La prochaine série de chroniques va porter sur un fléau qui semble être une fatalité et qui plonge les familles dans le deuil à un rythme inquiétant, alors que des mesures pourrait être prises pour réduire sensiblement son impact. Rien que pour ce mois d’août 2017, alors que nous sommes encore le 22, on a déjà enregistré 43 morts : 01 mort dans le cortège funèbre du feu Mgr Bala le 02 août, 06 morts à Mbouo Bandjoun le 04 août, 12 morts à Nkometou le 11 août, 20 morts le 19 août à Muyuka, 04 morts dans la ville de Douala le 21 août, nous espérons que ce sera le dernier accident mortel de ce mois.
Imaginez la scène suivante : vous allez accompagner un conjoint, une relation de famille qui vous est très chère, et qui voyage ; vous vous séparez en vous disant « au revoir », « à bientôt », « bon voyage », « reviens vite ». Plus tard vous recevez un coup de fil où l’on vous apprend qu’il a été victime d’un accident mortel de circulation ; vous vous rendez alors compte que vous vous voyiez et vous vous parliez pour la dernière fois, sans le savoir ; vous aviez pourtant quelque chose d’important à lui dire, vous aviez des projets, des problèmes dont la résolution, prévue après le retour de son voyage, dépendait de sa présence ; à aucun moment l’idée que vous ne pourriez plus le revoir ne vous a effleuré l’esprit. Voilà pourtant que réalisez que c’est fini, que vous ne verrez plus que sa dépouille inerte, sans vie à la morgue, puis dans un cercueil avant son inhumation, qu’il faut programmer dans les tous prochains jours, comme s’il fallait se débarrasser rapidement de cet être cher avec qui vous avez passé des moments doux et agréables, des moments que vous auriez aimé revivre, prolonger à l’infini. Hélas tout cela est terminé, et vous n’avez rien vu venir ! Vous espérez que c’est un cauchemar et que vous allez vous réveiller! Rien ne vous a préparé à une telle éventualité. Il ou elle n’était pas malade, ou alors se plaignait de petits maux pas bien graves. C’est triste, c’est cruel, c’est douloureux, c’est troublant, c’est choquant, c’est traumatisant. Vous ne parlerez désormais de lui qu’au passé ! Certaines personnes ne se remettent jamais de la disparition, dans ces conditions, d’une relation aimée et appréciée. Voilà le drame vécu par de nombreux compatriotes. En effet, Les accidents de la circulation sont assez fréquents sur nos axes routiers. Chacun de nous connaît un proche victime d’accident ; c’est un fléau qui touche une bonne frange de la population. Ces accidents nous coutent cher. En vies humaines et en dégâts matériels. Nos routes sont réputés assez meurtrières. Dans une chanson consacrée à ce sujet, un chanteur disait « la route ne tue pas, mais c’est nous qui tuons ».
En 2016, il y a eu 3088 accidents de la route, et qui ont fait 1102 morts selon les chiffres communiqués par le Conseil national de la route lors de sa 21è assemblée tenue à Yaoundé le 29 juin 2017. Le site cameroon info.net citant le quotidien Mutations dans son édition du jeudi 12 novembre 2015, parle de 4700 personnes en moyenne qui meurent chaque année de suite d’accident.
Environ 50% des accidents de la circulation surviennent sur le seul tronçon Yaoundé-Douala et plus de 60% sur le triangle Yaoundé-Douala-Bafoussam-Yaoundé. Outre les pertes en vie humaine, les pertes financières sont estimées à 100 milliards Fcfa par an, selon les documents de stratégie nationale de sécurité routière 2009-2014.
A l’échelle mondiale, les accidents ont causé le décès de 1,3 millions de décès en 2015, dont 76% de sexe masculin. Avec un parc automobile représentant seulement 2% du parc mondial, l’Afrique connaît 20% de décès causés par les accidents de la route.
Jean-Claude TCHASSE
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