Mon Allocution à l’occasion
de la 16è journée mondiale des enseignants, le 5 octobre 2009 dans le Koung-khi.
Monsieur le préfet du département du Koung-khi,
Messieurs les Sous-préfets des Arrondissements de Bayangam, de poumougne, de Djebem, messieurs les Chefs de Districts,
Messieurs les Délégués
départementaux des Enseignements Secondaires, de l’Éducation de Base, de
l’Emploi et de la formation professionnelle,
M. le Maire de la Commune de
Pete,
Autorités religieuses,
Autorités traditionnelles,
Distingués invités, Chers
collègues,
Je m’exprime au
nom de la Fédération des Syndicats de l’Enseignement et de la Recherche
(FESER), qui compte parmi ses syndicats membres, le Syndicat National Autonome
de l’Enseignement Secondaire.
La Journée Mondiale des Enseignants a été instituée
le 05 octobre 1994 pour commémorer l’adoption, le 05 octobre 1966 de la Recommandation OIT-UNESCO concernant la
condition du personnel enseignant ; cette recommandation est une norme
à suivre par tous les pays qui veulent atteindre les objectifs fixés à
l’éducation, à savoir lutter contre l’ignorance, l’inculture, la maladie et la
misère ; ces fléaux avancent et font de nombreux ravages dans les pays où
le projet éducatif est mis en échec par des hommes politiques égoïstes et
prédateurs, qui ne songent qu’à grossir leurs comptes personnels dans les
banques étrangères au détriment des populations. Cette journée est une occasion
de faire le point, de faire le bilan par rapport à cette recommandation, et de
voir les efforts réels consentis par les pouvoirs publics dans chaque pays pour
se rapprocher de cette norme.
Le thème de cette XVIè édition tel que arrêté par l’UNESCO est « pour bâtir l’avenir, investissons dans les
enseignant(e)s maintenant », l’antithèse de ce thème pourrait se décliner
ainsi qu’il suit : « pour
hypothéquer l’avenir, négligeons les enseignants maintenant » ;
parce que c’est ce qui se passe malheureusement au Cameroun en ce début du XXIè
siècle.
Investir dans les enseignants, c’est leur procurer
de bonnes conditions de vie et de travail. Je ne vais pas citer tous les
problèmes auxquels sont confrontés les enseignants dans notre pays ; cela
nous prendrait toute la journée, tant ils sont nombreux.
Parlant de conditions de vie, je vais surtout
m’appesantir sur la discrimination salariale qui accable ce corps ; à
indice égal, les enseignants ont un salaire très inférieur à celui payé aux
membres des corps tels que les forces armées, la magistrature ; la
différence peut atteindre 150000 (cent cinquante mille) F CFA par mois. Cette injustice
inexplicable dans un pays qui se veut de droit est aggravée par un échelonnement
indiciaire inégal qui plafonne à 1140 pour les enseignants, alors que dans
d’autres corps il va jusqu’à 1400. L’inflation qui est en réalité une réduction
de salaire, contribue à éroder sérieusement notre pouvoir d’achat.
Les collègues du Privé ont des salaires encore plus
bas qui défient toute logique ; il n’existe pas à notre connaissance de
convention collective dans le secteur de l’éducation ; les promoteurs
confessionnels ou laïcs fixent les niveaux de rémunération de manière
fantaisiste, sans critères.
Fort de ces constatations, les syndicats de
l’enseignement secondaire et de la base ont adressé, en date du 1er
mai 2009 un préavis de grève au Gouvernement de la République, suivi de la lettre
de rappel du 15 juillet 2009. Les syndicats réclament l’application de
certaines dispositions du statut de
décembre 2000. Il s agissait notamment :
·
du paiement de la prime de documentation et de
recherche d’un montant de 150000 F CFA par mois;
·
de la
revalorisation de l’indemnité pour participation aux examens officiels ;
·
du rééchelonnement
indiciaire ;
à
ceci il fallait ajouter :
·
un traitement
équitable pour les enseignants d’éducation physique et sportive ;
·
la mise en place
d’une convention collective négociée pour l’enseignement privé ;
A la suite de ce
préavis de grève il y a eu des séances de travail entre les syndicats et le Gouvernement
représenté par les Ministères des Enseignements Secondaires, de l’Education de
Base, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, du Travail et de la
Sécurité Sociale ; la première a eu
lieu le 13 août 2009, et la seconde le 28 août 2009 ; elles ont abouti aux
résultats suivants :
1.
en ce qui
concerne le paiement immédiat de la prime de documentation et de recherche, les
syndicats sont passés de 150000 F Cfa par mois qu’ils demandaient dans le
préavis de grève, à 50000 F pour la catégorie A, 35000 F pour la catégorie B,
30000 F pour la catégorie C et 25000 F pour la catégorie D par mois, alors que
l’Administration préconise 25000 F pour la catégorie A et 15000 F pour la
catégorie B ;
2.
pour le cadre de
concertation et de dialogue, au sein duquel les problèmes pourraient être
résolus sans qu’il soit nécessaire de recourir à la grève, un projet d’arrêté
conjoint MINEDUB/MINESEC est en voie de signature ;
3.
pour le
rééchelonnement indiciaire, le projet préparé à cet effet depuis 2004 sera relancé ;
4.
la
revalorisation des primes dues aux intervenants aux examens sera effective pour
compter de la session 2010 ;
5.
pour la
convention collective de l’enseignement privé, le Ministère du Travail et de la
sécurité sociale devra organiser une réunion entre les syndicats et les
promoteurs d’établissement privés, avec la participation des Ministères en
charge des questions éducatives ;
6.
enfin, un
avenant au décret n° 359/2000 du 05 décembre 2000 règlera le problème des
enseignants d’EPS.
La réaction du Gouvernement, qui cette fois a opté
pour le dialogue avec les syndicats signataires du préavis a été fort appréciée
par les syndicats. Raison pour laquelle ceux-ci estiment raisonnable d’attendre
encore jusqu’au 10 novembre 2009, l’effectivité du paiement d’une prime
mensuelle de documentation et de recherche, dont le montant varie entre 25000 F
et 50000 F.
Le paiement effectif de ces primes, et le
rééchelonnement indiciaire seraient des actes forts du Gouvernement, que les
syndicats sauraient apprécier à leur juste valeur, et irait dans le sens du
thème de cette XVIè journée mondiale.
Les enseignant(e)s du Koung-khi, comme ceux de toute
la République, ont les yeux tournés vers le Gouvernement ; ils fondent
leurs espoirs sur un dénouement rapide et concret de ces pourparlers qui ne
doivent pas rentrer dans l’Histoire comme une diversion ou comme de la poudre
aux yeux.
Un pour tous, tous pour un !!
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