AUX
ORIGINES DE LA FRANÇAFRIQUE
Foccart, l’homme qui dirigeait
l’Afrique.
Cet article, dont le titre est aussi celui d’un documentaire réalisé par
Cédric Tourbe, reprend
certaines idées de l’émission Archives
d’Afrique du journaliste Alain Foka, diffusée sur RFI chaque samedi et dont
les éditions des 8, 15, 22 et 29 août 2015 portaient sur Jacques Foccart.
Selon
Maurice Robert, ancien Chef du Service Afrique au Service de Documentation
Extérieure et de Contre-Espionnage (S.D.E.C.E.), la capitale de l’Afrique, c’était Luzarches, la propriété de Foccart. Lorsqu’on
sait que la capitale d’un pays est le lieu où se prennent les décisions et où
se définit la politique de ce pays, on comprend les implications de cette
déclaration.
Cet
homme, qui pouvait voir De Gaulle tous les jours, et qui détenait un pouvoir
énorme sur l’Afrique francophone, est considéré comme père de la Françafrique,
immense toile tissée pour maintenir sous le giron de la France l’empire colonial
dont ce pays avait besoin après la guerre pour affirmer sa puissance ; c’est
une nébuleuse de relations interlopes entre les dirigeants français et
dirigeants africains, et qui a causé un tort irréparable aux peuples africains.
Les pays africains sur lesquels
s’exerçait cette influence néfaste et nuisible constituent ce qu’on a appelé le
précarré français. Après l’accès à la souveraineté internationale qui était
censé mettre fin à la colonisation, une autre ère, marquée par le
néocolonialisme a commencé; c’est la colonisation qui continuait sous
d’autres formes, une colonisation déguisée et plus subtile, faite de rapports
de dominant à dominé, d’implications françaises dans les affaires africaines ; l’on peut affirmer sans se tromper que
c’est une indépendance nominale, factice qui a été octroyée aux pays
francophones. L’expression « vendre la chèvre sans céder la
laisse » traduit bien cet état de faits.
Les Chefs d’Etats qui déclaraient
en 1960 que nos pays étaient indépendants nous trompaient, et cela est d’autant
plus vrai que presque tous, choisis et
poussés par la France, avaient combattu, avec l’aide de la France, les
nationalistes qui réclamaient une véritable indépendance. Du côté des pays
anglophones, la situation est radicalement différente. Les anglais se sont
vraiment retirés sans chercher à massacrer les leaders nationalistes.
Parmi
les exemples d’interventions directes, décidées par cet homme qui par ailleurs
était chargé de l’organisation des services secrets, et mis en œuvre par
Maurice Robert, il y a la remise au pouvoir de Léon Mba en février 1964 au
Gabon. En réaction à la dérive autocratique du Président gabonais, traduite
notamment par la dissolution de l’Assemblée Nationale, un Comité
révolutionnaire constitué par les militaires
a perpétré un coup d’état entre le 17 au 18 février ; ils mettent en place
un Gouvernement provisoire, présidé par l’opposant Jean Hilaire Obame. Paris ne
peut laisser faire. Le Gabon, qui regorge de pétrole et qui de ce fait revêt
une importance capitale dans la politique énergétique de la France, ne peut
être dirigé par des personnes peu sûres et incontrôlables. Maurice Robert est
donc envoyé par Jacques Foccart pour remettre Léon Mba au pouvoir; les
militaires français venus de Dakar et de Libreville passent à l’action le 19
février et mettent fin à la mutinerie. Léon Mba est réinstallé sur son fauteuil
présidentiel avec pour mission principale de veiller sur les intérêts de la
France. On l’appelle le Gouverneur noir. Il est mis sous tutelle ; on lui
fournit des collaborateurs français pour éviter d’autres coups. Bob Maloubier,
barbouze qui avait commis des indélicatesses en Algérie et qui était en
retrait, est remis en service pour la cause. Il est chargé de la sécurité. Maurice
Delauney, Admnistrateur des colonies, qui a conduit la répression en région
Bamiléké au Cameroun entre 1956 et 1958, est nommé Ambassadeur de France au
Gabon à cette période-là ; il déclare : « j’étais un homme de Foccart,
je lui étais entièrement dévoué ». Foccart faisait nommer qui il voulait. Jacques
Pigaud, un autre homme de Foccart, a été Directeur de cabinet de Léon Mba et puis
de Omar Bongo. Il rendait compte à Foccart qui était très directif, et faisait
nommer ou démettre des français comme des africains.
Foccart
avait pour mission de déstabiliser les régimes peu favorables à Paris et
protéger ceux qui leur étaient favorables. Il a été l’architecte de la
politique africaine de De Gaulle et de Pompidou. A un moment donné, Il n’a ni
rang de ministre, ni de de position officielle définie, pourtant il jouit d’un
grand pouvoir. Pierre Péan a écrit une biographie de ce personnage singulier,
intitulée L’homme de l’ombre. Cela
lui a valu un procès intenté et perdu par Foccart. Cet homme était le fils biologique
d’un prêtre catholique et d’une bonne sœur. L’organisation TOT à laquelle il
vendait du bois travaillait pour les nazis ; finalement accusé d’escroquerie,
il a été arrêté, puis libéré sous caution ; la somme importante versée
pour sa caution sera remboursée par le gouvernement français à la libération. Il
rejoint la résistance après cette mésaventure. Il a été responsable des services secrets. A l’occasion de
l’affaire dite La commode à Foccart, on découvre qu’il avait mis le bureau de
tout le monde, même De Gaulle, son mentor, son parrain sur écoute.
Il
crée le controversé service d’action civique SAC ; c’était service d’ordre et le
bras armé du parti RPF. Il noue des
liens particuliers avec des africains lors de sa tournée pour faire connaître ce
parti mis sur pied pour ramener de Gaulle au pouvoir. En 1953 il effectue une tournée
en Afrique avec de Gaulle, tournée au cours de laquelle il rencontre les futurs
dirigeants des pays africains. En 1958, ils ont envisagé de faire revenir de
Gaulle au pouvoir par un putsch. Ils étaient prêts à passer à l’action avant
d’être stoppés par la démission du Gouvernement.
Foccart
est nommé Conseiller technique à Matignon, lorsque de Gaulle revient en 1958 ;
il a ainsi l’occasion de mettre en œuvre le projet de Grande France qui ne peut
se concevoir sans l’empire. L’Afrique est un important marché, une source de
matières premières et de main d’œuvre potentielle. La France veut que l’Afrique
soit dirigée par des alliés et des relais sûrs, des collaborateurs malléables
sensibles et ambitieux, acquis à la cause de la France. Foccart a fomenté des complots, provoqué des guerres meutrières, imposé
des dirigeants, renversé des régimes, assassiné des opposants. Il était un
faiseur de rois qui est devenu à la fin le protégé de ses créatures. Il était renseigné
et craint par les dirigeants et les opposants.
En
aout 1966 Léon Mba gravement malade est évacué à Paris. Il faut préparer
sa succession. Le Gabon est pour la France un émirat pétrolier qui va compenser
la perte de l’Algérie. Foccart a choisi Bongo pour remplacer le Président à la
santé chancelante. Ils ont demandé au Président malade de reformer la Constitution
pour créer un poste de Vice-président qui succéderait au Président en cas de
vacance au pouvoir, et de désigner Bongo qui était son Directeur de cabinet à
ce nouveau poste ; cela s’est passé à l’ambassade du Gabon à Paris. Bongo
est ensuite devenu Président, sans
élection. La transition au Gabon a été décidée,
organisée et arrangée à Paris.
Parmi
les leaders acquis à la politique de De Gaulle, il y a Félix Houphouët Boigny,
ami de Foccart. Il est chargé d’aller à l’ONU défendre l’idée de la Communauté
franco africaine émise par de Gaulle. Alors que les autres pays dénonçaient la réticence
de la France, qui louvoyait sur la question de l’indépendance. D’après Maurice
Delauney, il fallait tout mettre en
œuvre pour que Ahidjo, repéré par l’administration, soit élu. L’Ambassadeur
Guy Georgy ajoutera plus tard qu’il a fallu « mettre des paquets de
bulletins dans l’urne » pour le favoriser. La France voulait des hommes
malléables, des leaders accommodants, que l’on peut manipuler à souhait, et qui
vont sauvegarder ses intérêts. Il fallait à tout prix conserver les territoires
de l’empire dans le giron de la France, qui voulait apparaître comme une grande
puissance. La France a besoin des voix des africains pour s’imposer à
l’ONU ; au lieu d’une seule voix la France aura 15 voix, à l’aide de ses
colonies censés être indépendants.
Rester
dans la communauté, c’est être ami de la France, dire non à la Communauté,
c’est se proclamer ennemi de la France. Telle était la question soumise au
référendum en septembre 1958. Sékou Touré va payer cher son « non » à
de Gaulle ; ce « non » est perçu comme un affront inacceptable et
qu’il ne peut laisser impuni. Il a donc
décidé de fragiliser l’économie guinéenne, de créer une crise sociale pour
provoquer un soulèvement populaire. Ils ont fait imprimer des milliards de faux
francs guinéens, qu’ils ont déversés sur la Guinée. Il a en outre donné des
instructions pour laisser pourrir au port la banane en provenance de
Guinée ; il a aussi fait débarquer à Dakar les médecins en partance pour
la Guinée, entre autres. Foccart et ses
barbouzes ont multiplié des coups tordus et des opérations militaires pour
faire sauter Sékou Touré. Pierre Messmer parle de certains complots ourdis
par Foccart contre Sékou Touré, et qui ont été éventés. C’est à mon avis
l’origine de la paranoïa qui a poussé Sékou Touré à diriger la Guinée d’une
main de fer. Avec Sékou Touré, toute la Guinée paye cher le refus de la
Communauté française.
La
communauté n’a pas fait long feu, puisque que les autres pays (Maroc, Tunisie,
Algérie) accédaient à l’indépendance. Pour
la France, la politique énergétique nécessaire pour être une grande puissance
passe par l’Afrique où l’on trouve en abondance le pétrole, l’uranium, le bois,
le gaz. Au Niger aussi le directeur de cabinet du Président a été un français
jusqu’au coup d’état. Pour Foccart, Les africains sont des exécutants, pas des
partenaires. Djibo Bakary, ancien Vice-président du conseil de Gouvernement au
Niger du 26 juillet au 10 octobre 1958, qui avait pourtant obtenu 42 voix
contre 18 a été mis à l’écart au profit des hommes liges de la France qui
étaient minoritaires avec 18 voix.
Actions illégales, complots,
assassinats, Foccart ne s’embarrassait pas de scrupules. Il était prêt à tout pour atteindre
ses objectifs. Selon Pierre Péan, il n’était pas un simple exécutant. C’est lui
qui orchestrait, impulsait, suggérait, et qui ensuite exécutait avec une large
marge de manœuvre la politique africaine. Il était l’oiseau de proie prêt à
fondre d’un moment à l’autre sur les dirigeants qui ne lui plaisent pas, selon
un leader africain.
De
Gaulle finit par céder devant la pression des grandes puissances et laisse les
pays qu’il voulait contrôler accéder à l’indépendance, mais une indépendance de
façade. Et il a veillé à placer partout des leaders sélectionnés, proches de
Paris, choisis par Foccart qui les contrôle. Partir pour mieux rester, telle
était la stratégie de a France.
La
fédération du Mali n’est pas du goût de Foccart. Il trouvait les grands
ensembles fragiles. Il a encouragé la balkanisation de l’Afrique. Il a
encouragé la notion d’intangibilité des frontières. Il fait éclater la
fédération du Mali qui réunissait le Sénégal et le Soudan français (Mali).
C’est pourtant à cette époque que sont posées les fondations de l’édifice qui
deviendra plus tard l’Union Européenne. Pendant qu’on rassemblait en Europe, on
divisait en Afrique. Senghor, Houphouët étaient les complices de Foccart dans
sa politique division de l’Afrique. Il fait traquer les opposants jusqu’en
Guinée où ils se réfugient. Interrogé par les journalistes sur la mort de Félix
Moumié, assassiné par William Bechtel, un agent des services secrets français, Foccart
bredouille, s’embrouille et déclare que le moment n’est pas venu pour révéler
certaines choses. Etait-il possible que les services spéciaux perpètrent un tel
coup à l’insu de De Gaulle ? Interrogé par les journalistes, Maurice
Delauney répond : « que pensez-vous du passé de la France ? De
Richelieu ? L’assassin de Moumié était payé par le président Ahidjo,
avec notre accord », c’est-à-dire l’accord des services secrets français.
La France peut-elle être complice d’un homicide ? « Il y a des moments
où la politique passe avant la morale ». La morale n’a pas de place quand il faut défendre les intérêts de la
France.
La
guerre du Biafra qui commence avec la déclaration d’indépendance de cette
partie du Nigéria en mai 1967, est provoquée par la France pour essayer de
diviser le Nigéria et de contrôler ses ressources. Ojukwu, le chef des rebelles
biafrais, est un pion manipulé et armé par la France à travers Elf. Les armes
passent par le Gabon. C’est Maurice Delauney l’ambassadeur de France au Gabon
qui est chargé du ravitaillement des rebelles. Les officiers sécessionnistes sont
entraînés au Gabon. Pendant les évènements de mai 1968, les fonds destinés au
financement de la guerre du Biafra et détenus par Houphouët Boigny ont été
rapatriés en France à demande de Foccart.
Après
un séjour à Bangui, Jacques Foccart alors Secrétaire Général de l’Elysée chargé
des affaires africaines et malgaches, est raccompagné à l’aéroport, comme un
Président par Bokassa accompagné de tout
son gouvernement ; il avait été reçu et traité avec tous les honneurs dus
à un Chef d’Etat. Il était le faiseur de rois en Afrique. Les Présidents
africains considéraient le fait d’être reçus par Foccart en France comme
l’honneur suprême.
15 Août 1963 : mobilisation des congolais
contre l’abbé Fulbert Youlou qui veut instaurer le parti unique ; la foule
exige la démission du président. Il n’est pas apprécié par de Gaulle, bien
qu’il soit profrançais. Il a essayé de faire intervenir les troupes françaises
contre les manifestants. Foccart contacté refuse d’accéder à cette demande. Ainsi
lâché il est poussé à la démission et puis remplacé par Alphonse Massamba
Débat. Cet exemple est sans doute l’exception qui confirme la règle.
La
France qui se considérait comme le gendarme du bloc occidental en Afrique, a
mal vu la révolution menée par Mathieu Kérékou au Dahomey. Foccart y a envoyé en
janvier 1977 des barbouzes conduits par Bob Denard. Il n’était pas question que
les pays de son empire se rapprochent des pays communistes. La tentative s’est
soldée par un échec retentissant et Bob Denard et ses mercenaires ont pris la
fuite, abandonnant armes et documents compromettants à l’aéroport de Cotonou.
Dans
la nuit du 12 au 13 janvier 1963 ; assassinat de Sylvanus Olympio, ce Président
togolais qui voulait affirmer son indépendance et qui n’était pas apprécié de
Foccart. Il ne correspondait pas au profil des dirigeants que la France
voulait. Il avait déclaré « Je vais faire mon possible pour que le Togo se
passe de la France. » Il avait une stratégie plus élaborée que celle de
Sékou Touré qui s’était opposé frontalement à De Gaulle. Il faut dire que ce Président, polyglotte,
bien formé et décomplexé, qui voulait déjà quitter la zone Franc CFA et créer
une monnaie adossée au deutschemark allemand, mettait mal à l’aise les français.
Il a été assassiné et remplacé par Nicolas Grunitzky l’homme de Foccart au
Togo. Les Etats-Unis, dont l’enceinte diplomatique avait été violée par les
soldats putschistes n’ont jamais protesté. C’est le premier coup d’état en
Afrique francophone, et ce coup d’état sera suivi d’autres, plus ou moins
sanglants. La France a inoculé le virus des coups d’état en Afrique francophone.
Après
le départ de De Gaulle en 1969 Pompidou cherche à mettre Foccart à
l’écart ; ce sont les Présidents africains qui interviennent pour
maintenir en fonction.
Au
décès de Foccart en 1996, la France lui rend hommage. Huit chefs d’état
africains assistent à ses obsèques.
Résultat
des courses : instabilité politique, stagnation économique, misère. Les
dirigeants soutenus et imposés par la France n’étaient pas des modèles de vertu
et rectitude morale. La Côte d’Ivoire qui aurait pu être la vitrine d’une
coopération réussie avec la France, est passée par la guerre. Le Tchad, La
Centrafrique, le Togo, le Congo Brazzaville, le Cameroun, le Rwanda, le Mali,
le Burkina, le Niger, la Guinée, bref à de maigres exceptions près, ces pays sont en proie à l’instabilité, à la guerre, aux coups d’état
et sont dirigés par des régimes autocratiques, qui y font régner la corruption,
le tribalisme, la concussion. Ces régimes ainsi imposés et soutenus par la
France singent la démocratie par des parodies d’élections, marquées par des
fraudes monstrueuses, ce qui a dégoûté et détourné les populations de la
politique. On a l’impression que le vote est inutile ; le bulletin de vote
a perdu son pouvoir, la souveraineté du peuple est confisquée par une
oligarchie prédatrice, boulimique, vorace et insatiable. Voilà à quoi nous ont
conduit les « relations privilégiées » avec la France. Des dirigeants animés d’intentions nobles, ayant
le sens de l’honneur, de la dignité, de la fierté, du respect pour la
souveraineté de leurs peuples ne pouvaient pas se prêter aux manœuvres de la
France. On voit quel sort a été réservé à ceux qui, épris de liberté voulaient
des rapports emprunts de respect et de considération mutuels avec la France ;
ils ont été écartés, massacrés. Um Nyobé au Cameroun, Sylvanus Olympio au Togo,
Thomas Sankara au Burkina, Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire ne pouvaient
accéder, ni rester au pouvoir dans ces conditions. Gloire et Honneur à ces
patriotes authentiques. La France est un pays jaloux de sa liberté et de son
indépendance. Elle ne tolérerait aucune immixtion dans ses affaires intérieures
d’aucune puissance étrangère. La France a foulé aux pieds les considérations
morales, elle s’est fichue de cet
aphorisme qui est une règle de base à observer pour des relations saines entre
individus comme entre les peuples : « ne fais pas à autrui ce que tu
ne voudrais pas qu’on te fît » La
France veut se construire en semant l’instabilité, la guerre, la corruption, le
tribalisme, bref en détruisant nos pays. Ce qui est préoccupant, c’est que
cette attitude de la France demeure d’actualité ; elle n’a jamais fait son
mea culpa, elle n’y a pas encore renoncé. On a encore l’impression que nul ne
peut accéder au pouvoir dans les pays du précarré sans l’aval de la France. La
sortie de l’auberge n’est pas pour bientôt.
Jean-Claude TCHASSE
Auteur, speaker, essayiste