Rapport de la visite à la prison
de Bafoussam.
Le 23 juillet
2009, nous avons fait un tour au Centre pénitentiaire de Bafoussam dans le
cadre de la dynamique justice et paix et sauvegarde de la création. Nous suivions
plusieurs dossiers adressés à la commission par des fidèles de Tamdja, ou leurs
proches.
Le premier
dossier concerne S. O. Nous avons été saisis par une requête en date
du 10 mars 2009 adressée par Mme K. V, une choriste S. O, accusé de vol de téléphone portable, est en détention préventive depuis
le 14 avril 2008, après son arrestation en avril 2008. Il explique qu’il a été arrêté alors qu’il
revenait du champ ; il est conducteur de moto taxi, et ne sait
pas pourquoi il se retrouve en prison ; il clame son innocence ; sur
l’ordonnance de renvoi, il est associé à deux autres personnes ; T. A. et K. F. J. ; il dit n’avoir agi ni seul, ni
avec les deux autres personnes citées, qu’il connaît comme « frères du
quartier ».
L’ordonnance
de renvoi en correctionnelle, pose plusieurs problèmes : on y parle de
coaction de vol, et le seul objet cité est un téléphone portable ; on y
parle de deux victimes : un Proviseur et le
plaignant, ; il y est dit que la perquisition au
domicile de chacun d’eux a permis de trouver des objets, qui ne sont pas
cités ; S. O déclare qu’on a rien trouvé chez lui ; y a-t-il
un procès-verbal de perquisition ? Cela permettrait de préciser les objets
trouvés chez chacun d’eux ; plus loin dans l’ordonnance, on dit que les
trois ont perpétré leur coup à Bafoussam, alors que les accusés et les
victimes sont à Bandjoun ; de quoi s’est plaint le plaigant ?
On ne précise pas les circonstances du vol pour que l’on puisse savoir comment
les trois se sont associés pour voler aux deux personnes citées comme victimes le
portable et d’autres effets non cités; par ailleurs, il est dit que T. a
acheté un portable volé; mais il n’est pas accusé de
recel ; le vendeur du téléphone volé n’est pas inquiété curieusement.
Nous avons
aussi écouté F. R., qui a fait des déclarations troublantes ; il
affirme qu’il avait perpétré un coup de vol le jour où il a été arrêté, et que
ses complices sont en liberté ; il dit que les deux autres avec qui il est
en détention n’ont rien commis avec lui, et que l’un d’eux aurait même été
arrêté la veille de la commission de leur forfait. Ce qui est curieux, c’est que
le forfait dont il parle et qu’il a commis, n’apparaît pas sur l’ordonnance de
renvoi ; parmi les effets trouvés chez lui lors d’une perquisition faite
en son absence, il y aurait une tenue militaire, selon ses déclarations, mais
dans l’ordonnance on parle de téléphone portable et d’autres effets, sans
précision ; il n’est donc pas poursuivi pour le délit qu’il dit avoir
commis, et ceux avec qui il est sur le même dossier ne sont pas ses
complices ; il était même question qu’il rédige un document de décharge où
il précisera que les deux autres ne sont pas ses complices, mais il exige en
retour que les familles des deux autres l’aident à retrouver sa liberté ; donc Souop Olivier n’est pas coupable de ce
dont on l’accuse, mais il est en détention depuis avril 2008.
Le deuxième
dossier est celui de K. E, ancien d’église. Nous avons été saisis par une requête en date du 06 juillet 09,
transmise par l’intermédiaire de son beau frère, ancien d’église à
l’EEC Tamdja. Initialement accusé de séquestration et de coups et blessures
ayant entrainé une incapacité de 14 jours, K E. a été arrêté en mars
2009 puis déféré à la prison; il dit qu’en sa qualité de Chef
de bloc, il a fait arrêter un suspect à suite d’un coup de vol, qu’il a ensuite
libéré quand le témoin qu’il attendait pour l’identifier ne l’a pas
reconnu ; mais le suspect, élève au Lycée Technique de Bafoussam, s’est
plaint à la Brigade de gendarmerie de Djeleng pour séquestration et violences,
suivi de 14 jours d’hospitalisation, avec certificat médical à l’appui ;
il s’est avéré par la suite que les violences, le séjour à l’hôpital étaient
imaginaires, et que le certificat médical a disparu ; en effet l’un des professeurs
de l’élève, proche de l’ancien K. a déclaré que cet élève n’avait jamais
été absent pour cause de maladie. Il ne restait donc que l’accusation de
séquestration que la mère de l’enfant se disait prête à retirer contre une
somme de 100 000
F . Le requérant souhaite qu’à défaut d’être libéré, que
son dossier soit enrôlé, pour qu’il ait l’occasion de défendre pendant
l’audience.
Le troisième
dossier est celui de S. T. ; nous avons été saisis par
une requête en date du 24 avril 2009 ; il est en détention préventive à la
prison de Bafoussam sous le chef d’accusation de bagarre depuis le 13 mars
2009 ; le plaignant, avec qui il a bagarré répond au nom de F. ; c’est une connaissance du prévenu. Le sieur
F. avait trouvé S. T. avec la copine du premier autour d’un pot offert
par ce dernier ; il s’en est suivi une bagarre, au cours de laquelle
le téléphone portable du sieur F. a disparu ; ce téléphone a été
retrouvé plus tard, et puis restitué à F. ; il se retrouve en détention
avec celui qui a dérobé le téléphone.
Il est question de faire enrôler
l’affaire, pour enfin juger le réquérant.
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