Les jeux de hasard. (première partie)
La chronique de ce jour porte sur un autre fléau
social ; les jeux de hasard.
La loterie, le pari, les machines à sous, le bally bally, les
jeux de cartes, le jambo, sont des jeux de hasard très répandus dans notre
société. Beaucoup de camerounais s’adonnent à ces jeux et bien souvent au
détriment de leurs familles. On a remarqué des joueurs assidus qui misent gros,
soit disant pour multiplier leurs chances ; mais seulement, ils y mettent
parfois tout leur revenu et se retrouvent sans sous, incapables même de se
payer le taxi pour regagner leurs domiciles.
Certains parient sur des compétitions qui se déroulent dans
des pays étrangers et lointains. Il faut dire que les paris sont organisés par
de puissantes sociétés venues de ces pays étrangers et qui rapatrient bien
évidemment leurs bénéfices. Ils payent aussi l’impôt, certes. Mais il me semble
que ces sociétés qui brassent beaucoup d’argent ne produisent rien, elles
n’offrent aucun service. Peut-on raisonnablement dire que ce jeux font partie
des divertissements, alors qu’elle ruine les ceux qui la pratiquent ? Je
n’ai pas pu connaître le montant des sommes investies chaque année dans ce
secteur, qui paraît-il rapporte.
On retrouve les jeux de carte dans les établissements
scolaires avec les jeunes qui les pratiquent en violation des règlements
intérieurs de ces établissements ; ces enfants qui jouent en misant, le
font parfois à des heures où ils devraient être en classe ; ils utilisent
l’argent de poche qu’on leur offre qui aurait dû leur servir à acheter leur
casse-croûte, et si cela ne suffit pas, ils volent de l’argent à la maison ou
« taxent » les plus jeunes. C’est pourquoi le phénomène est
vigoureusement combattu en milieu scolaire.
Certaines catégories de jeu comme les jeux de cartes et les
jeux de dés, dégénèrent souvent en bagarre, dont certains ressortent avec les
blessures ; cela arrive quand les joueurs ne se font pas confiance et se
soupçonnent mutuellement de tricherie ; on se souvient de ces films
western dans lesquels les jeux de cartes se terminent par des bagarres
généralisées qui conduisent à la destruction du saloon qui abritait le jeu, ou
par des duels mortels.
Les promoteurs de ces jeux ne sont pas fous ; ils savent
qu’un très grand nombre jouent, et que très peu gagnent. On trouve souvent les
kiosques de ces jeux loin dans nos villages, afin de faire jouer le plus grand
nombre de personnes. Pour se donner une image et pour faire de publicité les
promoteurs sponsorisent de temps en temps des activités culturelles et
sociales, mais ces actions ne suffisent pas à faire oublier ces responsables de
famille, qui perdent leurs salaires au jeu.
De temps en temps, il y a des gagnants, bien entendu, sinon
plus personne ne jouerait, mais quel pourcentage de leurs gains est-il ainsi
redistribué ? Cela devrait être d’au moins 60%. Qu’en est-il au
Cameroun ? Y a-t-il un contrôle pour s’assurer que ces pourcentages sont
respectés ?
Il y a un grand nombre qui gagne de petites sommes, ce qui
fait garder espoir aux joueurs qu’un jour, ils remporteront le gros lot, et
bien évidemment beaucoup de joueurs assidus finissent leur
« carrière » de grand joueur sur un lit d’hôpital ou dans la tombe,
suite à un AVC, sans jamais décrocher l’objet de leur convoitise.
Jean-Claude TCHASSE
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