The road less traveled: a new psychology of love, traditional values and
spiritual growth. Traduction
libre: « le chemin le moins
emprunté: une nouvelle psychologie de l’amour, de valeurs traditionnelles et de
croissance spirituelle » de Morgan Scott Peck.
Cet
ouvrage, qui est apparu sur la liste des best seller du journal New York Times
cinq ans après sa publication en 1978, et y est resté longtemps, au point
d’être cité dans le Guinness Book of records a été vendu à plus de dix millions
d’exemplaires. Il a été écrit par un médecin psychothérapeute, le Dr Morgan
Scott Peck.
Le
livre de 345 pages comporte quatre grandes parties et chacune d’elles traite
d’un grand thème : la discipline, l’amour, la croissance et la religion,
la grâce.
L’auteur
qui commence par asséner ce que d’aucuns pourraient considérer come une
lapalissade « la vie est difficile », aborde des sujets comme la
croissance spirituelle, les relations parents – enfants, les maladies mentales,
les relations entre époux, la conscience et l’inconscient.
Les
maladies mentales sont beaucoup plus répandues que nous ne le croyons ;
entre névroses, psychoses et troubles de caractère, la gamme est variée.
Le
chemin le moins emprunté, c’est celui de la croissance spirituelle ;
l’auteur fait remarquer qu’un très faible pourcentage de la population s’y
engage, et que c’est la paresse qui en la cause.
Mener
une vie de discipline n’est pas donné à tout le monde ; la discipline
étant pourtant le moyen dont nous disposons pour faire face aux problèmes de la
vie, problèmes sans lesquels la vie n’aurait pas de sens.
La
discipline est constituée d’instruments et de techniques de la
souffrance ; ce sont les moyens d’expérimenter les douleurs associées aux
problèmes, et il y en a quatre : le retardement de la gratification, l’acceptation
de la responsabilité, le dévouement pour la vérité, l’équilibrage.
Toute
personne qui n’est pas mentalement déficiente peut résoudre tout problème, à
condition d’y consacrer le temps nécessaire.
L’un
des plus grands problèmes de l’existence humaine est de déterminer quelle est
notre part de responsabilité dans notre vie, de distinguer entre ce dont nous
pouvons nous considérer comme responsable et ce dont nous pouvons légitimement
nous considérer comme victime impuissante. En réalité, beaucoup souffrent d’un
mélange de névrose et de désordre de la personnalité, signifiant que dans
certains domaines de leurs vies ils se culpabilisent de façon excessive, alors
que dans d’autres ils refusent d’assumer la responsabilité de ce qui leur
arrive ; et chaque fois que nous refusons d’assumer notre part de
responsabilité dans ce qui nous arrive, nous essayons de l’attribuer à une autre personne ou à une autre
entité ; mais ce faisant, nous renonçons à notre pouvoir au profit de cette entité qui
peut être le sort, la société, le gouvernement, le supérieur hiérarchique ou
l’organisme qui nous emploie.
Notre
perception de la réalité est comme une carte avec laquelle avec laquelle nous
abordons les problèmes de la vie ; si la carte est vraie et précise, nous
saurons où nous en sommes exactement, et si nous avons décidé de notre
destination, nous saurons comment y parvenir ; si la carte est fausse,
nous serons perdus. Le problème est que nous ne sommes pas nés avec ces
cartes ; nous devons les dresser, ce qui exige des efforts ; plus
nous faisons des efforts pour apprécier et percevoir la réalité, plus la carte
sera large et précise. Mais beaucoup refusent de consentir cet effort.
Une
vie dévouée à la vérité signifie :
· un auto examen
strict, rigoureux et continu ;
·
la
volonté d’être personnellement remis en question, d’être contesté ;
· une honnêteté
totale.
Parmi
les multiples mensonges que nous aimons bien nous dire nous-mêmes, il y a en
deux qui sont très puissants et destructeurs : « nous aimons vraiment
nos enfants » et « nos parents nous aimaient vraiment »
L’une
des racines des maladies mentales est constituée de ce mélange de mensonges
qu’on nous a dits et que nous nous sommes dits ; ces racines peuvent être
découvertes et supprimées seulement dans une atmosphère de totale honnêteté.
Il
y a deux catégories de mensonges : les mensonges blancs, qui sont des
déclarations qui ne sont pas en elles mêmes des mensonges, mais qui ne disent
pas toute la vérité, et les mensonges noirs qui sont des déclarations que nous
faisons en les sachant fausses ; dans les deux cas il y a l’intention de
mentir, de manipuler. Le fait qu’un mensonge soit blanc ne le rend pas plus
excusable ou plus tolérable. La rétention d’informations est la forme la plus
commune de mensonge, et parce que c’est plus difficile à découvrir et à mettre
en évidence, c’est plus pernicieux que le mensonge noir.
Plus
on est honnête, plus c’est facile de le rester ; de la même manière que
plus on ment, plus on ressent le besoin de mentir.
Ce
que l’auteur désigne par le terme équilibrage est le type de discipline
nécessaire pour discipliner la discipline. L’équilibrage est la discipline qui
nous rend flexible et une flexibilité extraordinaire est nécessaire pour une
vie réussie dans toutes les sphères d’activité. Pour gérer notre colère avec
une totale pertinence et compétence, un système de réponse élaboré et flexible
est nécessaire. Ce n’est donc pas surprenant que l’apprentissage de la gestion
de notre colère est une tache assez complexe qui ne peut être achevée avec le
passage à l’âge adulte, ou même après la moitié de la vie, et qui souvent ne
s’achève pas du tout.
La
dépression, qui est un sentiment associé à la perte d’une chose aimée ou au
moins quelque chose qui fait partie de nous et nous est familier est un
phénomène normal et fondamentalement bon pour la santé. C’est dans la
renonciation à soi que l’être humain peut trouver la joie la plus solide, la
plus durable, la plus extatique.
Une
personne spirituellement évoluée est une personne extraordinairement aimante,
et un amour extraordinaire procure une joie extraordinaire.
Si
votre objectif est d’éviter la douleur et d’échapper à la souffrance, je ne
vous conseillerai pas de chercher à
atteindre des niveaux plus élevés de conscience, ou de vous engager sur le
chemin de l’évolution spirituelle.
Une
définition téléologique, donc susceptible d’être inadéquate de l’amour :
volonté d’étendre le soi en vue de veiller au développement de sa propre
croissance spirituelle, ou de celle de l’autre. Ainsi, l’acte d’aimer est un
acte d’auto évolution quand le but de cet acte est l’évolution de l’autre. Il
est impossible d’aimer autrui quand on ne s’aime pas soi-même, de la même
manière que nous ne pouvons enseigner à nos enfants l’auto discipline quand
nous ne sommes pas nous-mêmes auto disciplinés. Comme quoi, on peut donner que
ce qu’on possède.
L’auteur
parle du mythe de l’amour romantique qu’il distingue de l’amour vrai ;
selon lui un amoureux est comme dans un état second et finit par en sortir pour
retrouver ses esprits et revenir à la normale ; c’est alors qu’il peut se
rendre compte qu’il s’est trompé sur l’être qu’il a cru aimer. Le fait de
tomber amoureux est un effondrement partiel et temporaire des limites de notre
moi. C’est une astuce de la nature pour attirer l’attention sur les personnes
de sexe contraire, afin d’assurer la reproduction de l’espèce humaine.
La
perception de l’univers comme étant constitué d’objets discrets et séparés les
uns des autres par des limites bien définies (étoiles, les planètes, les
arbres, les oiseaux, les maisons, nous-mêmes) est illusoire.
Le
nirvana ou l’édification spirituelle ne
peut être atteint que par l’exercice persistent du vrai amour. Le vrai amour,
c’est quand deux personnes qui ont choisi de vivre l’un avec l’autre sont
parfaitement conscients qu’ils peuvent vivre l’un sans l’autre. Celui qui croit
donc qu’il ne peut pas vivre sans l’être aimé se trompe sur la nature de
l’amour. Un vrai mariage ne peut exister qu’entre deux personnes fortes et
indépendantes.
Les
enfants qui sont aimés et dont on prend soin de façon soutenue pendant leur
enfance deviennent adultes avec le sentiment profond qu’ils peuvent être aimés
et qu’ils ont de la valeur et par conséquent qu’ils seront aimés et bien
entourés tant qu’ils resteront vrais avec eux-mêmes.
Accepter
d’être dépendant d’autrui, qui qu’il soit, est la pire des choses qu’on puisse
faire. La déception attend celui qui pense que autrui le rendra heureux.
L’amour
n’est pas simplement un don ; c’est aussi un don judicieux et une
rétention judicieuse ; c’est une appréciation judicieuse et c’est une
critique toute aussi judicieuse ;
Encourager
l’indépendance est une meilleure preuve d’amour que de prendre soin de
quelqu’un qui pourrait très bien prendre soin de lui-même.
Exprimer
ses besoins, sa colère, son ressentiment, ses attentes est aussi important pour
la santé de la famille que le sacrifice de soi.
Le
véritable amour n’est pas un sentiment qui nous dépasse et que nous ne
contrôlons pas ; c’est une décision pensée et lucide. Celui que nous aimons
bénéficie de notre attention, qui est un acte de volonté, c’est un travail
contre l’inertie de notre esprit.
L’écoute
est la façon la plus commune et la pus importante dont nous exerçons notre
attention. La bonne écoute est un
exercice d’attention et par nécessité de travail intense.
L’amour
est une voie à deux sens, un phénomène réciproque où celui qui donne reçoit,
tandis que celui qui reçoit donne.
Il
y a cinq façons de réagir devant un enfant de six ans qui parle sans
cesse :
· on peut lui
demander de se taire ;
·
le
laisser parler sans l’écouter ;
·
faire
semblant de l’écouter,
·
l’écouter
de façon sélective ;
· l’écouter
véritablement.
La
cinquième option n’est pas la meilleure ; ce qui est conseillé, c’est un
savant mélange des cinq attitudes.
Une
vraie écoute nécessite une totale concentration et un grand effort pour rester
concentré et attentionné. Écouter l’enfant est le meilleur moyen de lui montrer
notre estime ; il n’existe pas en définitive d’autre meilleur moyen de lui
montrer qu’il a de la valeur que de le valoriser. Plus on écoute un enfant,
plus on réalise qu’il a des choses importantes à dire.
La
véritable écoute, la concentration totale sur l’autre est toujours une
manifestation d’amour.
Le
temps passé avec les enfants dans les activités variées, à condition que ce
soit bien géré, donne aux parents d’innombrables occasions d’observer les
enfants et de mieux les connaître. Ce temps passé avec les enfants en action
donne également aux parents l’occasion d’enseigner aux enfants les principes de
base de la discipline et de leur donner des connaissances. Les parents doivent
se transformer pour pouvoir satisfaire aux besoins légitimes des enfants. Les
parents doivent accepter cette transformation avec la souffrance associée pour
être à la hauteur ; et comme les enfants grandissent, avec leurs besoins
qui changent les parents sont obligés de changer et de croître avec eux. En
général, les relations avec les enfants sont bonnes jusqu’à l’adolescence, et
se gâtent après, parce que les parents refusent d’évoluer avec leurs enfants
devenus grands et adultes. Ceux qui refusent de s’adapter à l’évolution des
enfants vont s’attirer des ennuis.
Il
y a deux façons de critiquer et de s’opposer à un être humain : avec la
certitude instinctive et spontanée qu’on a raison, ce qui est de l’arrogance,
ou avec l’idée qu’on peut se tromper, ce qui est de l’humilité.
Les
parents qui aiment leurs enfants doivent quand c’est nécessaire les critiquer ;
de la même manière, ils doivent permettre que les enfants les critiquent en
retour.
La
confrontation amicale mutuelle est une composante essentielle de relations
humaines saines. Si vous avez dans votre entourage des personnes qui disent
apprécier tout ce que vous faites, qui ne vous ont jamais fait le moindre
reproche, alors méfiez vous de ces personnes ; elles ne sont pas sincères.
L’amour
authentique, avec toute la discipline requise est le seul chemin dans cette vie
pour atteindre une joie substantielle.
Les
adolescents se plaignent en disant qu’ils sont disciplinés non par souci de
leur développement, mais parce que les parents sont uniquement soucieux de
leurs propres images.
Toute
personne ordinaire qui aime réellement peut faire de la psychothérapie avec
succès sans formation.
Les
être humains sont de mauvais observateurs, animés de préjugés et de superstitions,
ayant tendance à voir ce qu’ils veulent et non ce qui est réellement devant
eux. La possibilité de l’unification de la science et de la religion était pour
l’auteur la perspective la plus excitante et la plus significative de la vie
intellectuelle au moment où il rédigeait l’ouvrage.
Il
y a une force, dont les mécanismes de fonctionnement nous échappent, qui semble
fonctionner de manière systématique chez la plupart des individus, pour protéger et promouvoir
leur santé mentale, même dans les conditions les plus hostiles.
L’inconscient
communique avec nous de trois manières : les rêves, les pensées qui
surgissent dans notre esprit quand nous sommes éveillés, et par notre
comportement.
Le
principe de la synchronicité, c’est la survenue à une fréquence inattendue
d’évènements improbables dont la cause ne être trouvée dans les lois naturelles.
La
sérendipité, c’est le don de trouver des choses souhaitées sans les chercher. À
cette définition trouvée dans un dictionnaire, l’auteur ajoute vers la fin de
l’ouvrage, comme résultats de ses propres observations et réflexions, la
suivante : une capacité acquise de reconnaître et d’utiliser les dons de
la grâce qui nous proviennent d’une sphère située au-delà de notre volonté
consciente
Nous
ne profitons pas de la grâce parce que nous ne sommes pas conscients de sa
présence. Nous ne trouvons pas de choses valables sans les chercher parce que nous
ne savons pas apprécier la valeur des dons quand nous les recevons. Les
évènements sérendipiteux arrivent à nous tous, mais nous ne nous en rendons pas
toujours compte.
Il
existe une force puissante, dont l’origine se situe en dehors de la conscience
humaine et qui encourage la croissance spirituelle des êtres humains ; la
religion l’appelle la grâce.
D’après
la deuxième loi de la thermodynamique (la loi de l’entropie), l’univers évolue
vers plus de désordre et moins de différentiation. L’évolution spirituelle
nécessite des efforts, c’est d’autant plus difficile que cela va à l’encontre
de la force de l’entropie. Le miracle, c’est de vaincre cette tendance
naturelle vers plus de désordre. Le but ultime de la croissance spirituelle,
c’est la manifestation de la divinité qui sommeille en chacun de nous. La
paresse est le seul obstacle à l’évolution spirituelle. C’est la force de
l’entropie qui nous amène à rechercher la voie de la facilité, à éviter la
souffrance associée à la croissance spirituelle.
Le
péché provient de note refus d’écouter le Dieu qui est en nous, la connaissance
du droit chemin qui réside naturellement en chacun de nous.
Si
nous prenons conscience de notre divinité, nous sommes ameenés à prendre le
chemin le plus difficile, le chemin du plus grand effort.
Le
pouvoir politique est la capacité d’amener les autres par la coercition à faire
la volonté de celui qui le détient. Le pouvoir spirituel quant à lui, qui
réside entièrement à l’intérieur de l’individu, n’a rien à voir avec l’exercice
de la coercition ; ce pouvoir permet des décisions avec le plus de discernement
possible.
Le
chemin de la croissance spirituelle n’a pas de destination finale, c’est un
processus d’apprentissage qui dure toute la vie. Graduellement, nous sommes amenés
à une connaissance de plus en plus profonde des tenants et des aboutissants de
la vie. Notre implication personnelle dans la lutte contre le mal est l’une des
façons par lesquelles nous croissons spirituellement.
Notre
inconscient, c’est Dieu en nous. C’est par essence la même chose que le concept
chrétien de saint esprit qui réside en chacun de nous.
Pourquoi
le chemin de la croissance spirituelle est-il si peu emprunté, alors qu’il est
ouvert à tous ?
Être
conscient de la grâce, expérimenter personnellement sa présence constante,
connaître la proximité de dieu, c’est connaître et expérimenter continuellement
une tranquillité intérieure et une paix que peu possèdent.
On
finit par trouver sans chercher ce qu’on a longtemps cherché sans
trouver : c’est la sérendipité
Nous
voulons tous être aimés, mais nous devons commencer par nous rendre
aimables ; et nous pouvons le faire en devenant des personnes aimantes et
disciplinées.
Le
voyage de la croissance spirituelle exige courage et initiative et indépendance
de pensée et d’action. C’est un voyage solitaire, bien que les mots du prophète
et l’assistance de la grâce soient toujours présents.
L’existence
de la grâce est une preuve de première importance non seulement de la réalité
de Dieu, mais aussi que son objectif est de contribuer au développement de
l’esprit humain.