aucun africain soit associé, de près ou de loin, à cette cérémonie.
Le contact
avec les occidentaux s’accompagne de l’interaction des civilisations, et la
plus forte va l’emporter ; elle va imposer ses habitudes vestimentaires,
culinaires, sa philosophie de la vie, sa cosmogonie, sa religion. Existe – t –
il une meilleure méthode pour s’assurer des débouchés pour les produit d’une
industrie naissante ?
La
colonisation prend officiellement fin dans les années 1960 pour beaucoup de
pays, mais cela signifie –t –il la fin de la mainmise sur les anciennes
colonies ? Est – ce que les territoires regroupant les populations
hétérogènes et hétéroclites crées à la Conférence de Berlin, devenus par la
suite des états, vont enfin accéder à la souveraineté internationale comme les
discours le laissent entendre ?
à l’indépendance, les économies des
nouveaux états sont dominés par le secteur primaire ; l’agriculture est la
seule source de revenus, et les produits de cette activité principale sont
destinés surtout aux occidentaux ; ce sont eux qui contrôlent le marché,
et fixent en particulier les prix d’achat, pendant les prix des produits en
provenance des pays occidentaux sont fixés par eux mêmes, en fonction de leur
niveau de vie.
À
l’indépendance en 1960, le défi consistait, pour les pays africains, à
développer le secteur secondaire, puis le secteur tertiaire ; il fallait
pour atteindre cet objectif des politiques volontaristes mises en œuvre par de
véritables nationalistes. Seulement, à la suite du dévoiement du processus
d’accès à l’autonomie, se sont retrouvés au pouvoir dans la plupart des pays
africains, des régimes illégitimes, autoritaires, corrompus, prédateurs,
inefficaces, incompétents et tribalistes, qui ne rêvent que de s’éterniser au
pouvoir à coups d’élections truquées, d’intimidation, de menace, de
bâillonnement de la presse, déni des libertés, justice aux ordres ; le
résultat est là 40 ans plus tard ; le secteur primaire demeure
prépondérant.
Il y a eu
illusion pendant les vingt premières années qui ont suivi les pseudo
indépendances, jusqu’à ce que les prix des matières baissent, et que les termes
de l’échange entre le Nord et le Sud se dégradent. le secteur privé qui est le moteur de l’économie dans un
contexte libéral est peu développé, l’Etat joue le rôle d’investisseur
principal.
Nos états vont
s’endetter jusqu’à dépasser leurs capacité de remboursement ; la dette va
poser un problème sérieux avec le jeux des taux d’intérêts et les taux de
change fluctuants.
Surviennent
alors les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale) avec
leurs politiques néolibérales, qui imposent des les Plans d’Ajustement
Structurel (PAS) dans un premier temps, suivi de l’initiative PPTE qui
impliquent la privatisation des sociétés parapubliques
La sortie de
l’impasse actuelle commande la sortie du carcan des conceptions inadaptées
imposées de l’extérieur, la donne peut – elle changer ? un tel défi est –
il à la portée des Africains ?
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